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They Were Eleven

They were eleven #4

They were eleven (« Ils étaient onze ») est une nouvelle d’environ 120 pages écrite par Moto Hagio. Le récit est publié dans le magazine Shôjo Comic de l’éditeur Shogakukan des mois de septembre à novembre 1975. Moto Hagio reçoît le prix Shogakukan en 1976 pour ce récit, ainsi que pour sa série longue Poe No Ichizoku (« Le Clan Poe »). Le récit a aussi connu une suite, et a été adapté en film d’animation en 1986 réalisé par Satoshi Dezaki et Tsuneo Tominaga. Ce film est également disponible en DVD aux Etats-Unis. They were eleven fait partie des oeuvres les plus célèbres de Moto Hagio.

Ce ne sera que 20 ans plus tard, en 1995, qu’une édition américaine voit le jour. Cela participe à cette époque, à une volonté de la part de Viz de développer certains titres shôjo dont Moto Hagio, sous la houlette de Matt Thorn, grand amateur de l’auteure. Dans les années 90 et jusqu’au début des années 2000, Viz sort certains manga au format comics (des titres de Rumiko Takahashi en particulier) et une revue avec de nombreux articles (je pense notamment à Animerica) qui s’accompagne aussi de prépublications (c’est dans cette revue que Banana Fish, également traduit par Matt Thorn, est prépublié).

Four Shôjo StoriesEn 1995, c’est en format comics backissue (floppy ou fascicules tels qu’on les voit pour les comics de super héros, il s’agit de prépublication traditionnelle) que sort They were eleven en quatre numéros. Le sens de lecture se fait de gauche à droite. Ce type de parution étant éphémère, le récit est réimprimé toujours par Viz et sous la houlette de Matt Thorn, dans l’anthologie Four Shôjo Stories. Cette anthologie contient plusieurs histoires, toutes de différentes auteures, montrant que la catégorie éditoriale est constituée de types de récits variés: Promise de Keiko Nishi, They were 11 de Moto Hagio, The Changeling de Shio Satô et Since you’ve been gone de Keiko Nishi. Le sens de lecture reste le même que dans les parutions en backissue (cela sera de même pour toute la collection Viz Graphic Novel, qui accueille également A, A’ de Moto Hagio et Love Song de Keiko Nishi).

La couverture est d’ailleurs éloquente, avec son slogan « It’s not just girls’ stuff anymore », montrant ainsi que le shôjo manga a atteint une certaine maturité et peut se lire par des adultes quelque soit leur sexe. C’est d’ailleurs une dimension intéressante des années 90 dans l’édition manga outre-atlantique: cette volonté de maturité, ce soucis d’édition à choisir soigneusement des titres, alors qu’aujourd’hui, les titres shôjo semblent être les mêmes qu’ici, soit des comédies romantiques se déroulant au lycée. Je n’ai malheureusement pas eu la chance de lire cette anthologie: elle est désormais introuvable, ou alors à prix élevé sur la Toile (elle est également disponible en scans), et pour cause: Viz n’a jamais demandé la permission à Shogakukan pour sortir cette anthologie et lorsque l’éditeur japonais l’a appris, les livres ont dû être retirés de la vente.

L‘intrigue se passe à une époque où les technologies aérospatiales sont si avancées que les populations habitent désormais des planètes différentes. Les Terriens (Terran) ne sont plus seuls et d’autres populations dotées d’intelligence ont été découvertes sur d’autres planètes. Une coalition, le gouvernement Pan-Terrien, rassemble plusieurs civilisations dont les quatre plus grandes: Terran, Saban, Lothan et Segulan. Il est donc courant de se présenter en tant que « Saban » ou autre, mais il existe encore des civilisations hors de ces systèmes-là. Les formes de vie sont donc très diverses. Au milieu de tout ça, l’Université Galactique constitue une passerelle pour propulser les personnes les plus douées à l’élite de la société. Pour y entrer, il suffit de passer un examen d’entrée ayant lieu tous les 2 ans et demi, sans aucune autre restriction (l’examen est tout de même séparé par le sexe des participants).

Il existe deux épreuves écrites avant de passer au cas pratique. Dans cette dernière épreuve, où 70% des candidats sont reçus est testée la capacité à travailler en équipe. Les candidats, par groupe de 10, doivent survivre dans un vaisseau pendant 53 jours. Si un danger les préoccupe, ils peuvent presser un bouton d’urgence afin de faire appel aux examinateurs: mais cela sonne la fin de l’épreuve pour toute l’équipe. De plus, pour réussir l’épreuve, tous les candidats doivent être vivants: si il y a un seul mort, c’est toute l’équipe qui échoue. Au moment où tous les candidats sont entrés dans le vaisseau, quelque chose cloche: ils ne sont pas 10 mais 11! Alors que chacun se présente, les soupçons sont là et tout le monde est en alerte. Mais qui est l’intrus?

They were eleven #2

They were eleven est un huis-clos qui se déroule dans un univers space opera, qui est très en vogue dans les années 70 (il suffit de voir les tenues, ou encore l’apparence du vaisseau – les chaises quoi!). La narration est très vive, très dynamique. Il n’est pas étonnant de voir, donc, qu’en seulement 120 pages, Moto Hagio parvient à raconter autant de choses. L’intrigue en elle-même est passionnante car on se pose effectivement la question de l’intrus, mais hormis ce point, les péripéties s’enchaînent et les protagonistes doivent donc faire face à toutes sortes de danger. L’ambiance du vaisseau est aussi légèrement oppressante. De plus, le mystère réside quant au personnage de Tada dont l’intuition est très aiguisé. Mais au-delà de l’intrigue déjà superbement narrée, Moto Hagio parvient à prendre le temps de développer ses personnages. Le #3 est d’ailleurs mon préféré, lorsque les personnages se mettent à discuter de tout et de rien: les légendes racontées sur les planètes respectives, les différentes manières de vivre selon le cycle des saisons, et bien des détails qu’on ne verrait pas dans un récit avec de l’action. Les conditions de vie ne sont pas les mêmes partout, et certaines planètes sont cruelles, avec une population atteignant une espérance de vie de 30 ans seulement.

Certains personnages se détachent clairement du lot et Frol en fait évidemment partie: blond aux cheveux longs et bouclés, Frol a tout de la jolie nana gentille et faible qu’on peut croiser dans tous les shôjo. L’ennui, lorsqu’on a envie de lire une oeuvre, c’est qu’on a tellement lu autour de l’œuvre en question qu’on sait tout ou presque d’elle. Et c’est bien dommage car le personnage de Frol constitue une belle surprise dans cette histoire. Par son physique très féminin, Frol se montre très misogyne et déteste qu’on le prenne pour une femme. Le tout prend une explication plus tard, mais cette haine est assez vive, Frol disant des femmes qu’elles ne sont que des êtres prenant inutilement de la place. Le tout fait de Frol un personnage au tempérament très vif et parfois colérique, mais aussi très drôle et sympathique. Car plusieurs fois, si Frol se montre avant tout comme un élément comique au début du récit, il rassemble l’équipe lorsqu’elle est divisée. Frol est cristallise le cri du cœur d’une génération de femmes qui réclame le rêve d’une égalité des sexes. En effet, la société pan-terrienne est dans l’ensemble décrite comme une société où la femme aussi bien que l’homme ont des chances de réussir, même dans les hautes instances du pouvoir.

L’autre personnage intéressant est Tada, celui à travers lequel le lecteur vit l’histoire. Personnage réfléchi et calme, il possède une intuition à toute épreuve mais est plus mystérieux qu’on ne le pense. Il attise bien des méfiances et notamment celle de King, personnage sceptique au plus haut point, mais très charismatique. Tada, avec ses cheveux noirs et son air posé, évoque graphiquement Juli, le héros du Coeur de Thomas. King a su se faire très vite un allié, Fourth, un autre Saban d’une planète voisine. Les petits groupes sont donc légion dans le récit, et lors des débats difficiles tels l’utilisation ou non des armes, les tensions remontent face à onze individualités si diverses. Un personnage que j’aime beaucoup est Nuum, celui qui est vert avec des écailles (quoique les personnes qui me connaissent dans la vie pourraient dire qu’il n’y a rien de surprenant sachant que je suis une grande fan de Piccolo de Dragon Ball). Il est doté d’une grande sagesse par sa fonction de moine et surtout par son statut de Vidmeneer. La guerre des sexes semble être un des messages cachés de l’œuvre.

Le récit est court mais se révèle très riche. Hautement divertissant et facile d’accès, il pose en plus des questions sur l’égalité des sexes et les différentes conditions de vie possibles. Le tout prône aussi la tolérance, avec une société dans laquelle des êtres très différents peuvent accéder à l’élite, la preuve de cet examen particulier sans aucune restriction. Il est donc possible, en étant talentueux, de réussir dans cette société. Enfin, le goût pour la science fiction de Moto Hagio se voit à travers les différentes civilisations, mais aussi par les technologies utilisées. L’énergie électrique est ainsi produite à partir de plantes. Moto Hagio parvient à trouver le temps pour parler de ses personnages, et même si tous ne sont pas mis en avant, chacun a finalement plus ou moins un rôle. On tombe quand même dans certains travers du shôjo: les personnages les moins beaux ont un rôle de moindre importance. Rednose, Toto, Kaka et Amazon sont clairement mis de côté. Il y a aussi Fourth qui ne sert finalement que de faire valoir à King. Enfin, je n’ai pas parlé du graphisme particulièrement réussi, et qui a très bien vieilli (les moments d’humour font quand même très Tezuka), certaines planches sont magnifiques par leur composition.

Les personnages:

They were eleven - Tada
Tadathos Lane – Tada
Terran
Planète Shibbelith
They were eleven - Frol
Frolbericheri – Frol
Aucun
Planète Vené
They were eleven - King
Baseska the Maya King
Saban
Planète Alitoska Le
They were eleven - Fourth
Dolikas Soldium IV – Fourth
Saban
Planète Alitoska La
They were eleven - Gunga
Gunigus Gagtoss – Gunga
Saban
Planète Redrayga
They were eleven - Amazon
Amazon Carnise
Terran
Planète Sushu
They were eleven - Nuum
Vidmeneer Nuum
Aucun
Planète Inudo
They were eleven - Rockhead
Gren Groff – Rockhead
Segulan
Planète Graywhite
 They were eleven - Rednose
Dorf Tusta – Rednose
Terran
Planète Peloma
They were eleven - Kaka
Chako Kaka
Terran
Planète Kwess
They were eleven - Toto
Toto Ni
Saban
Planète Mis

Titre en VO: 11人いる! (Jūichinin Iru!)

Chroniques: Mangacritic à propos de They were eleven et A, A’ avec spoilers

Instant shopping: Pour pouvoir lire They were eleven, outre les scans, il reste la solution du format comics en backissue (fascicules). Certains sites, type Mile High Comics, vendent des comics à l’unité. Il s’agit d’une solution bon marché pour ceux résidant aux États-Unis (ou dans les backs, tout simplement). C’est de cette manière que j’ai réussi à me procurer le récit. Jusqu’à 25$ d’achat, les frais de port pour l’Europe sont de 10$ (le tout se fait donc par palier). Il est donc plus qu’avantageux de regrouper plusieurs commandes et c’est ainsi que j’ai procédé: j’ai commandé 3 exemplaires de chacun des 4 numéros. Il n’y a pas d’interface type Amazon pour ce site, le tout se fait par mail: confirmation de commande, facture et mail prévenant l’acheteur de l’envoi. La facture est ce qui rassemble les comics disponibles: je n’ai finalement reçu que le #2 en 3 exemplaires… Autre information, l’histoire Promise de Keiko Nishi, présente dans l’anthologie Four Shôjo Comics, existe également sous ce format.

MAJ du 10/11/2013: They were eleven, soit Nous sommes onze, n’est plus inédit en français et se trouve dans l’anthologie Moto Hagio sortie chez Glénat le 6 novembre 2013. Je vous invite grandement à y jeter un œil pour pouvoir lire cette merveilleuse histoire. L’histoire se trouve dans le volume intitulé De la rêverie.

17 réflexions au sujet de “They Were Eleven”

  1. Concernant le « It’s not just girls’ stuff anymore », je l’avais plutôt pris pour un slogan américano-centré, relatif au fait que le comics, aux USA, était encore une activité très connotée comme masculine – et ce même si au moment la publication de 11nin iru outre-Atlantique, un titre tel que The Sandman commençait à pousser les édtiteurs à réévaluer leurs habitudes.

    Je trouve le graphisme fantastique, cette petite touche mi-Tezuka dans la simplicité du trait général, mi-shôjo dans certaines compo, les fleurs, les chevelures… je pense en être mille fois plus fan que la plupart des shoujo qu’on a pu avoir depuis.

    La grande force de ce manga me parait être dans la manière dont Moto Hagio fait passer son message sur la guerre des sexes, qui m’a paru éviter le simplisme car même si la fin est ‘logique’, y arriver aura été éprouvant : on souffre réellement, presque physiquement, pour Frol quand celle/celui-ci doit remettre en questions ses choix, ses objectifs.

    Je dois avoir le bunko jp qui traine à la maison, j’adorerais pouvoir lire un jour cette fameuse séquelle qui était inclue dedans

    1. Tu as sans doute raison en effet et je n’y avais pas pensé (Sandman… c’est vrai qu’il a cette connotation du « girlfriend’s comic »). Il est vrai qu’à l’époque, la lecture de bandes dessinées n’était pas une activité spécialement « féminine ». Mais j’ai aussi toujours compris que Matt Thorn revendiquait quelque chose pour le shôjo (en éditant des oeuvres diverses et variées), du moins pour son public américain. Et que lui-même, un quadragénaire peut se passionner pour un tel type de production.

      D’accord pour la guerre des sexes :). Après je n’ai pas trop voulu en parler à cause de l’effet de surprise. C’est dommage que je l’ai lu en connaissance de cause. Il y a aussi, je trouve, cette notion de choix, que le sexe n’est pas prédéterminé à la naissance qui me plaît dans cette oeuvre. Moto Hagio aime aussi bousculer un certain ordre des choses, comme dans Le Coeur de Thomas, ses personnages revendiquent le libre-arbitre.

      Le graphisme… vraiment à tomber dans cette nouvelle :).

      Je me demande si They were eleven va sortir un jour en France. Je pense que oui si il faut éditer du Moto Hagio. Encore que… Comme je le dis dans Le Coeur de Thomas, je crains que le choix ne se porte plutôt sur Poe No Ichizoku ou encore Kaze to ki no Uta de Takemiya… A ce propos, l’édition Fantagraphics du Coeur de Thomas est sortie et elle a l’air magnifique au vu des photos :(. Faut que j’arrête de pleurer.

  2. A propos de Sandman, j’avais lu un article il y a de ça des années qui évaluait la part féminine du lectorat pour ce titre particulier à la moitié, ce qui m’avait paru révolutionnaire pour ce qu’on pourrait classifier grossièrement comme un comics US de super-héros (mais après tout The Sandman ne parle pas de super-héros, et son auteur est anglais). Encore aujourd’hui je tombe régulièrement sur des articles Sandman écrit par des filles; je connais mal le marché US, et je me demande si une autre bédé à eu un succès comparable auprès du public féminin.

    En fait ce thème central de prédétermination des sexes, c’est encore un truc que Utena a récupéré quelques décennies plus tard 🙂

    Je croise aussi les doigts pour une sortie en France, mais avec ce que m’as dis à propos de la traduction de Thomas, c’est avec un sentiment confus entre espoir et appréhension.

  3. Je tique personnellement sur l’édition, la traduction, je ne m’en rends juste pas compte. C’est juste que quand on sait que Matt Thorn est fan ultime de Moto Hagio et que Thomas No Shinzô a changé sa vie (et son orientation de carrière c’est dire l’impact!), on sent le travail hyper motivé. En revanche, une amie m’a dit avoir trouvé la traduction française déplorable. Apparemment, elle est faite par des Japonais et supervisée par Patrick Honnoré. Quant à savoir à quel point il a supervisé… J’aurais voulu acheter l’édition Fantagraphics u_u (en plus j’ai A Drunken Dream ils auraient été bien côte à côte sur l’étagère).

    Je mise beaucoup sur Fantagraphics. J’aurais aimé lire le Comics Journal 269 consacré aux shôjo manga pour le coup.

    Il est vrai, je suis également tombée sur un chiffre de 50% du lectorat féminin pour Sandman. Et il est clair que c’était sans précédent ^^ . Non The Sandman n’est pas un comics de super héros, mais j’avais lu un mémoire consacré à l’évolution du comics depuis les années 1986 à 2000, 1986 étant un point de départ non anodin: celui de la sortie de Watchmen et Batman: The Dark Knight Returns du père Miller. Dans cette étude, pour résumer, le succès de The Sandman a ouvert la voie à un genre de comics proche du super héros (pouvoirs, se démarquant de la normalité, nom du personnage en guise de titre) tout en tournant autour d’un sujet qui n’en est pas.

    J’ignore si il y a eu un succès semblable sur le public féminin dans le marché des comics. Mais il est sûr qu’il a contribué au fait que plus de femmes se soient penchées sur le medium. Je me demande ce qu’il en est de Waiting Castle sinon.

    Utena… J’ai promis à une copine de forum que je le verrai… depuis 2007? « On ne naît pas femme: on le devient » comme disait Simone de Beauvoir . C’est sûr que les revendications n’ont pas autant d’impact aujourd’hui, mais quand je vois ces anciens shôjo, où les auteures avaient tant de passion, de rebellion 🙂 ça me laisse pas mal songeuse.

  4. Il me semble que Gaiman voyait avant tout The Sandman comme une machine à produire des histoires, ce qui est cohérent avec la structure sous forme de succession de contes et de récits one-shots de pas mal d’arcs. Mais s’il fallait trouver un thème, je dirais qu’il faudrait plus chercher du côté de la quête d’humanité d’un personnage par nature inhumain (j’adore le résumé en une phrase que fait l’auteur lui-même de sa série : « The Lord of Dreams learns that one must change or die, and makes his decision », net et précis).

    A propos de Watchmen et Sandman, je me souviens d’un essai qui m’avais enchanté il y a un paquet d’années sur l’intérêt littéraire de la bédé et qui se basait sur ces deux travaux. etrouve plus le lien exact; je crois que c’est celui-là ? ( http://www.holycow.com/dreaming/academia/the-sandman-narrating-the-dream/#intro ).

    J’avais acheté ce TCJ quand il était sortis; si tu as besoin que je te scanne un article, n’hésites pas.

    « Utena… J’ai promis à une copine de forum que je le verrai… depuis 2007? « On ne naît pas femme: on le devient » comme disait Simone de Beauvoir . C’est sûr que les revendications n’ont pas autant d’impact aujourd’hui, mais quand je vois ces anciens shôjo, où les auteures avaient tant de passion, de rebellion »

    De même. J’avoue que c’est l’une des raisons qui font que je ne lis plus beaucoup de shoujos, certains titres de la décennie écoulée m’ayant parus affreusement réac.

  5. Ah ça pour Gaiman 😉 je n’en doute pas. Il a été bien malin d’ailleurs car il a réussi à suivre la sacro-sainte continuité tout en développant SON histoire. D’ailleurs il annonce le retour du Sandman pour 2012 et je me demande ce que ça va donner. As-tu lu Dream Hunters? J’hésite parfois à me l’offrir, en version comics notamment à cause des dessins de P. Craig Russell…

    Le TCJ 269 était-il intéressant? Il est épais? Comment l’as-tu acheté? Et ça t’a coûté combien si ce n’est pas trop indiscret?

    Je ne connais pas l’essai dont tu parles mais je jetterai un oeil. Tu es une sacrée mine d’informations O_O.

    Pas que les shôjo. Quelque part, je me dis que l’on a un semblant d’égalité aujourd’hui, mais que finalement, ça ne nous remet pas beaucoup plus en question en fait. Pour ce qui est des shôjo romantiques au lycée, je n’en ai plus lus depuis super longtemps… Il y a peu, je me suis demandée ce que donne Love Song de Keiko Nishi de l’époque Matt Thorn chez Viz.

  6. Je trouve amusant ces retours ponctuels de Gaiman sur Sandman, mais j’aimerais bien qu’il nous fasse une vraie grosse histoire un jour, plutôt que des intrigues courtes 🙂 Dream Hunter par ex valait surtout pour le magnifique dessin de Amano, mais à part ça, l’intérêt de la chose n’allait pas beaucoup plus loin que la promesse initiale de conjuguer le folklore traditionnel nippon avec le personnage de Morpheus…

    « Le TCJ 269 était-il intéressant? Il est épais? Comment l’as-tu acheté? Et ça t’a coûté combien si ce n’est pas trop indiscret? »

    Commandé sur le site de Fantagraphics donc si je n’ai plus le chiffre en tête, pas forcément plus cher en tout cas que le prix de base du mag. Sinon, il valait le coup surtout pour quelques articles tels que la fabuleuse version longue de l’itw de Moto Hagio, mais le reste du bouquin laissait une impression d’hétérogénéité en se contentant de mulitplier les reviews de titres shoujo plus que de chercher à étudier le fond, l’historique du shoujo. De ce point de vue-là, le bouquin des Editions H était juste mille fois plus intéressant.

    « Pas que les shôjo. Quelque part, je me dis que l’on a un semblant d’égalité aujourd’hui, mais que finalement, ça ne nous remet pas beaucoup plus en question en fait. Pour ce qui est des shôjo romantiques au lycée, je n’en ai plus lus depuis super longtemps… Il y a peu, je me suis demandée ce que donne Love Song de Keiko Nishi de l’époque Matt Thorn chez Viz. »

    Un peu pareil que toi. D’une part, les comédies romantiques on en a soupé (et depuis Karekano, elles sont juste devenues redondantes ;p ) – et c’est sans compter le fait que certains titres me donnaient l’impression de mettre en scène une protagoniste réduite à l’état de fille-objet : pas juste décevant de lire ça dix ans après Utena, je trouve ça juste terriblement dangereux et moralement criminel pour les jeunes lectrices visées.

  7. Pour Gaiman, de même. Mais je l’ai tout de même trouvé moins inspiré après American Gods. Même son Anansi Boys qui commençait de manière excellente d’ailleurs. Ce retour me laisse un peu perplexe mais je ne peux m’empêcher d’être curieuse… après, je trouve que tout a été dit dans les 75 épisodes de The Sandman, et que faire une histoire du comment et pourquoi il s’est fait capturer, bof. Même Endless Nights n’était pas transcendant.

    Merci pour le retour sur le TCJ. Il faudra que je relise mes 10 000 images un jour :).

    +1 pour le danger des jeunes lectrices.

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