chroniques, manga, moto hagio

Le Cœur de Thomas

Le Coeur de Thomas, Moto Hagio, Kaze
Le Cœur de Thomas de Moto Hagio est enfin sorti en ce mois de décembre 2012. Œuvre culte des années 70, elle est considérée comme pionnière du boys love, aux côtés de Kaze To Ki No Uta de Keiko Takemiya. Je me suis longuement exprimée sur un forum manga sur l’édition qui m’a beaucoup déçue. Déjà à l’époque où les visuels de la couverture ont été publiés, je ne cachais pas ma déception. Le côté sobre, certes, mais très austère, classant d’emblée le manga comme vintage, alors que la série regorge de nombreuses illustrations couleurs déjà disponibles (mais il y a peut-être une histoire de droit là-dessous après). Ensuite, à la sortie de l’ouvrage, l’édition a continué de me décevoir: au-delà de la couverture à laquelle je finis par m’y faire, le papier est jaune et fin, puis surtout, il n’y a aucun travail d’édition accompagnant le lecteur. En effet, compte tenu de la mangaka qu’on nomme souvent la « Tezuka du shôjo manga » (et à ce titre, je voudrais souligner à quel point cela me déplaît de voir ces équivalents masculins chaque fois qu’on parle d’une femme… mais ceci est un autre sujet), la « mère du shôjo moderne », et compte tenu de l’œuvre culte dont il s’agit, il est étonnant de souligner l’absence (ou quasi) de textes venant de l’éditeur, sauf sur le rabat de la couverture. Il aurait été pertinent, vu le battage, vu l’auteure, vu l’œuvre, qu’un travail d’édition soit fourni. Quant au format one-shot regroupant les 3 volumes de la série, j’avoue que cela est une bonne chose, évitant, si les ventes sont mauvaises pour un premier volume, l’érosion des ventes pour les autres.

Le Cœur de Thomas, je l’avoue, cristallise mon envie de lire du Moto Hagio en français, et constitue donc un point d’entrée pour ses autres œuvres et c’est aussi pourquoi je déplore la pauvreté de cette édition française. Bien que Le Cœur de Thomas ne soit pas l’œuvre qui m’intéresse le plus, je me suis procurée le manga à sa sortie pour le lire, car à réclamer du Moto Hagio, il serait malvenu que je ne l’achète pas lorsqu’il sort enfin en français. Je souhaite à cette édition française un certain succès pour voir, je rêve peut-être, une sortie pour Marginal, Barbara Ikai, They were eleven (bien que je le possède déjà en anglais) ou encore Zankoku na Kami ga Shihai Suru, qui compte (soyons fous) 17 volumes. Je m’avance sans doute, mais je crains que si jamais cela marche, Kaze To Ki No Uta, l’autre œuvre fondatrice du boys love, aura bien plus de chance de voir le jour. Mais gageons, gageons, et restons optimistes. Notons que Le Cœur de Thomas n’est pas la première œuvre de Moto Hagio à nous parvenir car c’est Léokun qui en eut la primeur, lors de la Japan Expo 2012, pendant laquelle Moto Hagio y tenait un stand. Œuvre hautement collector, sortie pour l’évènement seulement.

Le suicide de Thomas Werner
Julusmooole!!! Non, arrêtez avec ce nom …

L’intrigue se déroule au début du XXème siècle dans un pensionnat pour garçons en Allemagne, et s’ouvre sur le suicide du jeune Thomas Werner. Thomas adresse une lettre posthume à Julusmole Bayhan (dit Juli), dans laquelle il lui décrit ses sentiments d’amour passionnés. Le décès de Thomas plane dans l’établissement, d’autant plus que cet élève était particulièrement populaire et aimé de tous. Juli est bien plus troublé qu’il ne le montre, et parvient, aux yeux de ses camarades, à rester l’élève parfait, le délégué stoïque aux cheveux noirs de jais. Car sous ses aspects d’élève modèle, Juli est le plus troublé par le geste de Thomas, et voudrait à tout prix l’oublier. Seulement, le nouvel élève qui arrive au pensionnat sous le nom de Eric Frühling se révèle le portrait craché du défunt Thomas. Ceci dit, Eric n’a pas le même caractère (il est plutôt fougueux) et ne supporte pas qu’on voit en lui cet élève décédé.

Le Cœur de Thomas, tout comme Kaze To Ki No Uta, est inspiré du film français de 1964 Les amitiés particulières réalisé par Jean Delannoy. On y retrouve donc, comme dans le film, l’univers clos du pensionnat pour garçons, les histoires d’amour (ou d’admiration) entre les élèves, la dimension tragique que peut prendre le sentiment amoureux, l’acte du suicide (et l’image des rails), l’époque du début du XXème siècle et l’Europe. Les deux mangaka ont vu ensemble ce film dans sa version originale sans sous-titres, et c’est de ce ressenti que sont nées les deux œuvres. Moto Hagio, comme elle l’a expliqué lors de sa venue au Centre Pompidou lors de l’évènement Planète Manga, ne comptait pas réellement écrire une histoire d’amour entre deux personnages de sexe masculin. Mais il faut savoir que dans les années 70, les magazines de prépublication de shôjo manga n’étaient pas prêts à montrer certaines choses à son lectorat. Ainsi, les manga étaient souvent dessinés par des hommes, et mettaient en scène une jeune fille souvent très passive qui attendait plus ou moins son prince charmant (à ce sujet, je vous renvoie à la revue d’étude sur le manga 10 000 Images N°3: Le manga au féminin des Editions H). Les rapports amoureux entre une jeune fille et un jeune homme étaient donc visuellement proscrits, mais la vision d’un personnage féminin restait encore étriquée et c’est pourquoi Moto Hagio trouvait, pour l’histoire, plus simple de mettre en scène deux personnages masculins. En 1976, la série ne connaît pas réellement un succès mais l’éditeur lui laisse quand même terminer son histoire, compte tenu du succès de son autre série fantastique Poe No Ichizoku. C’est la première fois qu’on voit une histoire entre deux garçons, mais c’est surtout Kaze To Ki No Uta qui mérite le qualificatif d’œuvre précurseur du boys love, car Keiko Takemiya a réellement voulu écrire une histoire d’amour entre deux protagonistes masculins.

Le Cœur de Thomas n’aborde donc pas uniquement une histoire d’amour dramatique entre deux collégiens, mais se sert de ce point de départ afin de toucher plusieurs thèmes. Il est finalement surprenant de voir la densité de l’histoire en si peu de volumes. Car Moto Hagio parvient à toucher des tabous: le suicide, le deuil, l’adolescence et ses sentiments passionnés, la liberté de vivre, mais aussi les traumatismes profonds, la souffrance de vivre, et, mais ceci n’est que métaphorique, le viol. Les difficultés familiales parsèment aussi le récit, en témoignent les personnages de Juli, Oscar ou Eric. A ce sujet, il faut encore une fois se reporter à la conférence de Planète Manga, ou encore à l’interview menée par Matt Thorn pour The Comics Journal (que l’on peut également trouver à la fin de l’anthologie de A Drunken Dream and Other Stories sorti chez Fantagraphics) où Moto Hagio exprime son mal-être vis-à-vis de sa famille. Ainsi, il lui est impossible de dessiner une famille « fonctionnellement normale » car elle a du mal à connaître ce schéma. D’ailleurs, ces thèmes abordés dans Le Cœur de Thomas sont approfondis dans sa plus longue série Zankoku na Kami ga Shihai Suru (Sous le règne du dieu cruel), beaucoup plus récente et donc moins entravée par les tabous de l’époque.

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Magnifique composition à la Moto Hagio

Il est étonnant de voir, donc, la noirceur de ce shôjo manga des années 70. Même si le tout ne se termine pas aussi tragiquement que je l’imaginais, les thèmes sont profonds et très matures, alors qu’aujourd’hui, j’ai l’impression (et ce n’est qu’un sentiment très personnel) de voir dans les shôjo qu’on nous sert en France, une collection de romances lycéennes sans grand intérêt. Le début s’ouvre sur un suicide, acte très violent, surtout qu’il s’agit d’un jeune garçon d’environ 12 ans. Pourquoi Thomas se suicide? Nul ne le sait et c’est en même temps que ses camarades que le lecteur finira par le deviner. Cette œuvre est aussi une forme de brûlot, car si l’amour sauve la plupart du temps les héroïnes de shôjo passives (et cruches?), il peut aussi faire souffrir. Les sentiments d’amour sont passionnés et violents car les protagonistes sont jeunes, sont tous dans la fleur de l’âge et ne savent pas réellement comment exprimer tout cela. L’adolescence est donc décrite comme une période vraiment particulière où toutes les questions se posent, où la mort amène à la réflexion, une période où l’âme est fragile et en quête d’identité (surtout le charismatique « Je suis ton père » Oscar). Mais aussi, les personnages semblent à la recherche de modèles, de personnes à admirer, d’aînés donc (et ne sont pas ouvertement homosexuels, en témoigne la scène où Oscar, voulant consoler Eric, l’emmène draguer les filles en ville). C’est pourquoi les sentiments d’amour et d’admiration semblent parfois se mêler. Moto Hagio se sert de cela pour évoquer le désir (Juli dit « Je me suis senti attiré »), sans mettre les mots dessus de manière abrupte puisque le tabou est encore présent à l’époque. Le viol ou l’agression sexuelle est évoquée par les ailes perdues, par ce sentiment de dégoût que peut ressentir Juli pour son corps. Moto Hagio y aborde également la notion de racisme, par la famille de Juli et notamment cette grand-mère qui a du mal à ressentir de l’amour pour lui. Juli est aussi un personnage ambitieux qui choisit le libre-arbitre, en tentant de devenir la personne qu’il a envie de devenir pour se faire respecter, et cela sans tenir compte de ses origines. C’est un personnage qui représente donc un idéal de liberté, une forme de révolte contre l’ordre établi, mentalité alors en vogue après la fin des années 60. L’individualité est aussi un des thèmes de cette œuvre, et cela se manifeste au travers de Eric Frühling, qui en a assez d’être sans cesse comparé à ce Thomas Werner qu’il ne connaît pas, il aimerait qu’on le voit comme Eric et non comme un double de Thomas.

Ceci dit, l’œuvre souffre quand même de son époque. Moto Hagio le disait, elle avait écrit cette histoire et a finalement décidé de faire des personnages principaux des garçons. Cela se ressent donc car les personnages ne sont masculins, finalement, que d’apparence (et encore…). En effet, l’ambiance du pensionnat est, il faut le souligner, assez féminin: les questions de beauté, de cheveux noirs magnifiques (ou de belles boucles blondes …) ou de rivalité (la petite peste d’Ante avec ses petites bouclettes) pour se faire remarquer de tel ou tel élève, le rituel du thé du samedi avec les « grands », ou encore les fameuses scènes où chacun tente de savoir ce que l’autre ressent (en particulier Oscar, la concierge du pensionnat?). Il y a toujours cette rivalité de celui (ou celle) qui est choisi, sera remarqué, mis en avant pour des qualités purement physique. C’est un peu ce que l’on peut reprocher, d’ailleurs, et malheureusement, aux ambiances « féminines », où on trouve souvent une pimbêche, et tout ça. Mais heureusement, Moto Hagio parvient à donner une personnalité et de l’épaisseur à ses personnages pour éviter ce type d’écueil (écueil que je retrouvais trop dans Très cher frère… de Riyoko Ikeda malgré le thème du suicide et du mal-être, car l’héroïne est quand même une belle cruche vide). L’aspect vieillot peut aussi se voir au travers du graphisme, alors que celui-ci se révèle (de mon point de vue) particulièrement agréable à l’œil: les personnages de profil arborent, malheureusement, ce nez qui accuse son âge. La mise en page, elle, est éclatée et fait honneur à ce que l’on connaît du groupe de l’An 24, groupe de shôjo mangaka femmes ayant révolutionné le shôjo pour donner son espace de liberté. Moto Hagio est quand même très connue pour être celle qui met en scène l’intériorité des personnages, et certaines pages sont à ce titre magnifiques. Je retiens particulièrement celle de l’annonce du décès de Thomas à l’église, avec Juli qui ne cesse de penser à lui.

Arrivée de Juli
Quelle popularité ce Julusmole! Comme quoi le prénom n’empêche pas tout…

Pour ceux qui auraient peur du vieillissement du manga, il faut souligner que oui, le manga a vieilli. Mais en même temps, c’est ce qui lui confère un certain charme. Les mises en page éclatées qu’on ne retrouve plus aussi fréquemment dans le shôjo manga d’aujourd’hui (qui s’est, je trouve, assagi à ce niveau) sont ici très intéressantes et expriment particulièrement bien les sentiments des personnages, sans pour autant occulter complètement les décors (on n’est pas dans un vide de décors comme on peut le voir dans nombre de shôjo manga finalement). Le dessin désuet est aussi très joli, malgré le nombre de boucles blondes parsemant les pages du récit, et les personnages mannequins sont assez légion. La narration peut être perçue comme lente, mais je trouve le tout particulièrement immersif. Je me suis très vite mise dans l’ambiance particulière et si confinée, rappelant fortement Les amitiés particulières. L’œuvre m’a finalement beaucoup évoqué un roman plus qu’un manga par son ambiance très introspective, j’ai parfois eu une impression proche de Demian, seul roman de Hermann Hesse que j’ai lu (et à ce titre, il faut soulever l’anachronisme de l’œuvre censée se dérouler au début du siècle, avec un cours sur Hermann Hesse dans lequel est évoqué le décès de l’auteur, en 1946). Le Cœur de Thomas est une œuvre qui mérite l’attention de tout fan de manga, et encore plus celui qui s’intéresse au shôjo manga et son histoire. Il s’agit d’une œuvre plus marquante que je ne le pensais, moi qui finalement appréhendais de ne pas accrocher, car n’étant pas amatrice d’histoires sentimentales dramatiques. Le tourbillon de sentiments passionnés est certes désuet mais procure un ressenti différent, et cela est mon appréciation, par rapport aux sentiments plein de retenue que l’on peut voir dans les œuvres d’aujourd’hui.

Que celui qui lira ce texte sans queue ni tête me pardonne… Je ne parviens pas à écrire quelque chose de plus intelligible, à organiser mieux mes pensées, mais cela viendra sans doute au fur et à mesure, en écrivant plus souvent… ou non. Mais plutôt qu’une pure procrastination, je préfère tout de même publier ce pavé.

16 réflexions au sujet de “Le Cœur de Thomas”

  1. Fidèle au rendez-vous.
    Je n’ai pas encore acheté ce manga (fauché à cause des courses de Noël), alors j’attendais vraiment tes premières impressions sur ce Cœur de Thomas et sur cette édition française. Décidément, les choix de Kazé auront fait couler beaucoup d’encre (numérique), et, en y repensant, c’est évident qu’ils ont sorti ce manga dans la précipitation. À mon avis, l’édition de Fantagraphics y est pour quelque chose (reste à savoir avec quelle proportion). Kazé livre une version assez bon marché, mais accompagnée d’une démarche éditoriale minimaliste car opportuniste.

    Xavier Guilbert évoquait il y a quelque temps sur du9 la dégringolade de la mise en valeur des mangas « patrimoniaux », si l’en était. Vu tout ce qu’on peut lire sur le présent ouvrage, on vient peut-être de franchir un nouveau palier de paresse intellectuelle. Ça intéresse si peu de monde et ça ne rapporte rien, pourquoi se faire chier ? Reste ce que ça rapporte en termes d’image. Sortir du patrimonial, ça dore du blason ; en sortir avec la manière, c’est ultra dur, ça demande un investissement supplémentaire qu’en fin de compte peu salueront.

    J’en viens à me demander ce qu’il reste de volonté de diffusion culturelle chez les éditeurs de mangas en France aujourd’hui. La situation est-elle si critique que la cohérence et le soin apportés à leurs collections approchent du zéro absolu ? La pérennité par le profit, d’accord, mais si c’est tout, à quoi bon ? Tout va trop vite, et un éditeur qui prend son temps est un éditeur qui ne donne pas un gage de santé suffisant aux lecteurs. C’est bien dommage. On croirait que la plupart essaient de profiter encore un maximum de la manne avant que la bulle n’explose. Et ce qui me chagrine le plus, c’est que nombre des acteurs influents de l’édition de mangas (ceux qui élaborent les collections notamment) sont des passionnés, comme les « vieux » lecteurs de la première heure. Où est passée cette passion dans la conception les livres qu’ils éditent ? Qu’est-ce qui les bride ? Sur du vieux manga, elle devrait se ressentir ou se constater plus qu’ailleurs. L’« offre patrimoniale », peut-être un concept marketing de plus.

    Je m’excuse aussi pour ce charabia « divagatoire », livré sans exagération aucune. Ton texte, pas si décousu que ça, s’efforce de parler du contenu, l’œuvre, plutôt que du contenant. Il n’en a que plus de valeur.

    1. Je suis d’accord avec toi pour la précipitation de Kazé face à l’édition de Fantagraphics (sans cesse reportée, au passage) vu l’excellent travail effectué sur A Drunken Dream and Other Stories. Le prix est en effet avantageux, malgré l’aspect cheap de l’ouvrage. En général, je ne suis pas du tout critique sur l’édition, au contraire même: je ne suis pas du tout cliente de l’édition deluxe, du hardcover et tout ça. Cela se voit beaucoup dans les comics: j’apprécie les TPBs même si je sais une meilleure édition plus solide. Bref, tout ça pour dire que si l’édition m’a déçue c’est par son manque d’appareil critique. De plus, ce n’est pas comme si Kazé n’avait rien: il suffit de voir les textes sur Moto Hagio lors de sa venue à Paris sur le site de l’éditeur…

      Peux-tu me donner le lien du texte de Xavier sur du9? Il est vrai que le patrimoine, ça ne brasse pas les euros. Mais ce n’est pas une raison pour brader ainsi l’édition d’un ouvrage. Surtout après avoir faire tant de tapage (surtout pour ce qui est de Moto Hagio: venue, annonce en grandes pompes à la Japan Expo, site avec plein de textes sur l’aspect « pionnière du boys love » de l’auteure, occultant un peu l’aspect science fiction de son travail mais ce n’est qu’un avis…). Rien n’empêchait finalement Kazé, soit de traduire l’excellente interview de Matt Thorn, soit de reprendre un texte du site, quand on sait que l’ouvrage se termine par des images tirées du manga… Et question image, je suis totalement d’accord avec toi. J’avais de Kazé l’impression d’un éditeur ne s’intéressant presque (car il y a Level E on va me dire) qu’aux nouveautés shônen de base, n’éditant que des titres particulièrement mainstream (et sexy) et le fait de sortir Le Coeur de Thomas remontait un peu l’estime que j’avais pour leur catalogue (car ils font du bon travail dans l’ensemble).

      L’aspect profit de l’édition manga est bel et bien réel, et ce depuis la moitié des années 2000. Je le ressens, de mon point de vue de lectrice pur, très fortement. Un concentré de communication sur le titre dont on est sûr qu’il va marcher, les titres qui ne vendent pas complètement oubliés par les éditeurs si elles ne sont pas arrêtées (7 Seeds….), les licences à tire larigot, les sorties de plus en plus nombreuses et en masse, de sorte qu’on ne trouve même pas son propre manga adoré dans les librairies, etc… La curiosité n’a plus (ou presque) place dans le manga d’aujourd’hui. Je ne sais pas vraiment vers quoi on tend, mais le constat est assez alarmant. Et nous, lecteurs de la première heure, qui avons porté finalement cette industrie toutes ces années, en pâtissons donc les premiers.

    1. Après recherche, tu as raison, je m’excuse ne se dit pas. En tout cas, cela ne me gêne pas qu’on remarque mes fautes de français, je vais corriger ça !!! Merci pour tes commentaires V! A la prochaine. Si le courage et l’inspiration sont au rendez-vous, je tenterai d’écrire un peu sur Léokun. Je te souhaite de bonnes fêtes de fin d’année. Les cadeaux de Noël, c’est toujours quelque chose qui creuse le temps et le budget. Après, on ne fête pas vraiment Noël chez moi alors je ne me ruine pas vraiment. A bientôt pour tes impressions sur ce pavé ;). Contrairement à ce que je m’attendais, il n’y a finalement pas eu tant de réaction (que ce soit sur forums ou autres sites manga) sur cet attendu Cœur de Thomas.

      1. Je me suis permis cette remarque parce que j’ai aussi utilisé cette formule dans mon commentaire. 🙂

        Voilà le lien : http://www.du9.org/humeur/vues-ephemeres-decembre-2010/ ; ça date de 2 ans, dans mon esprit, c’était plus récent, sûrement parce que c’est d’actualité.

        Eh oui, on est d’accord, c’est pas tant la qualité du support physique qui laisse perplexe, c’est cette absence d’à-cotés qui valorisent et légitiment la démarche de l’éditeur et la raison d’être du manga traduit. Balargué comme un chien dans un jeu de quilles, ça fait vraiment « on profite d’une actualité (Hagio en France + sortie du même manga aux US) pour bien paraître et on croise les doigts pour que ça marche assez ».

        Concernant les lecteurs de la première heure, j’ai bien peur qu’on ne soit maintenant qu’une belle bande d’aigris (malgré nous). Je suis un « gros » lecteur de mangas depuis 2001, donc ça fait pas vraiment de moi un vrai fan de la première heure, mais à force de traîner sur Manga-News (et ailleurs), j’ai réalisé il y a peu que la majorité des lecteurs sont très jeunes ou sont plus attentifs à la nouveauté qu’aux titres précurseurs. Je me garde bien de juger les attentes de chacun, mais je regrette tout de même ce manque d’intérêt.

        Une très bonne fin d’année à toi aussi.

  2. Merci pour ton lien. Je l’ai lu en plus, mais je ne me souvenais pas bien. Mais c’est clairement dans l’actualité.

    Oui, il y a clairement de l’opportunisme, avec cette histoire de venue de Moto Hagio et tout.

    Quant au public manga, je suis consciente qu’il est très jeune aujourd’hui, et que l’attente de ce public n’est pas du tout le même que celui des vieux lecteurs. Certes. Mais c’est vraiment dommage d’oublier certains « vieux aigris » comme tu le soulignes 😉 . Je le remarquais vers 2007-2008 où je ne trouvais clairement plus mon compte dans les sorties actuelles, mais le manga est devenu un marché de masse comme un autre. Le public veut donc un titre divertissant point barre.

    De toute manière, j’ai compris que c’était plus difficile même si j’arrive encore à trouver de belles séries. Mais face aux mangaka que j’aime et aux différents arrêts, je suis obligée de me reposer sur les éditions étrangères… Et même comme ça, ce n’est pas si facile: avec la mondialisation des séries (qui deviennent clairement des marques…), on peut finalement voir que malgré tout, les séries sont les mêmes aux Etats-Unis, en Allemagne ou en France.

    Mais arg, je me suis emballée 😦 .

  3. ça y est ! je l’ai lu ! Oui trois ans après sa sortie -_-‘ avec moi faut pas être préssée XD

    Concernant l’édition, je ne suis pas d’accord avec ton avis sur la couverture. Moi je la trouve très jolie et sobre, bien plus classe que si elle avait été en couleur. et je trouve que ce choix fait moins vintage que si on avait mis une couverture couleur. Les illustration couleur ont un côté beaucoup^plus vieillot, je trouve. En revanche c’est vrai que je regrette de ne pas avoir trouvé un petit dossier pédagogique à la fin. Tant qu’à éditer des classique, un minimum d’info c’est la moindre des choses. Le côté cheep du papier en revanche ne m’a pas dérangé. J’avais même pas remarqué avant de lire ton article ^^

    Pour ce qui est du contenu, je suis agréablement surprise. J’avais peur que le graphisme fasse trop vieillot, je suis pas fan de vintage. Finalement je l’ai trouvé très beau et agréable. Ce qui m’a le plus dérangé c’est la personnalité des personnages principaux et l’excès de mélodrame je suis pas friande du mélo. Je trouve néanmoins que Moto Hagio s’en sort très bien car elle arrive à garder un bon équilibre. Je trouve que Kaze To Ki No Uta de Keiko Takemiya est bien pire côté mélo. D’ailleurs je ne l’ai jamais fini (faut dire que je le lis en scan et j’aime pas trop lire sur ordi, je préfère le papier)

    1. Merci pour le commentaire tardif, c’est rare aujourd’hui de voir ça ^^ . L’article fut un peu une espèce de coup de gueule, je dois l’avouer. Alors qu’enfin un manga de Moto Hagio arrivait, rien, pas de texte! Bref, ça m’a mise en colère. Avec le recul, je suis d’accord avec toi sur la couverture qui n’est pas mal du tout finalement. Après, l’édition américaine donne quand même envie.

      Je n’ai pas lu Kaze to ki no uta car je n’aime pas lire sur écran non plus. J’aimerais déjà réussir à continuer et terminer Zankoku na kami ga shihai suru… En fait j’ai lu To Terra… de Takemiya et j’ai aimé, mais je trouvais la narration parfois confuse (je dois le relire un jour). Je crois avoir plus d’affinité avec la narration de Hagio.

      J’adore les dessins de Hagio, ils sont vieux mais toujours très beaux et expressifs. Et puis ses découpages, sa mise en page quoi 😮 … J’aimerais tellement lire Away…

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