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Parcours de lectrice à travers 10 manga

Tout est parti d’une chaîne Facebook, comme l’explique Herbv sur son blog. La chaîne disait donc ceci: « Sans ordre particulier, les dix mangas qui m’ont le plus marqué. Postez la couverture de l’album, pas d’explications et faites suivre à une personne et ainsi de suite… », ce qui m’a plus ou moins donné à réfléchir pour la sélection mais aussi sur l’impact que certains ont eu sur mes goûts d’aujourd’hui. Il est vrai que j’aime beaucoup de manga, après 20 ans passée à en lire (plus de la moitié de ma vie).

Ainsi, j’ai fini par copier Herbv qui a décidé d’écrire sur le choix de sa sélection, apportant donc l’explication qui manquait sur Facebook (partie 1 et partie 2). Pour ma part, j’ai plutôt utilisé Twitter, et comme je ne suis pas du tout influente, peu de personnes ont suivi le mouvement! Dire que j’ai choisi avec grand soin chaque personne taguée, en fonction du manga…

Je précise que ceci ne constitue pas un « top », ni une liste de mes manga préférés, mais bien 10 manga qui m’ont marqué et qui ont changé quelque chose, durablement, dans ma « carrière » de lectrice. Certains manga ne sont aujourd’hui plus mes préférés. J’établis ici de mémoire une liste chronologique (mais pour certains titres, comme les 3/4, puis les 6/7/8, ma mémoire fait clairement défaut car les périodes étaient trop proches ou je les ai longtemps connus mais ils ne m’ont marquée que des années plus tard!).

Attention car à partir d’ici, je vais vous raconter toute ma vie (vous êtes prévenu-e-s)! Car ma vie, ce sont toutes mes lectures (certain-e-s trouveront ça triste je sais, je suis un peu comme Norito dans RiN). Le manga dans son ensemble a été un véritable bouleversement: j’ai toujours été une sorte de handicapée sociale et je suis convaincue que sans lui, je le serais peut-être restée. Mon parcours de lectrice est surtout influencé par tous les emprunts que j’ai faits à des amis ou à la bibliothèque. J’ai surtout fini par m’offrir de nombreuses séries déjà lues quand j’ai enfin eu du pouvoir d’achat.

Manga 1/10: Dragon Ball de Akira Toriyama (années 90)

db1Pur produit de mon époque, je ne brille pas par mon originalité: Dragon Ball volume 1 est le premier manga que j’ai lu. A cette époque, j’étais surtout friande de dessins animés américains (Warner Bros et Disney). Quand mon frère et moi avons eu une MegaDrive, nous avons fréquenté d’autres joueurs (les jeux coûtaient une fortune!) et  j’empruntais aux autres des magazines comme Player One. Nos copains étaient obnubilés par DBZ et c’est un peu pour suivre les conversations devant la console que j’ai fini par m’y mettre aussi. J’ai évidemment adhéré au club (mon frère aussi, mais peut-être plus moi), achetant aussi des cartes, des figurines (à Hong Kong), regardant les épisodes en cantonais (grâce à mon oncle). Quand on m’a prêté Dragon Ball volume 1: San Goku, j’ai eu un choc. J’ai pris mes distances avec le dessin animé (les dessins étaient trop moches), j’ai arrêté les cartes (sauf la collection reprenant les illustrations du manga). J’ai développé une obsession pour Toriyama (demandant à mes copains de me prêter des numéros de Console+ où on parlait de lui, notamment via Dragon Quest, avec un super dossier où Go Go Ackman était évoqué). Et surtout, je suis entrée dans le manga pour ne plus jamais en ressortir! En revanche, je n’en achetais pas. Mon côté girouette fait que j’ai eu plusieurs fois Dragon Ball: j’ai essayé de faire l’édition à rabat de Glénat sans succès, puis j’ai eu les coffrets au complet (mais je trouvais l’impression vraiment horrible), édition revendue pour m’offrir l’édition Perfect dont j’ai 16 volumes risquant eux aussi de passer à la revente. En fait, j’ai sans doute trop lu ce manga et un titre aussi culte se trouvera toujours.

Manga 2/10: Dr Slump de Akira Toriyama (années 90)

drslump8A l’époque où j’ai lu Dragon Ball, un souvenir lointain m’est venu en tête, probablement un dessin animé vu à Hong Kong quand j’étais très petite (en vacances évidemment, ce sont surtout des dessins animés japonais qui inondent les chaînes là-bas). Je me souvenais d’une petite fille aux cheveux violets avec un graphisme proche de Dragon Ball. Je l’ai enfin revue, mais uniquement dans le volume 8 de Dragon Ball! Par la suite, j’ai découvert Dr Slump dans un rayon de Carrefour: elle avait donc bien sa propre série! Pendant que mes parents faisaient les courses, j’ai boulotté la moitié du volume 1: c’était hilarant, j’avais beaucoup de mal à le lâcher. Mais je ne pouvais l’acheter (35F?), trop cher. J’ai fini par avoir un peu plus de liberté de mouvement vers mes 14 ans et lors d’un moment de ces moments, j’ai acheté, en cachette, le volume 8 de Dr Slump (je me sentais très coupable, car je savais que ça coûtait très cher). Ce fut donc mon premier manga et c’est aussi le premier manga que j’ai eu envie d’avoir à moi. Le premier d’une longue série… Dr Slump est donc un manga marquant pour cela. Aujourd’hui, je n’ai plus ce volume. Et je n’ai plus Dr Slump non plus (ni de place!).

Manga 3/10: RG Veda de Clamp (1997/1998?)

rgveda02_05042003J’ai fréquenté un lycée d’une ville voisine, dans laquelle je ne connaissais personne. Il s’est avéré que ma voisine de classe était une fan de manga et de jeux vidéo aussi. Elle m’avait remarqué par un porte-clé Keroppi (la grenouille de Sanrio). Je suis restée très longtemps dans le monde de l’enfance pour ce qui est de mes goûts graphiques: j’adorais les traits ronds comme mon idole Toriyama (mais comment faisait-il pour dessiner aussi bien!!!!), mais j’aimais beaucoup les dessins animés comme Doraemon, Obakeno Q-Taro (des stars à Hong Kong), Wedding Peach, Osomatsu-kun, Chibi Maruko-chan, Mahoujin Guru Guru, mais surtout Crayon Shin Chan. Puis cette copine de lycée m’a prêté son manga culte: RG Veda (tandis que je lui prêtais mes 3 volumes de Dr Slump). Le volume 2 fut un choc pour moi: je n’avais jamais rien lu de tel! Le dessin très fin et hyper élégant, l’aura de mystère perpétuelle, la magie, le côté ésotérique (je ne connaissais même pas ce mot!), le personnage d’Ashura imprévisible, la cruauté, le fait de puiser ainsi dans des textes indiens. C’était une vraie baffe par rapport à mon univers enfantin… Grâce à Tonkam chez qui les ruptures de stock étaient monnaie courante, mon amie n’avait pas tous les volumes mais j’ai tout de même lu (avec des trous) jusqu’au volume 9: encore un autre choc avec des révélations monstres. Je pense que même aujourd’hui, il m’est difficile de lire un shôjo fantastique sans penser à RG Veda. Je pense aussi que RG Veda est responsable de mon goût pour le fantastique dans les shôjo, et que quelque part, même mon goût pour Princesse Kaguya, Le cortège des cent démons ou Onmyôji est très fortement lié à RG Veda. J’ai toujours RG Veda dans ma bibliothèque, et je le garde précieusement, depuis que Tonkam a réimprimé TOUS les volumes au milieu des années 2000 (autour de 2004 de mémoire, pas l’édition deluxe).

Manga 4/10: Gunnm de Yukito Kishiro (1997/1998)

gunnm_tome1Gunnm m’a été prêté au même moment que RG Veda, et les deux sont donc très liés. Si mon amie de lycée me prêtait RG Veda, son petit ami de l’époque, lui aussi fan de manga (et un peu plus âgé que nous) me prêtait Gunnm. Grâce à ce couple d’amis, j’ai découvert Manga Player, Animeland, Akira, Lodoss, Tokyo Babylon, Video Girl Ai, Slayers. Disons que pour la première fois de ma vie, j’ai rencontré un groupe de fans de manga, d’anime et de jeux vidéo, vraiment à fond dans leur passion et ayant en plus du pouvoir d’achat. J’avoue que je ne connaissais pas grand chose à part Toriyama et Ninkû (oui, j’ai acheté ce manga!). Parmi tous ces manga, c’est surtout Gunnm qui m’a marquée, autant que RG Veda. Comme je l’expliquais au-dessus, j’étais surtout dans un univers enfantin et quand j’ai lu Gunnm, c’était un choc. Je n’avais pas du tout aimé Akira (en couleurs) ni Ghost in the shell, je pensais ne pas du tout aimer la SF à une époque. Mais j’ai accroché à Gunnm et pourtant: le dessin était adulte (un frein), c’était très violent (autre frein), c’était de la SF (encore un autre frein), il y avait des détraqués (autre frein). Et pourtant, impossible de décrocher, j’ai dû lire les volumes parus (la fin n’était pas sortie) à une vitesse record. Il y avait une histoire mystérieuse sur la mémoire perdue de Gally, beaucoup de poésie, de la tristesse (chose étrangère dans ce que j’aimais d’ordinaire), un côté sombre où la vie ne tient qu’à un fil. Puis surtout, j’avais ce sentiment qu’il y avait de la profondeur dans cette histoire. L’influence de Gunnm n’est pas aussi prégnante dans mes goûts présents, mais ça reste un grand jalon dans ma découverte des manga, et c’est ce titre qui m’a permis d’oser fouiller les bacs BD adultes de la bibliothèque (je lisais surtout Astérix, Gaston, Tintin, etc…). Aujourd’hui, j’ai bien Gunnm dans ma bibliothèque, l’édition grand format en coffret (puis le volume 9 en poche car Gunnm Last Order n’a jamais existé) offert par des amis vers 2004-2005 (encore un gros merci, mais ils ne verront sans doute jamais ce post). Avant, je ne l’avais jamais eu à moi.

Manga 5/10: Hôshin – L’investiture des dieux de Ryû Fujisaki (2001)

hoshin1r_32089Pendant mes années lycée, j’ai découvert Hôshin Engi par l’un des seuls numéros d’Animeland que j’ai achetés dans ma vie. Un article assez court (?) parlait de Hôshin Engi, manga inspiré d’un roman chinois, ce qui a tout de suite fait écho en moi en plus du graphisme hyper moderne et Sibuxiang: j’adorais les mascottes à cette époque. Hôshin fut le premier manga dont j’espérais un jour la sortie en français pour pouvoir le lire un jour futur (chose maintenant beaucoup plus habituelle chez moi maintenant…). Le premier manga tant attendu, et qui ne sortait pas. Je passais même chez Tonkam afin d’admirer la couverture du volume 5 japonais en vitrine, pour demander quand il sortirait en France. Apparemment, le sujet était trop compliqué, trop dur à traduire, ça ne sortirait jamais ici. A cause de ce manga qui m’intriguait, j’ai fini par m’inscrire à une newsletter sur la série mais je n’y comprenais rien (je me connectais en bibliothèque, il n’y avait pas Internet à la maison pour tou-te-s!!!). Malheureusement, je n’ai jamais pu participer aux projections d’anime (avec des inconnus tout droit sortis d’Internet!). Puis un jour, dans la newsletter, on parlait d’une sortie future du titre (j’étais alors étudiante). Je me souviens avoir acheté le volume 1 dés sa sortie, l’avoir lu, relu, dévoré, prêté aux gens que je connaissais (dans une école d’électronique, il y a d’autres otaku!!!). J’ai même fini par pousser le bouchon jusqu’à m’inscrire sur un forum pour pouvoir en parler et échanger avec d’autres (la newsletter, je n’y pigeais rien!), même si des camarades d’école m’y poussaient déjà. Disons que Hôshin est en plus le point de départ de ma rencontre avec beaucoup de personnes que je fréquente encore aujourd’hui. J’ai régulièrement relu le titre, même si ma dernière relecture remonte à 2010 (le chômage m’a aidée). Évidemment, j’ai toujours la collection chez moi. C’est même l’une des rares séries dont j’ai acheté tous les volumes neufs (un exploit chez moi). Le volume 5 est sans doute le manga le plus vieux de ma collection (en français) vu que j’ai racheté les 4 premiers suite à l’apparition de la jaquette chez Glénat (un temps que certain-e-s n’ont pas connu, mais que je trouvais ça moche, surtout sur Kenshin!).

Manga 6/10: Banana Fish de Akimi Yoshida (2005-2007?)

banana_fish_01En tant que fan de manga ayant commencé dans les années 90, j’ai eu l’habitude de lire de tout sans trop choisir (via la bibliothèque ou les amis). Avec le peu qui sortait, on s’en fichait des étiquettes shônen/shôjo/seinen et que sais-je… Dans les années 2000, j’ai découvert la lecture en Fnac: je lisais beaucoup de manga qui sortaient. Ainsi, j’ai découvert Monster et 20th Century Boys, puis un autre titre que je pensais faire partie de la fameuse catégorie seinen (sur toutes les lèvres aujourd’hui…): Banana Fish. Un manga qui ne passait pas inaperçu avec ses pages jaunes (qui étaient même un argument de vente de Panini!). Un manga pas toujours évident à lire en Fnac, car je le trouvais plutôt dense. Un manga plein de suspense, qui m’intéressait parfois plus que Urasawa. Avant le volume 10, je suis partie en alternance en Belgique, me coupant de la Fnac (j’étais chez les Flamands) et de toutes les séries que j’y suivais. Ce ne fut que plus tard, avec la rencontre d’une certaine Shermane, grande fan de ce manga, que j’ai acheté la totalité, contaminée par son enthousiasme (à cette époque, j’avais un peu d’argent: j’étais en alternance!). Même si je lisais de tout, je n’achetais que des hits avec un dessin bien chiadé, calibré: j’ai par exemple acheté Naruto dont je n’aimais pas spécialement l’histoire! Je suivais les modes, je pensais que tel ou tel titre deviendrait culte, ou qu’il l’était, par son dessin, son histoire, etc… Puis petit à petit, j’ai fini par creuser mon propre goût sans tenir compte des modes ou de ce qui allait devenir culte, achetant ce que j’aimais vraiment. Banana Fish est sans doute un des points de départ de ce comportement. Aujourd’hui, c’est même le contraire: finalement, les titres hyper cultes ne vont pas se raréfier et seront toujours disponibles en bibliothèque, tandis que des titres plus confidentiels deviendront probablement rares et difficiles à relire. C’est avec de nombreuses années que j’ai compris les qualités de Banana Fish, et que j’ai développé une obsession pour les œuvres de Akimi Yoshida (surtout la simplicité de son dessin, sa sobriété, son austérité rare dans le monde du shôjo). Alors que je n’avais plus vu un seul idéogramme depuis des années, j’ai acheté des manga en chinois pour pouvoir lire Yasha par manque de Banana Fish (de fil en aiguille, j’ai acheté TOUT ce qui était disponible en chinois, en galérant, pour l’achat comme la lecture)… Je considère même que Akimi Yoshida est un point de départ dans mon intérêt pour les shôjo mangaka vintage, notamment une certaine Moto Hagio. Évidemment, Banana Fish se trouve encore chez moi (placé à côté de Shôwa genroku rakugo shinjû en chinois, car ils ont le même format et vont bien ensemble)!

Manga 7/10: Basara de Yumi Tamura (2005-2007?)

basara2Basara est un manga dont j’ai entendu parler pour la première fois dans Mangavoraces (vous savez, ce petit mag de quelques pages en noir et blanc qui parlait de manga? il était gratuit!!!). En parallèle d’une chronique de Kenshin, il y avait la chronique d’un volume de Basara, sans doute dans les derniers. Ça avait l’air culte, mais je trouvais surtout le dessin très laid. En 2001, Basara est sorti. Comme ce n’était pas un Tonkam, il était disponible en Fnac. J’ai lu le volume 1, mais je n’avais jamais lu le volume 2. J’ai relu le volume 1 plus tard, en bibliothèque, mais le volume 2 était absent (le reste était pourtant bien là, sûrement un vol comme d’habitude…). Lorsque j’ai connu Shermane (encore!), par forum puis blog interposé, son enthousiasme (virtuel) au sujet de Basara a réveillé mon envie de dépasser le volume 1. C’est grâce à elle que j’ai pu tout lire, car j’ai fait une descente chez elle pour qu’elle me prête la série entière, à mon retour en France. Série évidemment dévorée en un temps record. Basara et Banana Fish sont deux titres très importants dans l’évolution de mes goûts et l’affirmation de ceux-ci. Je dirais que si aujourd’hui je lis surtout des femmes mangaka, c’est grâce à ces deux-là (Princesse Kaguya et Le Cortège des cent démons en font aussi partie). Ceci dit, je n’ai pas immédiatement acheté Basara, mais à force de le croiser d’occasion un peu partout, j’ai fini par les acheter afin d’avoir mes exemplaires (ou leur offrir un foyer, ces orphelins me faisaient de la peine). Finalement, je ne le regrette pas et je les ai évidemment toujours. Basara est pour moi LE shôjo d’aventure par excellence. Aujourd’hui, il m’est difficile de lire un shôjo d’aventure sans le comparer à Basara, à tel point que certains titres pourtant considérés comme très bons peuvent me paraître fades (oui, je parle de La Fleur millénaire). Basara est probablement le manga le plus épique que j’ai pu lire, avec un personnage féminin du tonnerre, une histoire d’amour un peu cliché (ces histoires d’identités secrète haha) et pourtant super réussie, avec un tas de personnages quasiment tous importants. Et sinon, le dessin? Je ne le trouve plus du tout laid!!!

Manga 8/10: Ping Pong de Taiyou Matsumoto (2005-2007?)

pingpong1Taiyou Matsumoto m’a longtemps intrigué avec son Amer Béton chez Tonkam. D’autant plus que Mangavoraces avait trouvé des mots qui me parlaient (j’aimais beaucoup le rap pendant le lycée): violence, banlieue, sans parler d’un dessin un peu « street ». Il faut dire que dés cette époque, l’équipe de Tonkam (en fait Dominique Véret) savait déjà faire du lien entre le catalogue et la société, un peu comme Akata aujourd’hui. De mémoire, Amer Béton coûtait 55F: une fortune. N’ayant personne le possédant dans mon entourage, je ne l’ai donc pas lu. En Fnac, je ne l’avais jamais croisé. Surtout qu’en plus, en boutiques manga, j’entendais parfois des personnes dire que ce n’était « pas un manga ». Je crois que c’est cette phrase qui a enterré cette curiosité. Les années passant, j’ai pu lire Frères du Japon grâce à un copain de forum. J’ai trouvé ça génial, mais Amer Béton était devenu bien rare quand j’ai eu plus de pouvoir d’achat. Sur le Forum de Mangaverse, j’entendais aussi parler de Ping Pong, chez Delcourt x Akata (avec une équipe menée par un certain… Dominique Véret, forcément). J’étais en Belgique ou en Allemagne, et j’attendais la période de cours (j’étais en alternance 6 mois/6 mois) pour être en France et tenter la série. En plus de cela, Shermane adorait Ping Pong et son enthousiasme (virtuel) m’a vite contaminée. Et puis, avec Ping Pong, j’étais sur un terrain connu: le manga de sport (comme I’LL). J’ai évidemment plus qu’apprécié Ping Pong, regrettant de ne pas avoir investi plus tôt dans Taiyou Matsumoto car mon intuition était la bonne! J’ai fini par acquérir tous ses manga disponibles en français, en continuant aujourd’hui (avec du retard, forcément). Dans mon parcours, j’ai même acquis Hanaotoko et Zero en chinois car ils ne sortaient toujours pas! Aujourd’hui, Ping Pong trône toujours dans ma bibliothèque, pas loin de Onmyôji (un cousin Delcourt x Akata). Depuis, Matsumoto s’est enfin institutionnalisé, à mon plus grand plaisir!

Manga 9/10: All My Darling Daughters de Fumi Yoshinaga (2006)

all_my_darlingJ’ai longtemps bataillé pour cette neuvième place: j’hésitais avec Blue de Kirko Nananan. En vrai, la lecture de Blue m’a plus marquée que All My Darling Daughters. Mais l’effet de All My Darling Daughters a été plus déterminant pour moi: c’est avec ce one-shot avec une couverture toute sobre que j’ai fini par découvrir l’une de mes mangaka préférées, et surtout l’une de mes séries préférées en cours: Le pavillon des hommes. Encore une fois, à une époque où j’empruntais un peu à tous les râteliers et où j’achetais très peu de séries, j’ai squatté ce one-shot à Shermane (la pauvre…) lors de ma période des cours. J’ai immédiatement accroché à All My Darling Daughters. C’était aussi la première fois que je lisais des histoires courtes ayant un lien les unes aux autres. Surtout, il y avait cette manière tellement fine de Yoshinaga pour décrypter la psychologie des personnages, le tout sans artifice, avec un graphisme sobre mais surtout très élégant du plus bel effet. A cette époque, de nombreux josei (le terme était à la mode!!!) sortaient en France. Mais celui-là, je me disais, était d’un autre niveau. Dans ce recueil, l’histoire avec la femme dont la vie est influencée par l’idéologie de l’égalité m’a fascinée. Depuis, ce volume trône fièrement dans ma bibliothèque, mais toute une flopée de titres de Yoshinaga lui tiennent compagnie (en anglais surtout, un peu en chinois et évidemment en français). C’est vraiment rétrospectivement que j’ai découvert l’importance de ce manga dans ma vie de lectrice. Yoshinaga fait partie de ma « sainte » trinité aux côtés de Akimi Yoshida et Moto Hagio!

Manga 10/10: A Drunken Dream and Other Stories de Moto Hagio (2012)

drunkendreamJ’ai souvent crié mon amour pour Moto Hagio, surtout sur Twitter, mais ma découverte de cette grande mangaka est en fait très tardive! Je connaissais évidemment son nom, grâce au Forum Mangaverse, surtout par les érudites fans de BL et de shôjo vintage. Je lisais parfois des articles dans lesquels Riyoko Ikeda était décrite comme une membre du Groupe de l’An 24, et c’est ainsi que pendant de longues années, j’ai cru que Moto Hagio (mais aussi Keiko Takemiya) avait un dessin identique à celui de Riyoko Ikeda. J’avais déjà lu La Rose de Versailles que j’avais pourtant beaucoup aimé (en bibliothèque, pour combler un vide culturel: jamais vu Lady Oscar, une honte pour une enfant des années 80). Finalement, en 2010, A Drunken Dream and Other Stories sort chez Fantagraphics. Les retours sont extrêmement positifs sur la blogosphère américaine, sur le Forum Mangaverse mais aussi le Forum Mata-Web. J’attendais surtout qu’un certain Herbv me le prête, puis j’ai fini par croiser un volume soldé de moitié chez Album, sûrement en été 2011. Il a fallu que le Centre Pompidou fasse venir Moto Hagio à travers son événement Planète Manga pour que je finisse par lire mon recueil qui reposait depuis des mois. Et là, choc total: le graphisme n’est pas du tout le même que celui de Riyoko Ikeda! Les histoires ne jouent pas non plus sur la passion ni le côté tourbillon (que j’aime beaucoup hein!), mais sont plus calmes, intérieures, posées et même matures. Sans parler du graphisme très maîtrisé, élégant, magnifique, parlant à l’inconscient (je n’ai jamais trop su comment le dire autrement), et sur certaines histoires, j’étais étonnée de la date de sortie tellement je trouvais le dessin « moderne ». Bref, j’étais charmée. Mais le clou fut enfoncé lors de la conférence sur Moto Hagio (en sa présence) lors de Planète Manga: je découvre ses titres de SF, en particulier Marginal et Gin No Sankaku (Le triangle d’argent) qui m’ont impressionnée (années 80, je n’en croyais pas mes yeux), mais aussi Zankoku na kami ga shihai suru par son thème particulièrement difficile (et des dessins expressionnistes!!!). Je n’arrêtais pas de relire l’interview donnée par Rachel Matt Thorn parue dans The Comics Journal et disponible (en partie?) dans A Drunken Dream and Other Stories. N’en pouvant plus, j’ai fini par acquérir de nombreux titres de Moto Hagio en chinois après avoir écumé ceux en anglais, devenant une Motomaniaque Hagiologue. Moto Hagio est très vite devenue une de mes mangaka préférées, formant une trinité aux côtés de Akimi Yoshida et Fumi Yoshinaga. Enfin, Moto Hagio est aussi responsable de ma découverte de la SF à l’âge adulte, et plus particulièrement des auteures comme Ursula K. Le Guin (La main gauche de la nuit) ou encore Margaret Atwood (La servante écarlate). J’ai donc envie de dire à Moto Hagio que OUI elle a réussi à faire découvrir la SF à des personnes à travers son œuvre (cf son mot d’introduction en anglais dans son dernier artbook consacré à ses œuvres SF). Grâce à elle, j’ai même envie de boucler (un jour) Fondation, lire Les Robots, et surtout Chroniques martiennes. Par Moto Hagio, j’ai aussi fini par devenir (du moins dans ma tête, je ne sais pas pour les faits) militante pour une meilleure reconnaissance des mangaka femmes (et plus particulièrement les mangaka shôjo/josei) dans ce que j’appelle l’intelligentsia du manga voire de la bande dessinée. Je déplore vraiment le manque de reconnaissance qu’elle subit ici, ainsi que le manque de traductions. Moto Hagio m’influence même dans mes achats manga: c’est parce qu’elle les a cités que j’ai fini par vouloir acheter Nodame Cantabile (même si d’autres raisons plus personnelles m’y ont poussée ensuite) ainsi que Princess Jellyfish. Elle a aussi cité The Top Secret et Le Pavillon des hommes, mais je les avais déjà!

Merci d’être resté-e vivant-e devant ce billet!

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La Nuit des temps (René Barjavel) (SPOILERS)

Je préviens d’emblée. Cet billet n’est aucunement ce qu’on appelle une chronique ou une critique. J’ai lu très récemment La Nuit des temps de Barjavel et il fallait que ça sorte. C’est donc plutôt un billet coup de gueule. Surtout ne pas lire ces lignes si vous avez envie un jour de vous lancer dans La Nuit des temps. De nature, je suis plutôt une personne qui aime beaucoup râler. Je sais que ce qui prédomine est plutôt la pensée « positive » (parler de ce que l’on aime) dans la blogosphère, mais j’ai souvent besoin « d’en parler » comme on dit, lorsque l’agacement est monté suffisamment haut.

Alors pourquoi ai-je été au bout de ma lecture? Je ne sais pas. Probablement parce que j’ai souvent envie de terminer une histoire (d’où mes mangasochismes, je ne sais pas lâcher l’affaire), mais surtout parce que dans les bons points, le livre est vraiment facile à lire. C’est fluide, il n’y a vraiment aucune difficulté dans le style de Barjavel. Ça se lit donc très bien et très vite.

nuitdestemps

Pour le topo, La Nuit des temps est un roman de SF français écrit peu avant 1968. Au départ, le roman était le scénario d’un film devant être réalisé par André Cayette, un gros film avec un gros budget qui aurait dû être notre 2001: L’Odyssée de l’espace national. Finalement, le film n’a jamais vu le jour et Barjavel transforma son scénario en roman. Le roman est devenu tellement culte qu’il est même lu au collège (ça n’a pas été mon cas). J’en avais beaucoup entendu parler et il figurait dans les romans que je voulais lire un jour. L’ayant reçu pour mes 35 ans (en 2017…) l’occasion s’est pour ainsi dire présentée.

La Nuit des temps débute par une expédition française en Antarctique. Les scientifiques découvrent qu’un faible signal est envoyé par-dessous la glace, laissant donc penser à une trace de civilisation. La découverte est énorme: deux humains (un homme et une femme) en état d’hibernation provenant d’il y a 900 000 ans, et dont la civilisation a l’air bien plus avancée que la notre. L’expédition devient ainsi internationale, et ce malgré la Guerre Froide menaçant de faire péter notre belle planète (en fait, pas besoin de guerre car nous la pétons à petit feu en ce moment-même…). Au cours de l’histoire, Eléa est réanimée et on apprend par elle à quoi ressemblait la société de Gondawa. Simon, un médecin (et le point de vue à travers lequel l’histoire est racontée) tombe éperdument amoureux d’Eléa.

Le tout démarrait pourtant bien avec une expédition en Antarctique, et puis un côté international. Le côté soixante-huitard est évidemment renforcé avec cette coalition de scientifiques unis malgré les tensions politiques de leurs pays respectifs. Première chose à dire: il y a BEAUCOUP de personnages, car Barjavel met en avant le fait que chacun ne vient pas du même pays. Les personnage sont à peine présentés, la plupart du temps, je ne sais même plus qui est spécialisé dans quoi. Cela rend les personnages hyper creux et clichés, les réduisant surtout à: lui c’est l’Américain (Hoover), elle la Russe (Léonova), lui le Japonais (qui s’appelle Ho-Toï, mais c’est QUOI ce nom?), le Turc (Lukos, d’ailleurs c’est plutôt un nom grec non?), Shanga est Africain (oui, c’est tout) et ainsi de suite. La vision des personnes venant de chaque pays est évidemment cliché. Hoover est un gros porc très lourd avec les femmes, Léonova est une belle femme brune et toute mince (il y a bien d’autres femmes dans le tas de scientifiques mais on ne parlera que d’elle, au moins je sais qu’elle est anthropologue)… et puis il y a les Français. On sent le côté scénario d’un film: dans un film on peut montrer des personnages secondaires en masse, sans les présenter. Mais dans un roman, ça passe un peu mal. Dans le cas présent, j’ai trouvé les personnages vraiment creux, pas humains, j’ai eu beaucoup de mal pour ça.

Le point qui m’a évidemment le plus agacée est le sexisme (probablement involontaire de la part de Barjavel). Alors là, c’est un festival de clichés. L’anthropologue russe est uniquement décrite à travers sa beauté. On ne saura jamais grand chose à propos de son intelligence ni de son travail: elle est anthropologue, mais je ne sais même plus si elle apporte quelque chose à l’équipe à travers son SAVOIR et ses COMPÉTENCES. Chaque fois qu’on la voit c’est pour des scènes de drague lourde avec Hoover (l’Américain). En fait, quand un homme se comporte ainsi avec une femme, c’est parce qu’il l’aime. J’ai presque envie de parler de harcèlement. Le pire dans l’affaire est qu’elle finit évidemment avec à la fin de l’histoire. En fait, elle est là uniquement en tant que « love interest » symbolique (c’est beau l’amour entre un Américain et une Soviétique) et j’ai plus d’une fois levé les yeux au ciel.

– « Il », quoi « il »? Quel est ce métal? demanda Léonova énervée.

Hoover était un géant roux ventru et débonnaire, aux mouvements lents. Léonova était mince et brune, nerveuse. C’était la plus jolie femme de l’expédition. Hoover la regarda en souriant.

– Quoi! Vous ne l’avez pas reconnu? Vous, une femme?… C’est de l’or!…

Côté sexisme, Léonova n’était pas le pire, hélas. Le tout commençait bien avec l’expédition (quoique le TOUT début du livre, avec les lamentations de Simon – les chapitres en italiques – auguraient du pire), jusqu’au réveil de Eléa. Et là, c’est le drame comme on dit. Car Eléa est juste la PERFECTION de la tête au bout des ongles de pieds. C’est simple, on ne saura qu’une chose d’elle: Eléa est BELLE. Il faut dire que les descriptions physiques l’accompagneront quasiment à chaque apparition car nous suivons l’histoire (hélas) des yeux de Simon, l’amoureux éperdu. Le pire dans tout cela, c’est qu’on ne saura jamais vraiment pourquoi il est amoureux, du moins si: elle est BELLE, car il ne la connaît même pas à ce moment-là (plus tard si, lorsqu’elle lui montre ce qu’elle a vécu). Vous avez bien lu, une femme se résume donc à son physique! L’autre point qui la rend si séduisante est évidemment sa tristesse. Elle inspire une forme de compassion. De plus, elle est seule dans cette civilisation inconnue, arrachée à son époque, et n’a comme soutien moral que Simon. Ce personnage d’Eléa est tellement parfait qu’il ne suscite rien, au pire (dans mon cas) un agacement. Je crois que dés son réveil, j’ai eu encore plus de mal avec ce roman et que mes yeux se levant vers le ciel se sont faits de plus en plus fréquents! Quasiment chaque fois que Barjavel parlera d’elle, il y aura toujours une allusion à un oiseau ou à une fleur. Le champ lexical m’a achevée. Avant le réveil d’Eléa, il y a tout un passage avec les arguments des uns et des autres pour le choix de réveiller la femme ou bien l’homme. Certains arguments pèsent leur pesant de cacahuètes: l’homme a un cerveau plus lourd donc plus intelligent (souvent un argument venant d’un scientifique d’un pays du tiers-monde), la femme est plus belle et les femmes d’abord (le côté gentleman des pays dits développés…). Dans la civilisation Gonda, les femmes et les hommes ont chacun leur propre langue (on croirait que les femmes viennent de Vénus et les hommes de Mars, mais en fait, ce sont les Africains qui viennent de Mars dans ce roman…).

[…] On l’avait laissée nue. Son buste amaigri, ses seins légers tournés vers le ciel étaient d’une beauté presque spirituelle, naturelle.

Gros plan du visage d’Eléa. De ses yeux. Lanson ne pouvait s’en détacher. Toujours l’une ou l’autre de ses caméras obéissant à ses impulsions à demi inconscientes, revenait se fixer sur l’insondable nuit de ses yeux d’outre-temps.[…]

La main d’Eléa se posa au sommet de la sphère. Simon la guida comme un oiseau[…].

En hurlant le nom, elle se dressa sur son lit, nue, sauvage, superbe, tendue comme une bête chassée à mort.

[Dans la famille Vignont qui suit l’expédition à la TV:] Il n’en dit pas plus. Il pense à Eléa toute nue. Il en rêve la nuit, et quand il ne dort pas, c’est pire.

La dernière image qu’il reçut fut celle de la main d’Eléa, belle comme une fleur, ouverte comme un oiseau, […]

Les scènes d’amour ou de sexe sont hyper lyriques, cliché. Clairement, le sommet est atteint ici, lorsque Eléa et Païkan font l’amour. Je crois que ça se passe de commentaires. Le couple « tragique » formé par Eléa et Païkan est juste agaçant aussi. Elle est belle, il est beau, puis c’est un peu tout (ah si! ils ont été calculés par l’ordinateur c’est vrai). Côté personnages creux, on est en plein dedans. Les étreintes sont vues comme une conquête, avec le vocabulaire habituel d’une bataille. Évidemment, elle est une femme, donc pleine de secrets, forcément! Quant au twist final sur l’histoire d’amour tragique, j’ignorais les inspirations de ce roman et pourtant, ce final se devine très vite (donc pas de surprise de mon côté, donc pas marquée par cette révélation!!!! Je crois que le genre amour tragique, ça m’énerve plus qu’autre chose, mais là ce n’est plus du tout la faute de Barjavel). Enfin, l’histoire d’amouuuuur belle et tragique est surtout très niaise!

Païkan leva les bras et se laissa glisser derrière elle. Elle s’appuya à lui, flottante, légère. Il la serra contre son ventre, prit son élan vers le haut et son désir dressé la pénétra. Ils reparurent à la surface comme un seul corps. Il était derrière elle et il était en elle, elle était blottie et appuyée contre lui, il la pressait d’un bras contre sa poitrine, il la coucha avec lui sur le côté et du bras gauche se mit à tirer sur l’eau. Chaque traction le poussait en elle, les poussait tous les deux vers la grève de sable. Eléa était passive comme une épave chaude. Ils arrivèrent au bord et se posèrent, à demi hors de l’eau. Elle sentit son épaule et sa hanche s’enfoncer dans le sable. Elle sentait Païkan au-dedans et au-dehors de son corps. Il la tenait cernée, enfermée, assiégée, il était entré comme le conquérant souhaité devant lequel s’ouvrent la porte extérieure et les portes profondes. Et il parcourait lentement, doucement, longuement, tous ses secrets.

Le mode de sélection, à l’aube de l’Apocalypse, du dernier homme et de la dernière femme à hiberner vaut aussi son pesant de cacahuètes. Ainsi, la civilisation est tellement avancée qu’un ordinateur va donner 5 noms de femmes à Coban sur les critères suivants: les femmes les plus belles et les plus intelligentes (là, on n’en aura la preuve que sur la toute fin quand on comprend qu’Eléa, en quelques jours, avait déjà compris le français et se met à parler  à Simon dans cette langue…). La N°1 étant enceinte, elle est directement disqualifiée, mais la seconde dans cet ordre-là est Eléa. Le critère pour les hommes sera évidemment l’intelligence mais aussi la CONNAISSANCE!!!! Et c’est pourquoi Coban se sélectionne lui-même, séparant Eléa de son bien-aimé Païkan dont le point faible est le manque de connaissances (selon Coban). Alors que ce soit bien clair: dans cette civilisation avancée donc, personne ne s’est dit qu’Eléa, séparée de son bien-aimé calculé par un ordinateur à ses sept ans, n’aura peut-être plus la volonté de vivre si elle se réveille un jour après le passage de l’Apocalypse, et encore moins la volonté de copuler avec Coban? Non, vraiment…

Quant au monde même d’il y a 900 000 ans, il ressemble évidemment au notre à l’époque de l’écriture du livre pour ce qui est de la géopolitique et des conflits. Il s’agit d’un monde avec deux grandes puissances mondiales (Gondowa d’un côté, Enisoraï de l’autre), en guerre, risquant de péter à tout moment, sonnant le glas de l’humanité, à travers les bombes « terrestres » (ou l’arme atomique). Notons que les habitants d’Enisoraï ressemblent physiquement à des Asiatiques, qu’ils sont en nombre TRES supérieur aux Gondas (ils viendraient d’atteindre le milliard à ce moment-là!), que ces derniers surveillent leur manière de se multiplier. Evidemment, l’Apocalypse a lieu et il ne faut surtout pas que nous répétions l’Histoire. J’ai trouvé le parallèle pas très subtil en fait, ni le message « faites l’amour pas la guerre », très ancré dans son époque. Côté progrès scientifiques, ceux-ci sont bien plus avancés que nous, le tout paraît même idyllique. Heureusement, beaucoup plus tard, on voit des citoyens bien moins lotis, nous suivions surtout les privilégiés de ce monde.

Je voulais aussi parler un peu du personnage principal, le Dr Simon. Il tombe éperdument amoureux de Eléa et ses monologues, en italiques, reflètent son état mental. Ce personnage de « gentil » m’a aussi agacée. C’est simplement le « gentil », le prétendant, le « gentil con » comme diraient certains, car l’objet de son amour est déjà promise à quelqu’un d’autre. A part sa gentillesse, on ne saura pas grand chose de lui non plus! Ah, si, son amour immédiat pour Eléa (on se croirait dans le générique de Jeanne et Serge!!!)

Petit morceau choisi pour le côté raciste (car le roman en est truffé, et encore une fois, je suppose que c’est involontaire):

Mais Hoover se méfiait. Il leva le genou et tendit sa botte à Shanga [un personnage africain] avec l’aisance donnée par vingt générations d’esclavagistes.

– Tire ma botte, petit.

Shanga eut un sursaut et recula. Léonova devint furieuse.

– C’est pas le moment de se sentir nègre! cria-t-elle

Au lendemain de cette lecture m’ayant suffisamment agacée, j’ai entendu le dialogue suivant provenant d’un bureau voisin au travail (au début, Elle parlait de son amie qui transportait 10Kg de maquillage, je ne sais pas si c’est vrai, ayant transporté 8Kg de manga pour un vol Hong Kong > Paris, dans un sac assez conséquent, faut le dire, alors se palucher 10Kg de maquillage tous les jours dans un sac que je suppose à main, il y a du défi dans l’air… mais passons):

Lui: « Mais si elle se maquille il y a bien une raison non? c’est pour se faire remarquer » (des hommes je suppose)

Elle: « Mais non il n’y a PAS de raisons!!! C’est dans la nature de la femme de vouloir être belle et se maquiller »

comics, malife.com

Vertigo et moi

vertigologo

Ce billet entre dans la catégorie malife.com qui n’intéressera sûrement pas grand monde, mais j’y parlerai de ma vie de lectrice. Ici, je vais en profiter pour parler de ma relation avec les comics Vertigo qui sont très particuliers quant à ma découverte du comics. Disons que jusqu’à la première moitié des années 2000, j’étais avant tout une lectrice de manga. J’ai eu un petit pied dans le comics grâce à une personne d’une promo bien plus avancée durant mes années post-bac (un gros fan de Gunnm), me permettant de découvrir Spawn, Fathom et surtout Crimson. J’ai pu redécouvrir le comics ensuite, en partant de ces titres ainsi que Battle Chasers en fréquentant le forum Top Manga dans lequel se logeaient aussi des fans de comics.

sandman

Ma véritable découverte du comics par moi-même est très liée à Neil Gaiman. Après la lecture de American Gods (et tous ses autres romans de l’époque), j’ai eu envie de continuer à explorer Gaiman. Puis j’ai fini par tenter l’aventure Sandman, disponible dans la bibliothèque municipale. J’ai aussi découvert le duo Neil Gaiman/Dave McKean sur Black Orchid (en VF chez Reporter, j’ai encore mon exemplaire). Par Alan Moore, j’ai aussi lu Swamp Thing édité par Delcourt en N&B disponible en bibliothèque (run qui n’est jamais sorti en intégralité en France d’ailleurs). En parallèle, je découvrais aussi Bendis via Powers et Alias, et j’étais attirée par les comics plus policiers dont 100 Bullets et ses couvertures ayant une esthétique très hip hop. J’ai ainsi pu découvrir des séries dans la collection Semic Book, et surtout Fables. A cette époque, je commençais à remarquer que Sandman, 100 Bullets et Fables avaient un point commun: Vertigo. Je réalisais aussi qu’en comics, je n’accrochais pas vraiment aux X-Men ou à Spider-man, mais plutôt aux titres sans super héros (seul Daredevil comptait pour moi chez Marvel).

100bullets

Un des titres Vertigo qui m’intriguait (et qui n’est jamais vraiment sorti de ma tête), Y: Le Dernier Homme n’était pas disponible en bibliothèque municipale. Contrairement à 100 Bullets et Fables que j’ai fini par acheter d’occasion pour essayer, le dessin de Y: Le Dernier Homme ne m’attirait absolument pas. Autre titre qui m’intrigue encore aujourd’hui (je le lirai chez Urban un jour): Human Target (pourtant, j’aurais dû…). Puis le couperet est tombé: les titres Vertigo ne seront plus disponibles ni chez Delcourt ni chez Semic pendant plusieurs années jusqu’à atterrir chez Panini. A partir de ce moment (et aussi grâce à l’acquisition d’un carte bleue, car je suis restée en carte de retrait jusqu’à mes 25 ans, chose sans doute impensable aujourd’hui), j’ai commencé à faire quelque chose que je n’avais jamais fait: j’ai utilisé un certain site aujourd’hui incontournable afin de lire la suite de Sandman et 100 Bullets en VO. Alors que j’ai appris l’anglais comme tout le monde à l’école, il m’a fallu un moment pour penser à lire des titres en VO. C’est aussi à partir de ce moment que je me rends compte que les éditions étrangères existent et constituent une possibilité de compléter certaines séries.

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Lorsque Sandman est enfin arrivé chez Panini, j’avais donc déjà lu la totalité de la série depuis belle lurette. Même chose pour 100 Bullets, qui n’était peut-être pas encore terminé en VO, mais qui était déjà bien loin. A partir de là, j’ai pris l’habitude de lires des comics avant tout en VO, et en TPB. C’est étrange de dire les choses ainsi, alors que j’ai un niveau d’anglais assez peu extraordinaire, mais sans snobisme aucun, j’ai un peu de mal à lire des comics écrits en VF. Fables est longtemps resté en pause au volume 3 VO, trop occupée à acheter Sandman et 100 Bullets (limitant aussi en volume ma bibliothèque qui explosait). Le temps que je m’y intéresse de nouveau, Panini l’a acquis et un ami l’achetait: j’ai décidé de revendre mes volumes et emprunter ceux de mon ami. A une époque, je voulais posséder moins de volumes.

hellblazer

Le retour de Vertigo par Panini m’a aussi permis, via cet ami, de découvrir Preacher, série dont la parution chez Le Téméraire (qui porte bien son nom) n’a jamais été intégrale, et dont la librairie Aaapoum Baapoum en disait beaucoup beaucoup de bien depuis des années. Ce fut un coup de foudre et après avoir lu 2 tomes (un rythme de 2 tomes par an), j’ai fini par acquérir le tout en VO. Mon socle Vertigo fut donc Sandman, 100 Bullets et Preacher, me poussant aussi à lire Transmetropolitan. J’ai fini par comprendre que les comics Vertigo possédaient un petit quelque chose que d’autres n’avaient pas, et je me suis mis à découvrir d’autres séries plus anciennes (pas toujours complètement): Doom Patrol et Animal Man de Grant Morrison (et la partie de Rachel Pollack pour le premier), The Invisibles (auquel je n’ai évidemment pas tout compris!), The Books of Magic (vivement les épisodes #51 à #75 collectés enfin en TPB), l’inévitable John Constantine: Hellblazer, Shade The Changing Man, ou encore Enigma, The Extremist, Skreemer de Peter Milligan.

DoomPatrol

J’ai aussi pu, via Panini, lire quelques volumes de Y: Le Dernier Homme en bibliothèque, ainsi que Ex Machina, deux titres que je n’ai finalement pas poussé plus loin (du même homme: Brian K. Vaughan, ce qui m’a refroidi par la suite). J’ai aussi acquis des séries Vertigo un peu plus récentes comme Lucifer (à cause de son lien avec Sandman) de Mike Carey et Peter Gross (avec de merveilleux épisodes de Dean Ormston aujourd’hui célèbre sur Black Hammer), titre m’ayant tellement plu que j’ai fini par lorgner sur The Unwritten du même duo (il faut dire que les magnifiques couvertures de Yuko Shimizu ont beaucoup joué). J’ai mis beaucoup de temps avant de commencer The Unwritten, voulant au départ l’emprunter en bibliothèque afin d’éviter de les stocker. Le jeu des droits en dira autrement: Panini les perdra au profit de Urban (encore quelques années plus tard), et le temps que The Unwritten ressorte (lisez-le, lisez-le!!!), la série était déjà terminée chez moi (il faut dire qu’en terme de place, les TPB y sont tout fins, ce qui a arrangé mes affaires).

unwritten

Durant toutes ces années, je n’ai jamais trop mis le doigt sur la particularité de Vertigo. Je dirais que ce qui m’a sans doute plu est l’identité très britannique des auteurs Vertigo. Il y avait une écriture différente des auteurs américains, un parfum vraiment très rentre dedans aussi, une narration très littéraire (et plus introspective par moments), parfois plus sombre et très punk (contrairement à mes goûts musicaux en plus!!!), avec un côté un peu gauchiste (pour ne pas me déplaire). Dans les comics Vertigo, on parlait aussi souvent de marginaux, comme dans Sandman, Doom Patrol ou encore Shade, the Changing Man. Il y avait donc ce petit côté fou-fou, un peu bariolé, que je ne trouvais pas vraiment ailleurs, et cette identité était même présente sur les couvertures des issues, vraiment pas comme les autres. On pouvait ainsi reconnaître un comics Vertigo à des kilomètres à la ronde, et c’est aussi sans doute pour cela, que sans le vouloir, je me suis mise à aimer ces comics sans comprendre le lien entre eux. Vertigo, c’était aussi Karen Berger et plus tard Shelly Bond, qui ont eu du nez pour découvrir de très bons scénaristes, redynamisant l’industrie du comics. Côté graphismes, j’aimais bien l’aspect parfois destroy qui se dégageait sur les titres des années 90, de l’époque British Invasion, où les auteurs reprenaient surtout des personnages un peu paumés/étranges/magiques de l’univers DC pour en faire autre chose.

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Par la suite, fin des années 90/début des années 2000, les titres sont devenus moins britanniques, notamment avec Brian K. Vaughan, Bill Willingham ou Brian Azzarello. Il y a clairement eu un tournant à ce moment-là, le côté « punk » apporté par les Britanniques s’estompe, l’aspect très littéraire de la narration également, même si la recherche de scénaristes solides est toujours là. Les couvertures, toujours super réussies, sont moins estampillées Vertigo. De même, les dessins perdent cette identité punk (et un peu underground), un peu cracra que j’aimais beaucoup (oui, visuellement, ce n’était pas « beau » mais ça avait une vraie patte!). La coloration de Vozzo, jusque là sur pas mal de titres, est moins présente. J’ai moins suivi ce tournant, n’ayant pas trop accroché à DMZ (que je retenterai un jour), n’ayant pas lu Losers ou encore Scalped (qui m’a toujours intéressé en fait). Je suis un peu revenue chez Vertigo avec The Unwritten puis Sweet Tooth (jamais terminé, mais j’aime bien!), mais l’époque n’est plus la même. De ce que j’ai compris, ces séries se vendent moins bien que Fables, et la fin de cette dernière aura plongé le label.

fables

Aujourd’hui, je ne suis plus trop Vertigo, mais j’ai ce sentiment qu’il a du mal à se relever. Je n’ai pas repéré de séries qui m’intéressent par exemple. Depuis, j’ai acquis Y: Le Dernier Homme (que j’ai tout juste terminé cette semaine, je TENTERAI de revenir dessus), et j’essaie de compléter Fables. On dit que Image est le nouveau Vertigo, car beaucoup d’auteurs s’y sont abrités. Mais le parfum, encore une fois, y est bien différent. L’avenir de Vertigo ne s’annonce pas des plus auspicieux (et cela était déjà le cas lors de la conférence de Xavier Lancel sur Vertigo au festival d’Angoulême 2015). En effet, le renouvellement ne suit pas vraiment, Vertigo recyclant les gloires passées avec des spinoff de Fables ou 100 Bullets (un TPB sur Lono) et une nouvelle série Lucifer (qui bénéficie aussi d’une adaptation TV qui ne fait pas envie). Même Sandman: Ouverture fait partie de ce mouvement (et pourtant, je l’ai beaucoup aimé). Depuis 2016 (?), DC a lancé Young Animal, un label qui reprend un peu le concept Vertigo d’antan (un peu plus teen, d’après ce que j’ai pu en voir) avec des personnages DC revisités et un côté étrange qui s’en dégage (en témoignent Doom Patrol par Way et Shade, The Changing Girl, deux titres qui me font quand même superbement envie…).

shadechanginggirl

Vertigo a été un moment très important dans ma vie de lectrice. Il m’a permis de découvrir qu’il y avait de la bande dessinée britannique (dont 2000 AD qui a beaucoup fourni à Vertigo justement), mais aussi de la bande dessinée argentine, grâce au dessin magnifique de Eduardo Risso sur 100 Bullets. Si j’ai eu envie de découvrir Alack Sinner, Carlos Trillo, Cybersix, L’éternaute, on peut dire que c’est grâce à Vertigo (et aussi Vlad de Aaapoum Baapoum). Et si j’ai envie de lire du Corto Maltese un jour ou du Breccia, c’est aussi grâce à Vertigo. Vertigo est donc une porte d’entrée potentielle, quand on lit du comics américain, vers d’autres horizons.

A ceux et celles qui ne connaissent pas encore Vertigo (on ne sait jamais), je conseille la lecture des titres suivants: Preacher, 100 Bullets, Sandman, Fables, The Unwritten disponibles en français. Pour la VO, je recommande chaudement Doom Patrol de Morrison, The Invisibles pour aller plus loin chez Morrison (en partie disponible en VF avec Panini et Le Téméraire), Lucifer, Shade, The Changing Man (dont tous les numéros n’ont pas été repris en recueil), John Constantine: Hellblazer de Delano, The Extremist de Milligan (si vous le trouvez, pas de TPB).

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2014

Je n’ai jamais réussi à écrire le moindre « bilan de l’année passée » sur ce blog, car je suis beaucoup trop désordonnée. Et si j’essaie aujourd’hui, c’est sans doute pour combler l’absence de l’année, pour réparer un peu toutes ces lectures qui n’ont pas eu de billets dédiés (et qui l’auraient mérité). Comme je suis avant tout une lectrice, on ne verra pas grand chose à part mes lectures dans ce bilan. Rien de très structuré non plus ni de passionnant, je vais faire un malheureux listing un peu rébarbatif de mes lectures et découvertes cette année. Bonne année 2015 et bonnes lectures! Au final, le bilan n’est pas entier, n’ayant plus le courage de continuer (je m’excuse pour ce long monlogue)…

Plan austérité

Comme j’en parlais déjà dans un autre billet à propos de ma panne d’écriture dans ces lieux, l’année 2014 fut surtout une année « plan austérité ». En fin décembre 2013, je m’aperçois que le nombre de volumes non lus a rapidement augmenté. Résultat, j’ai fixé un budget bandes dessinées mensuel de 70€ pour ralentir la donne, avec pour conséquence une année assez cornélienne au sujet des achats: succomber à mes envies du moment quand je vais en librairie ou bien acheter de manière plus réfléchie, en privilégiant ce qui est difficile à se procurer. J’ai opté pour la seconde solution: prioriser les éditions taïwanaises de manga sur le marché de l’occasion, ce qui m’a privé d’achats au début de l’année, générant pas mal de frustration. Très peu d’achats manga neufs au détriment des éditeurs français en 2014: Le pavillon des hommes #9, La vie de Raffaello Santi dit Raphaël, Ecole Bleue #4, Dorohedoro #15, Bride Stories #6. Au final, j’ai réussi mon défi en trichant un peu: 75€ de bons d’achat offerts et un cadeau à moi-même pour mes 32 ans. Je retiens surtout la difficulté de résister devant chaque sortie de Cesare (il me manque donc 4 volumes), Kamakura Diary #5 (ayant lu 4 volumes en fin 2012), les nouveautés de l’automne: Six Half, Moyasimon, Altaïr, Orange, les très attendus What did you eat yesterday? (enfin acheté le volume 1 au début du mois) et Sunny.

A cela s’ajoute la technique draconienne des lots de lecture et de l’interdit bibliothèques. Les listes de lecture, j’ai essayé par le passé (pas souvent) et ça n’a jamais fonctionné. J’ai toujours commencé par ce qui était le plus simple: les manga VF en premier, et tout ce qui était en chinois, en allemand ou simplement épais se trouvait donc au fond de la pile vu que je continuais à acheter des manga. Ma technique consiste à former un lot à partir de livres provenant d’une même période d’achat (en général un trimestre) et porter son choix sur tout ce qui est disponible dans le lot en cours jusqu’à plus de choix. Une technique qui m’a pas mal aidé car j’arrivais forcément à mes Némésis. Le premier lot répertoriait tout achat avant 2013 et j’ai pris 3 mois pour en venir à bout!

Globalement, ça a porté ses fruits mais j’ai quand même triché en plaçant hors-lot: des manga de Fumi Saimon (un don d’une copine indirecte de ma mère), les TPB de Calvin & Hobbes (je devais en lire un par mois, j’en ai lu 2), l’intégrale de Little Nemo, l’intégrale de Mafalda, l’anthologie de BD alternative chinoise Special Comix #3. L’échec le plus cuisant a été l’abandon de l’avant-dernier volume de Cerebus intitulé Latter Days, et je ne sais pas si je vais retenter le défi en 2015 tellement ce fut chiant. J’ai aussi triché un peu en dispersant sur plusieurs lots des manga d’histoires courtes en chinois pour éviter toute lassitude (Le Cortège des cent démons, Uryuudou YumebanashiYume no Ishibumi). J’ai pu résister à l’automne sans achat en transgressant à mes lectures de lots grâce aux emprunts bibliothèque (bandes dessinées franco-belge et romans surtout, pas de manga).

Lectures en vrac

Découvertes

Malgré les années à lire des manga, je n’arrive pas à être blasée et je continue encore à faire des découvertes. Pour les comics et les autres types de bandes dessinées, je suis toujours en train de découvrir des choses.

rakugo_shinjuuShôwa genroku rakugo shinjû (昭和元禄落語心中) de Haruko Kumota (雲田はるこ), série issue du Itan (josei, Kodansha). J’ai découvert ce manga par sa couverture un peu austère, à l’image du Pavillon des hommes, sans me souvenir du titre. C’est Jocelyne Allen qui m’a finalement rappelé le titre du manga. J’ai fini par craquer sur le volume 1 quand je l’ai vu disponible à Taïwan. L’histoire se penche sur un grand dadais un peu idiot sortant de prison et qui fonce chez le maître de rakugo Yakumo afin de devenir son disciple. Alors que Yakumo n’en reçoit aucun, il finit par héberger ce personnage qu’il baptise Yotaro (dans le rakugo, ce terme désigne un personnage un peu idiot). Je suis immédiatement tombée sous le charme de ce manga (il me tarde de lire le volume 2) déjà pour son graphisme, mais aussi l’univers du rakugo, les relations entre les personnages et l’humour. Car c’est plutôt sur cet aspect que Kumota se penche pour le moment, et c’est plus vers Le disciple de Doraku qu’il faut se diriger pour les coulisses du rakugo. On voit que Kumota a fait du boys love vu la dynamique qui se développe entre Yotaro et son « maître », mais aussi avec le flashback du fameux maître et son rival. Je me demande si Tong Li va continuer la série, ne voyant rien dans les prévisions jusqu’en mars, avec un volume 4 sorti en juin. Un vrai coup de cœur.

wandering_sonWandering Son de Takako Shimura, série terminée au Japon en 15 volumes, issue du Comic Beam (seinen, Enterbrain). A vrai dire, j’ai longtemps espéré une traduction française de cette série de Takako Shimura, mais on a eu Fleurs Bleues. Peut-être que j’ai tort, mais j’ai finalement craqué pour l’édition américaine du titre chez Fantagraphics, et ce malgré l’aspect luxueux qui me repoussait: couverture cartonnée, grand format, prix élevé (pas moins de 15€), même découpage qu’un volume japonais. J’ai lu 7 volumes cette année et j’attends le volume 8 avec beaucoup d’impatience (mai 2015). Pour la petite histoire, Shimura se penche sur le quotidien de Shuichi Nitori, garçon en dernière année de primaire qui se pose des questions sur son identité sexuelle. A côté, on suit Takatsuki, une fille qui aimerait être un garçon. A la fin du volume 4, Nitori entre au collège et Shimura va donc vers les questions liées à la puberté. On ne suit pas que Nitori mais tous les personnages (et il y en a beaucoup) de son entourage, que ce soit les camarades de classe, la sœur de Nitori et ses amies mannequins. Le tout se lit très facilement, la narration de Shimura étant très fluide et toujours reconnaissable avec ses ellipses temporelles où l’événement marquant est souvent retransmis après. Les personnages sont extrêmement touchants et plein de sensibilités, on partage les pensées très intimes de chacun et chacune. J’ai eu un grand coup de cœur pour cette série toute en finesse et en subtilité, et je dois dire que le dessin de Shimura me charme décidément beaucoup (le trait rond et les profils, les cheveux, sur ces derniers points, il y a quelque chose de Fumi Yoshinaga!). Il paraît que la partie au lycée est moins réussie.

lollipopLollipop de Ricaco Iketani, Delcourt, série complète en 7 volumes, issue du Cookie (shôjo, Shueisha). Lollipop est une de mes grandes découvertes manga cette année. Alors que la série est sortie depuis des années, je ne l’ai curieusement jamais lue. Les avis du forum de Club Shôjo m’ont plus d’une fois donné envie, mais tout cela fut contrebalancé à chaque fois que je lisais le quatrième de couverture faisait mention d’une « Cendrillon des temps modernes », alors que les dessins me plaisaient beaucoup. Avec Lollipop, Iketani écrit son premier shôjo alors qu’elle était plutôt une josei mangaka. Madoka est une adolescente de 16 ans bien dans sa peau dont la vie bascule le jour où ses parents gagnent à la loterie et décident de réaliser leur rêve: reprendre leurs études afin de devenir médecins! Grâce à Lollipop, je découvre une mangaka du tonnerre: style de narration, humour, dessin typé josei des personnages rappelant parfois Anno dans Happy Mania notamment lors des phases où ils gueulent la bouche grande ouverte. L’histoire est très dynamique et presque sans temps mort, même si Iketani aurait tout aussi bien pu s’arrêter au volume 5, au lieu de prolonger la donne sur 2 volumes. La seconde partie où Madoka part à l’université est moins réussie: l’humour manque, l’ambiance est mélo à souhait, l’histoire d’amour ne me passionne pas et un des personnages devient réellement con. En fait, plus qu’un manga, j’ai surtout découvert une auteure qui m’a beaucoup plu. Il me tarde de lire Six Half, même si on est sur un registre plus sérieux. En feuilletant, j’ai trouvé le dessin plus maîtrisé (et plus joli) mais moins dynamique. J’aimerais bien lire Futago un jour (disponible en scans).

finderFinder de Carla Speed McNeil, inédit. A l’origine, Carla Speed McNeil sortait la série en auto-édition. Depuis quelques années, Finder est édité chez Dark Horse et c’est à cette occasion qu’est sorti un gros pavé rassemblant plusieurs histoires de la série sous le titre The Finder Library. Deux volumes de 600 pages sont ainsi sortis chez l’éditeur, la suite de la série sortant en TPB simples: Voices et cette année Third World, totalement en couleurs (toute la série était en noir et blanc). La couverture du premier pavé m’ayant immédiatement attiré, j’ai fini par l’acheter lorsqu’il fut proposé pour 6€ sur un site que nous connaissons tous (sûrement une erreur). Il est resté 2 ou 3 ans de côté parce que trop épais. Résumer la série me paraît clairement difficile, mais on a là quelque chose de tout à fait original (dans cette interview, Carla décrit sa série). Dans Finder, McNeil s’intéresse avant tout à un monde, et chaque arc est en fait une histoire indépendante, même si il y a des personnages récurrents. Dans Finder, les grandes villes (sur plusieurs étages) sont placées sous des dômes en verre, il n’y a plus de nuit ni de jour, et la société est composée de différents clans. Les personnes d’un même clan partagent un même bagage génétique et la société étant basée sur ce système, mieux vaut faire partie d’un clan pour ne pas mener une vie précaire. Dans les premières histoires, on suit surtout la famille Grovesnor composée d’une mère et de ses trois filles. Le père n’est pas du même clan, ce qui est très rare. Jaeger, autre personnage récurrent, est également un métisse du peuple Ascian (qui s’apparente aux Amérindiens). Il est très libre, n’habite nulle part et vient de temps en temps en ville. Un de ses amis le compare à un chat, et c’est un peu le cas. Jaeger est aussi un Finder et un bouc-émissaire professionnel, la première fonction étant encore obscure à mes yeux, la seconde ne lui permettant pas d’être payé. L’univers de Finder est plutôt complexe, original, et chaque page est dotée de multiples notes dans lesquelles McNeil se lâche. Elle se revendique beaucoup des frères Hernandez pour donner une idée (jamais lu pour le moment). Le début n’est pas facile à prendre en main (dessin et narration), et on se passionne réellement avec l’arc Talisman ayant pour héroïne Marcie, la cadette des Grosvenor. Cette série permet à l’auteure de parler de ce qui lui plaît, on a là de la tranche de vie, du drame familial, du thriller, des réflexions sur les lectures, de MMORPG aussi (on voit que McNeil joue, lit et regarde pas mal d’anime…). J’ai hâte de m’acheter le dernier arc (et voir le résultat de la couleur, moi qui aime tant le noir et blanc). Difficile aux premiers abords, mais carrément immersif!

atagoul_tamatebakoAtagoul Tamatebako (アタゴオル玉手箱) de Hiroshi Masumura (ますむらひろし), série terminée en 9 volumes, issue de Comic Moe (コミック・モエ) et Comic Fantasy (コミックFantasy) (seinen?, Kaiseisha). J’ai découvert Atagoul par un article de Shaenon Garrity pour le blog du Comics Journal, et tout cela en faisant des recherches sur Moto Hagio en 2012 (j’ai découvert plein de choses par Moto Hagio: Margaret Atwood, Ursula Le Guin, les mangaka du Groupe de l’an 24). Les images de l’article m’ont immédiatement conquise et frustrée car le manga est inédit. C’est par hasard que j’ai appris l’existence d’une édition taïwanaise épuisée chez Sharp Point Press et j’ai fini par acheter la série en 2013 puis la flemme s’en est mêlée. Atagoul a été adapté en film d’animation 3D (que je trouve assez laid) sous l’ortographe Atagoal. Il paraît que les studio Ghibli auraient approché Masumura. Les univers de Masumura et Miyazaki sont tous deux pleins de féerie et j’aurais bien aimé voir le résultat d’une telle adaptation. Atagoul est un univers dans lequel Masumura revient souvent, et sur plusieurs séries: Atagoul Monogatari (アタゴオル物語) (6 volumes) en 1976, Atagoul Tamatebako (アタゴオル玉手箱) (9 volumes) en 1984, Atagoul (アタゴオル) (2 volumes) en 1994 et Atagoul wa neko no mori (アタゴオルは猫の森) (18 volumes) en 1999. Cet homme semble aimer dessiner les matous, il a aussi adapté Train de nuit de la voie lactée en manga avec des chats, et ce dernier été adapté en film d’animation. Atagoul est le nom d’une forêt dans laquelle cohabitent des chats géants doués de parole et des humains, chacun vivant dans une maison en forme de fruit ou légume. Hideyoshi, le gros chat jaune qu’on voit sur les couvertures, est surtout gouverné par son estomac. Les histoires peuvent être lues séparément et souvent, il s’agit d’aller chercher une pieuvre géante ou autre poisson géant pour satisfaire la gloutonnerie de Hideyoshi (celle-ci est telle qu’il est interdit de séjour dans les restaurants du coin). Les aventures n’ont parfois aucun sens, et Masumura ne manque pas d’imagination, comme cette pêche aux poissons lune afin d’aller sur la lune et se rendre à un café! D’autres personnages entourent ou plutôt supportent et se laissent entraîner par Hideyoshi (je les plains). J’ai adoré cet univers féerique et surtout le trait super joli de Masumura, mais la lecture en chinois fut assez difficile, entre les noms de plantes et autres jeux de mot. Enfin, on voit dans une illustration couleurs un sosie du chat-bus de Mon voisin Totoro! Depuis, Atagoul Tamatebako est disponible en scantrad (un chapitre en anglais). Références en chinois: 艾塔戈爾魯百寶箱, 增村博, 尖端.

lady_detectiveLady Detective de Lee Ki-Ha et Jeon Hey-Jin, série terminée en 6 volumes, manhwa, Clair de Lune. Une série totalement passée inaperçue et découverte au hasard sur Manga News, notamment grâce à un titre que j’ai trouvé ridicule… Clair de Lune aime bien sortir ses séries par grappe de plusieurs volumes, et ce fut le cas pour les 6 volumes de Lady Detective qui ont dû faire un passage éclair: 3 premiers volumes au milieu du mois de mai, les 3 suivants au début du mois de juin! Je n’ai pour le moment lu que le volume 1 trouvé d’occasion (le volume neuf coûte 8€ pour un petit format) et je ne suis pas déçue. Les dessins ne sont pas originaux mais réussis, la narration est fluide, la dynamique entre les personnages me plaît et l’enquête du volume m’a plu. L’ambiance Angleterre victorienne dépayse, avec tout ce qu’il faut de bonnes manières, de sexisme et de robes, sans parler du majordome bishônen. Ce titre a donc pas mal d’atouts et fait un excellent divertissement. Il fallait juste le sortir « normalement ». Pour la petite histoire, on suit Lizzie Newton, jeune fille de bonne famille qui s’intéresse plus aux enquêtes qu’autre chose. Elle cache aussi son identité d’écrivain à succès de romans policiers, chose inconvenante pour une jeune fille bien élevée. Un manhwa qu’on peut ranger en librairie à côté de Emma de Kaoru Mori pour un coin Angleterre victorienne.

papa_told_mePapa told me de Nanae Haruno, anthologie en 3 volumes chez Kana, issue de Cocohana et Young YOU (josei, Shueisha). Papa told me fait 27 volumes dans sa totalité, il s’agit d’une série très célèbre au Japon. Kana a fait le choix (judicieux, vu le potentiel commercial) de publier en France l’anthologie reprenant les histoires préférées de Nanae Haruno. A mes yeux, elle est un peu passée inaperçue, les couvertures ne me parlaient pas mais surtout, je n’aimais pas du tout le titre. Enfin, Delcourt sortait Un drôle de père auquel je n’ai pas du tout accroché et je pensais trouver le même univers. J’ai eu bien tort au final, et les chroniques de Sorrow sur Manga News me l’ont prouvé. L’univers de Papa told me n’est pas ancré dans le réel comme Un drôle de père, on ne sait pas réellement où se situe l’histoire, ni quand. Pas mal d’éléments imaginaires qui ne sont pas là pour me déplaire non plus. On suit un père veuf et sa fille (en primaire), celle-ci étant particulièrement intelligente et aimant les livres (et son papa bien entendu). Le quotidien y est montré, mais aussi les escapades de Chise pour un petit thé, des chats, une bibliothèque, une boutique étrange, une artiste de rue. Les histoires ne se suivent pas (pas de continuité réelle, l’anthologie se fiche bien de l’ordre, on passe du chapitre 45 à 5 puis 21 par exemple!) et Haruno transporte le lecteur dans un univers très particulier. Le rythme est par contre très lent et le dessin particulier ne plaira pas à tout le monde. Et c’est ce style graphique (ces nez, ces visages très simples), cette narration qui m’ont plu, un peu comme avec Lollipop, j’ai découvert par Papa told me une mangaka avant tout. Nanae Haruno est malheureusement peu traduite, mais Pieta et Double House, deux travaux plus courts (2 et 1 volumes) sont disponibles en scantrad (toujours pas lu, mais je n’espère pas une sortie ici). Une belle surprise!

ecole_bleueEcole Bleue de Aki Irie, série terminée en 4 volumes chez Kana, issue de Comic Beam (seinen, Enterbrain). Voici un autre manga sorti depuis des années. Là, j’ai au moins lu le volume 1 en bibliothèque et n’aimant pas les histoires courtes, je n’avais pas du tout accroché. C’est en découvrant des dessins de Ran to Haiiro no sekai (disponible en scantrad) que j’ai redécouvert Aki Irie, du moins graphiquement. Ce nom ne m’était pas inconnu et pour cause: Ecole Bleue est sorti chez Kana il y a quelques années, et la chronique de Morgan sur le site de Mangaverse m’a de nouveau convaincue. Aki Irie est une manga au style de dessin rond et chaleureux très proche de Kaoru Mori, toutes deux publient d’ailleurs leurs séries dans le même magazine (Harta chez Enterbrain, Comic Beam par le passé, Fellows aussi). Ecole Bleue est en réalité un recueil d’histoires courtes sur 4 volumes. On y retrouve de tout: des histoires de fantasy costumées avec des princesses, des tranches de vie, de la romance, et toutes ont cette ambiance particulièrement chaleureuse, douce, pleine de magie, qui ne peut que séduire. Mention spéciale aux dessins de la princesse orientale (le magnifique sarouelle *__*) et à l’histoire du volume 4 avec une mère et ses fils. J’ai été tellement happée par cet univers que j’ai acheté le dernier volume neuf.

queen_and_countryQueen & Country de Greg Rucka et divers illustrateurs, intégrale en 4 volumes chez Oni Press (disponible en français chez Akileos). Entre cette série et moi, ce fut le jeu du chat et de la souris. Je bave sur les dessins en noir et blanc de cette série depuis longtemps, mais j’ai été plus ou moins traumatisée par le nom de Greg Rucka (mauvais souvenir d’un Ultimate Daredevil & Elektra) et le format d’Akileos était trop imposant à mon goût (en réalité, la même taille que Courtney Crumrin que je me suis pourtant acheté). J’ai découvert l’édition intégrale américaine en petit format très compact (plus de 300 pages) un peu avant ma lubie du budget: je n’ai pu me l’acheter au début de l’année, puis quand j’ai enfin pu, le volume 1 coûtait de plus en plus cher. J’ai réussi à l’acheter d’occasion à un prix raisonnable: jamais reçu. En décembre, je le reprends d’occasion (pas cher cette fois) en « Très bon état » pour que la Poste me l’abîme, ce qui fait un dos tordu pour un joli livre. Bref, ce livre et moi n’avons AUCUNE affinité! Pourtant, je dois dire que je suis totalement éblouie par ce que j’ai lu. Une belle claque tellement c’était génial au niveau narration. Le tout est immersif, on suit les services secrets britanniques et en particulier une femme de terrain: Tara Chace, et ses collègues, ses rapports avec la hiérarchie, les interactions avec partenaires comme la CIA, les effets psychologiques après une mission. De l’espionnage (je ne pensais pas en lire un jour!) mais pas du James Bond, le ton étant plutôt réaliste. Les changements de dessinateurs à chaque histoire font que l’on doit se remettre dans le bain pour reconnaître les personnages mais chaque dessinateur apporte son style: trait gras pour Steve Rolston, trait plutôt fin (puis noir et blanc argentin très reconnaissable) sous Leandro Fernandez (le chef de Chase ressemble beaucoup au Capricorne d’Andreas, troublée!). Rucka semble excellent pour raconter des histoires d’hommes et de femmes travaillant sur le terrain, on retrouve cette particularité dans Gotham Central par exemple. Tout simplement excellent et à découvrir d’urgence. Et que dire des couvertures de Tim Sale… Pour l’instant, je n’ai lu qu’un seul volume (hâte de voir Carla Speed McNeil dans le volume 2).

books_of_magicThe Books of Magic (la série régulière) de John Ney Rieber et Peter Gross, 75 numéros (50 repris sur 7 TPB). Je suis assez fan de l’univers magique de Vertigo (années 90, quand l’univers était encore lié à DC) et il faut dire que The Books of Magic a toujours piqué ma curiosité. Au départ de cette série se trouve Neil Gaiman, qui écrit une mini-série de 4 épisodes sur Timothy Hunter, un adolescent malheureux de la banlieue de Londres destiné à devenir le plus grand magicien de l’univers Vertigo. Dans cette mini-série, il est chapeauté par la Trenchcoat Brigade (John Constantine, Phantom Stranger, Mister E et Doctor Occult) qui lui révèle son pouvoir en lui faisant visiter divers mondes. Après cela, Tim revient dans un crossover mettant en scène tous les enfants de l’univers Vertigo intitulé Children Crusade dans lequel il est kidnappé par un certain Tamlin. Une série régulière voit le jour, avec John N. Rieber au scénario jusqu’à l’épisode 50, et Peter Gross, dessinateur, endosse la casquette de scénariste pour les 25 numéros suivants. Les TPB de Vertigo ne reprennent que les 50 épisodes de Rieber et rien d’autre. Si bien que dés le premier épisode, on se sent bien perdu car des personnages débarquent et Tim semble les connaître: Tamlin par exemple. Au début de la série, Tim apprend ses véritables origines: sa mère est la reine des Faerie Titania (celle qu’on voit dans Sandman) et son père Tamlin, un humain qui peut se transformer en rapace. Le tout reste tout de même intriguant, et j’ai sauté sur l’occasion car des TPB étaient disponibles à prix raisonnable, car cette série est difficilement accessible sinon. Le scénario de la série est parfois tordu (le volume 2 où Tim doit affronter un lui futur devenu connard et esclave d’un démon) et confus mais la magie est là et je dois dire qu’il y a un cachet, une ambiance sombre particulière très prenante (mais moins trash que les autres titres Vertigo de l’époque). Le personnage de Tim Hunter est touchant en adolescent malheureux, mais parfois agaçant sur les derniers volumes, que ce soit dans ses rapports avec sa famille terrestre ou sa petite amie Molly. A noter que la partie où Tim rencontre Tamlin est reprise dans un recueil intitulé The Books Of Faerie (il faut le savoir) où sont racontées les origines de Titania, recueil assez terne et peu passionnant mais juste informatif (ce qui ne m’a pas donné envie de lire le suivant consacré à Auberon). J’ai toujours eu du mal avec le dessin de Peter Gross parfois plaisant parfois fade ou laid. Les couvertures de Michael Kaluta sont très belles. Une série pas excellente, mais attachante et prenante, avec des arcs allant parfois du coq à l’âne.

the_unwrittenThe Unwritten de Mike Carey et Peter Gross, prévue sur 11 TPB (fin en 2015), 2 volumes sortis chez Panini, Urban ne s’est pas encore prononcé pour sortir la suite. Encore une fois une série sur laquelle j’ai longtemps réfléchi avant de l’acheter. Les couvertures de Yuko Shimizu sont sublimes, mais le dessin de Peter Gross, encore une fois, me paraît extrêmement fade. De plus, la série sortant en France, j’ai plus ou moins pensé à faire un essai en bibliothèque avant, et le temps passe finalement très vite. Au final, j’ai acheté la série en anglais (après avoir lu un excellent dossier consacré à Mike Carey dans Scarce) et je ne le regrette absolument pas. J’ai pour le moment lu 3 volumes, tentant de suivre la série à un rythme mensuel. The Unwritten est mené par un duo que je connaissais déjà, Mike Carey et Peter Gross ayant travaillé sur Lucifer (que je ne peux conseiller car je n’en conserve aucun souvenir), série spin-off de Sandman. Le nom de Peter Gross me file la chair de poule, tant j’ai trouvé son dessin fade sur Lucifer, et ce sentiment s’est intensifié dans The Unwritten (mais ce n’est pas vrai dés que Gross n’illustre plus la vie réelle). Mike Carey est par contre très inspiré. L’histoire est difficile pour moi à résumer mais en gros, The Unwritten est une série sur la force de la fiction sur nous tous. Le tout commence avec Thomas Taylor, fils de Wilson Taylor, auteur culte d’une saga de jeune sorcier en 13 tomes dont l’engouement est comparable à celui de Harry Potter. Wilson Taylor a mystérieusement disparu depuis et Thomas participe régulièrement à des conventions. Car le héros de la saga s’appelle Tommy Taylor et est inspiré par Thomas. L’univers de Tom bascule le jour où il rencontre Lizzie Hexam, remettant en doute son existence même, il se pourrait que Tom ait été créé par les mots de son père. S’ensuit une longue quête d’identité où il faut déjouer les plans machiavéliques de la Cabale, une mystérieuse organisation tirant les ficelles du monde de la fiction. La lecture n’est pas toujours simple et très dense et la relecture ne fait sans doute pas de mal. Je suis complètement devenue accroc à cette série, surtout avec le volume 3 qui comporte un chapitre sur le mode « Un livre dont vous êtes le héros ». Les dessins sont fades mais clairs, et l’histoire de Carey est passionnante. La magie prend, tout simplement. Mention spéciale au chapitre sur la propagande Nazie ou Rudyard Kipling.

Continuité

Dans cette partie, je vais tenter de m’exprimer sur les lectures ne résultant pas d’une découverte, mais découlant de mes lubies habituelles: est em, Ichiko Ima, Moto Hagio, Reiko Okano, Fumi Yoshinaga, Taiyou Matsumoto, Yumi Tamura, Reiko Shimizu, etc… Des lectures dans la continuité de ce que je connais déjà, en somme. Concernant Ichiko Ima, j’ai surtout continué de creuser plus loin que Le cortège des cent démons, allant même à la découverte de ses boys love, afin de mieux connaître son travail. Je me contentais jusque là d’acheter ses manga fantastiques uniquement. Jusque là, j’ai tout aimé de ce que j’ai lu d’Ima, seul le one-shot Kyouka Ayakashi Hichou (adaptation d’un light novel) m’a un peu déçue. Difficile de poursuivre ce billet car j’ai finalement lu plein de choses, même chez mes auteurs fétiches! J’ai aussi pu découvrir Hi Izuru Tokoro No Tenshi de Ryôko Yamagishi, puis Yume No Ishibumi de Toshie Kihara, pour rester sur le groupe de l’an 24.

marginalMarginal (マージナル) de Moto Hagio, série terminée en 5 volumes (tankôbon), issue du Petit Flower (josei/shôjo?, Shogakukan). Marginal est LE titre qui m’a fait découvrir Moto Hagio, du moins graphiquement. La mention SF me plaisait, étant à l’époque en plein dégoût des shôjo romantiques. En voyant des images de Marginal, j’ai été surprise du trait aussi « moderne » (si je puis dire) de Moto Hagio, pour un manga datant de 1985. Marginal fait partie des œuvres de SF de la mangaka, et la plus longue qu’elle ait écrite dans le genre. Dans cette série, Hagio s’intéresse à un futur lointain sur Terre où la population rencontre des problèmes de renouvellement. Le monde est peuplé d’hommes uniquement, et une seule femme, la Mère, est chargée de faire des enfants après une offrande de sperme dans un temple. En réalité, le monde de Marginal cache bien des secrets, et tout ceci est chamboulé avec la rencontre d’un homme du désert avec un mystérieux jeune homme qui a complètement perdu la mémoire. La série est disponible en scantrad en anglais par Pink Panzer, et j’ai commencé ainsi avant une longue pause (ça a bien repris depuis). J’ai fini par acheter l’édition taïwanaise d’occasion pour terminer le tout après un essai infructueux en scans chinois. L’histoire m’a beaucoup plu, pleine de mystères et très intéressante, bien racontée, dense, mais surtout très riche (mais ma lecture date maintenant) et supportant bien des relectures.

barbara_ikaiBarbara Ikai (バルバラ異界) de Moto Hagio, série terminée en 4 volumes, issue du Flower (josei, Shogakukan). Avec Marginal, on a là l’autre série importante de SF de Hagio. Une série qui m’a paru mystérieuse par son scénario découvert lors de l’interview de Matt Thorn pour The Comics Journal: Aoba est une jeune fille dans le coma depuis 9 ans que ses parents ont été assassinés. Surtout, on a découvert dans l’estomac de la jeune fille le cœur de sa mère, et ses rêves très étranges semblent influencer le futur de la Terre (il s’agit d’un futur où une technique avancée permet de voir les rêves des autres comme un film). Un psychologue japonais parvient à entrer dans les rêves des autres et sa mission est donc de découvrir le mystère autour de Aoba. Celui-ci a un fils qui semble aussi lié à Aoba, même s’ils ne se connaissent pas. Un manga très difficile à résumer en somme, car le scénario est éclaté et plutôt original dans le genre. Graphiquement, on a là une Moto Hagio des années 2000 (son dessin post années 1990 qui me plaît moins que celui des années 1980), au trait et aux compositions bien moins marquante que jadis. Même si la série date de 2002, elle a une ambiance proche des manga fantastique des années 1980-1990, tels que Please save my earth de Hiwatari! On y retrouve ces thèmes avec les rêves, les cheveux très longs, une ambiance plutôt douce, des traumatismes mais aussi des pouvoirs psi, des rencontres sur les toits d’immeubles en volant dans le ciel. Le scénario choral est complexe et beaucoup de choses s’enchevêtrent. Encore une fois, Moto Hagio a besoin de peu de volumes pour raconter une histoire dense et pleine d’événements (sa narration est ainsi qu’on a le sentiment de sortir de 10 volumes!) et de rebondissements (parfois tirés par les cheveux sur la fin). J’ai eu du mal à trouver les personnages attachants, mais on a là un excellent manga qui supporte, encore une fois, de nombreuses relectures. Comme souvent chez Hagio, le personnage de la mère est peu sympathique (ici, elle est comme à moitié folle). En chinois, la série est assez rare et j’ai dû sauter dessus quand je l’ai croisée à un prix raisonnable. Curieux alors que c’est la plus récente de ses séries à Taïwan (éditeur Sharp Point Press).

hyakki_yakoushouLe cortège des cent démons de Ichiko Ima, 23 volumes en cours, issue du Nemuki. Ceux qui connaissent Le cortège des cent démons sont en terrain connu. Pour faire court, voici une excellente série de yôkai (la meilleure!) cruellement stoppée depuis des années au volume 6 par Doki-Doki. Un deuil douloureux s’est ensuivi et une idée a germé dans mon esprit: continuer la série en chinois si elle existe. Et en effet, celle-ci existe, avec des volumes épuisés (le début de la série, j’ai toujours un volume 14 manquant). La série mêle habilement fantastique par ses yôkai, vie quotidienne d’une vieille famille japonaise assez traditionnelle et pas mal d’éléments comiques comme Ima sait si bien le faire. J’ai lu les volumes 7 à 21 sans me lasser (c’est tellement amusant), et je dois dire que c’est parfois éprouvant et pour cause: il y a plus de cases que la moyenne dans les planches de Ima (densité commune avec Moto Hagio, son idole de toujours), beaucoup d’informations mais surtout des scénarios pas toujours faciles à suivre (intrigues parfois parallèles). A vrai dire, à cause du deuil douloureux, je n’ai jamais osé écrire un billet sur Le cortège des cent démons, et je profite de ce bilan un peu bordélique pour le faire. Mais ATTENTION SPOILERS car il se passe quelques petits trucs depuis les 6 premiers volumes. Les personnages continuent à évoluer, évidemment, et la série reste toujours aussi excellente. Ritsu parvient à entrer à l’université, a un semblant de vie sociale et se fait même quelques amis, Tsukasa a un petit ami (tout à fait banal) même si la mère de Ritsu et sa grand-mère (et les oiseaux) aimeraient bien la caser avec son cousin, Ritsu libère du monde des yôkai son oncle Kai ayant les mêmes facultés et porté disparu depuis 26 ans (il a de nouveau disparu depuis le volume 19), il a aujourd’hui 46 ans et tente de s’insérer en société, puis surtout, Akira perd Saburo qui, pour une raison que je n’ai pas comprise, n’a plus d’énergie pour rester sous une forme humaine et doit retourner dans son jardin miniature, pour le moment, il est resté en coq. Akira tente aussi de rencontrer une autre personne (parfois des rencontres arrangées!).

uryuudou_yumebanashiUryûdô Yumebanashi (雨柳堂夢咄) de Akiko Hatsu (波津彬子), 14 volumes en cours, issue du Nemuki (shôjo fantastique, Asahi Shinbunsha). 12 volumes lus, en chinois. Série découverte par l’entremise de Ialda, ses couvertures dégageant une ambiance proche du Cortège des cent démons m’ont immédiatement attirée. En enquêtant sur Akiko Hatsu, on découvre aussi qu’elle est, avec son amie Yasuko Sakata, à l’origine du mot yaoi. Elle a été l’assistante de Moto Hagio. Outre ces détails la rendant clairement sympathique à mes yeux, elle écrit surtout des manga de yôkai plutôt courts. Uryûdô Yumebanashi est sa série la plus longue, et celle-ci n’en est pas véritablement une. En effet, il s’agit plutôt d’histoires courtes fantastiques mettant en scène fantômes ou yôkai, avec quelques personnages récurrents. Souvent, même, le jeune homme qui orne les couvertures n’est qu’un personnage de fond, le personnage principal de l’histoire étant un personnage non récurrent. L’histoire se passe au Japon du début du XXème siècle (ère Meiji) autour d’une boutique d’antiquités. Le jeune Ren donne un coup de pouce à la boutique de son grand-père, Uryûdô (saule pleureur). On n’apprend jamais rien sur Ren, à part qu’il a un don pour voir ce qui sort de l’ordinaire. C’est un personnage mystérieux. Les antiquités sont souvent hantées, et c’est plutôt sur elles que Hatsu focalise son récit. Ainsi, un vieux sorti d’une peinture chinoise peut voler une pêche d’une autre peinture, par exemple. Les histoires ont un ton parfois mélancolique, l’ambiance est assez romantique, plus que dans Le cortège des cent démons, et on sent tout l’amour de Hatsu pour les vieux objets tant ceux-ci sont joliment représentés. Elle semble aussi aimer les objets chinois (une autre série porte le titre Lady Chinoiserie) et anglais. En tant que buveuse de thé, j’ai adoré l’histoire où une théière est hantée par un fantôme chinois très mignon. Enfin, il arrive à Hatsu de dessiner des animaux folkloriques comme le tapir qui aspire les mauvais rêves, ou un sanglier magique. Quant aux personnages récurrents gravitant autour de la boutique, on a aussi un faussaire et une orpheline avec une intrigue survenant sur plusieurs volumes, mais rien de plus niveau intrigue récurrente. Enfin, notons qu’on trouve dans les pages publicitaires Le Cortège des cent démons, The Top Secret et Onmyôji, que des best-sellers en France.

ryuu_no_nemuru_hoshiRyuu no Nemeru Hoshi (竜の眠る星) de Reiko Shimizu, série terminée en 5 volumes, issue du Lala (shôjo, Hakusensha). Aimant beaucoup Princesse Kaguya et m’intéressant aux shôjo de SF, j’ai fait un essai avec la série longue reprenant les personnages fétiches de Shimizu, les androïdes Jack et Elena. Cette série dont le titre veut dire (à peu près) « la planète des dragons endormis » date des années 1980, elle est antérieure à la série longue Tsuki no Ko (Moon Child, jadis édité en entier chez CMX aux Etats-Unis). On retrouve donc un graphisme un peu ancien de Shimizu, et cela se voit plus au niveau des coupes de cheveux et des vêtements que dans le trait même, celui-ci étant déjà très joli à l’époque. Ma lecture date désormais, mais je vais tenter de raconter un peu. Les androïdes Jack et Elena paraissent dans plusieurs one-shot de Shimizu, et Ryuu no nemeru hoshi est la seule série longue avec ces deux personnages. Elle permet aussi de connaître le passé d’Elena. Jack (le brun) est un androïde imparfait: il a des défauts comme tous les humains. Au contraire, Elena (le blond, androgyne, évidemment) est un androïde parfait: il sait tout faire et a des capacités hors-normes. Malgré son nom féminin, ce n’est pas une femme, il est d’ailleurs particulièrement misogyne. Les deux voyagent à travers l’espace afin d’accomplir des missions. A l’époque de cette série, Jack et Elena partagent un petit appartement et doivent payer des factures. Ils acceptent donc une mission à laquelle Elena ne voulait pas participer, suite à un mauvais feeling quant à la destination: la planète des dragons endormis. Sur cette planète, deux peuples se font une guerre depuis longtemps, et les deux sont chargés d’assassiner une personne importante. Ils sont embarqués dans cette guerre et dans le passé d’Elena. Cette série de 5 volumes est très dense et en même temps un peu mal rythmée. C’est donc une semi-déception, la fin est très précipitée car il y a de l’action et de l’émotion à gogo, avec trop d’événements, mais le début met pas mal de temps à démarrer. Ça a un peu vieilli, ou alors c’est moi qui suis trop vieille, n’ayant pas été prise par les émotions des personnages, même si l’intrigue autour de Elena est intéressante. Certains personnages sont assez pénibles aussi, comme Shimizu sait bien les faire, il suffit de lire Princesse Kaguya pour s’en rendre compte.

yakumo_tatsuYakumo Tatsu (八雲立つ) de Natsumi Itsuki, série terminée en 19 volumes, issue du Hana To Yume (shôjo, Hakusensha). Natsumi Itsuki est une auteure de shôjo connue pour écrire des shôjo fantastiques. Yakumo Tatsu est sa plus longue série. Si elle est peu traduite ici, ses manga ont souvent été portés à l’écran: des noms tels que Hanasakeru Seishounen ou Jyu-Oh-Sei vous diront peut-être quelque chose. En France, sa seule série traduite est Vampir, un seinen, chez Panini (5 volumes, en pause au Japon). Yakumo Tatsu est une longue saga des années 1990 dans une ambiance shinto et mettant en scène la recherche de 7 sabres aux pouvoirs puissants. On suit l’histoire de deux jeunes hommes: Nanachi est un étudiant très gentil et simple tandis que Karuki est un lycéen taciturne et très beau garçon issu d’une grande famille traditionnelle. Les deux garçons se prennent d’une profonde amitié et ont tous deux des pouvoirs spirituels. En même temps, l’auteure donne un aperçu de leur vie sans doute antérieure, à l’époque du Yamato. Ce scénario, et surtout le début, mettant en scène deux bishônen que tout oppose, ravit les fujoshi. Si le premier volume est très réussi avec son ambiance sombre et fantastique au milieu des montagnes de la province Izumo, le rythme retombe très vite pour se concentrer sur la vie quotidienne des personnages, avec des rencontres d’esprits, fantômes et autres énergie négative dégagée par d’autres personnes, et qu’il faut purifier par le sabre (rôle de Kuraki). Mais surtout, l’auteure se concentre sur les relations entre les personnages, surtout les filles qui tombent en pâmoison devant le « beaaaaauuuu » Kuraki. En cela, c’est très décevant et juste agaçant (la sœur de Nanachi la première) avec toutes sortes de jalousies et même une superbe histoire d’inceste. Les drames familiaux sont nombreux entre le mec qui veut tuer son père, qui hait sa mère (et toute femme, misogynie par traumatisme). Les personnages sont nombreux mais peu sont attachants. Au final, je pensais trouver un manga fantastique et je me suis plutôt retrouvée avec des histoires de cœur, le rythme étant en plus assez lent, j’ai donc mis du temps pour venir à bout des 19 volumes. Les souvenir sont lointain et j’ai été assez déçue par cette série. En revanche, j’ai adoré le manga de Jyu-Oh-Sei.

nekomix_genkitan_torajiNeko Mix Genkitan Toraji (猫mix幻奇譚とらじ) de Yumi Tamura, 7 volumes en cours, issue du Zôkan Flowers (josei, Shogakukan). 5 volumes lus, en chinois. Acheté un peu en même temps que Atagoul Tamatebako parce qu’il y a un chat. Et aussi parce que Yumi Tamura, et que j’aime beaucoup 7 SEEDS. Il s’agit d’un manga d’aventure dans un monde fantasy où les humains font la guerre à des souris… ridicule? Les souris ont des pouvoirs magiques et suite à cela, de nombreux animaux sont devenus des « mix » d’humains et d’animaux. Notre héros est Paiyan, un grand guerrier du royaume qui combat des souris. Alors qu’il est constamment au front, loin de sa femme et de son fils, ceux-ci ne sont plus là lorsqu’il rentre pour les voir: son fils a été kidnappé et sa femme a disparu. Seul reste Toraji, un chaton-mix, ancien animal de compagnie de son fils. Paiyan entreprend donc un voyage avec Toraji afin de retrouver la souris ayant kidnappé son fils, et prend conscience de sa paternité. C’est un manga que je trouve curieux dans un josei: de la fantasy, un guerrier en guise de héros, affublé d’un chat! Au final, le manga est prenant et Tamura utilise pas mal de ficelles communes avec 7 SEEDS pour susciter l’émotion de son public. C’est bien raconté, et les animaux-mix sont plutôt rigolos, mention spéciale au poisson-mix! Mais surtout, l’histoire s’avère intéressante alors qu’elle peut paraître ridicule lorsqu’on lit le synopsis…

the_callingThe Calling (コーリング) de Reiko Okano, série terminée en 3 volumes, adaptation du roman fantasy La Magicienne de la forêt d’Eld de Patricia McKillip. Une folie. Une folie car j’ai acheté cette série en italien, langue que je ne lis absolument pas, pour mes 31 ans. A vrai dire, je voulais surtout avoir des planches de Okano sous les yeux, surtout dans un environnement médiéval européen. J’ai tout de même opté pour une langue latine par rapport à une version originale en japonais, et j’ai bien fait car j’ai pu « comprendre » l’histoire malgré tout. Enfin, j’ai également acheté le roman d’origine au cas où je ne comprendrais rien et j’ai aussi pu découvrir Patricia McKillip! L’histoire est celle de Sybel, une belle jeune femme qui a toujours vécu dans la forêt autour de ses bêtes magiques. Dotée d’un grand pouvoir, elle peut appeler n’importe qui auprès d’elle, mais ne parvient pas à appeler le grand oiseau Liralen. Un jour, le prince Coren de Sirle vient troubler cmagicienne_foret_eldette vie tranquille en lui amenant un bébé: le fils de sa tante, qui est réclamé par deux royaumes en guerre. Sybel finit par élever l’enfant qui est finalement rattrapé par le monde humain. Il s’agit d’une histoire de fantasy bien loin des grandes saga avec quêtes qui se vendent bien dans les librairies. Ici, c’est calme, c’est concis et il ne s’y passe pas grand chose, du moins en apparence. Le manga semble très fidèle au roman original et les dessins de Okano sont merveilleux, c’est sûrement le plus beau manga de l’année à mes yeux, surtout la fin en tapisserie de Bayeux. Les trames sont très belles, relevant en plus les différentes textures, les pierres ou les tapisseries. Que ce soit le roman ou le manga, les deux œuvres sont excellentes.

onmyoji_tamatebakoOnmyôji – Tamatebako (陰陽師 玉手匣) de Reiko Okano, série en cours, suite de Onmyôji, issue du Melody (josei, Hakusensha).1 volume lu, en chinois. Avec Onmyôji – Tamatebako, Okano signe son retour sur le personnage de Abe No Seimei. Cette série se situe après la fin de la série Onmyôji, et je n’ai pu résister quand je l’ai vue disponible en chinois. A l’origine, je l’ai achetée juste pour regarder les dessins car mon niveau en chinois n’est pas très élevé (et je dois dire que j’ai baissé les bras devant une sortie ici vu le rythme, je serais déjà contente d’avoir les 13 volumes chez Delcourt!). Devant l’absence de sortie de Onmyôji chez Delcourt cette année, j’ai fini par tenter une lecture. Ce qui marque dans ce manga, ce sont les graphismes de Okano: le tout est au fusain (et c’est magnifique, surtout les pages couleurs), mais niveau design, je suis un peu déçue de voir que tout le monde a pris du poids (le menton de Seimei)! Pour ce qui est de l’histoire attention, mini-spoilers: Le manga suit le fils de Abe No Seimei et Makuzu, et il faut dire que l’enfant a bel et bien hérité des personnalités de ses deux parents! Il a pour précepteur un parchemin hanté qui peine beaucoup à s’occuper de lui: son intelligence n’a d’égal que son désir de liberté, caractérisé en plus par beaucoup de facétie et de malice. Bref, il fait ce qu’il veut! Dans le volume 1, Seimei revient à Heian après avoir passé du temps à l’extérieur de la ville en compagnie de sa « mère » (je ne sais pas si j’ai pas tout compris, ou si ça a un rapport avec la série d’origine qui n’est pas terminée ici), et il se trouve à une histoire de brigands que raconte Makuzu au parchemin. La fin du volume voit le fils et ses pouvoirs spirituels très forts, puisque des statues de divinités bouddhistes lui obéissent…

Pour ceux qui sont arrivés au bout (je vous remercie!!!!!), je termine ici pour le moment, n’ayant pas le courage de continuer… 

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En panne!

Comme vous (rares lecteurs et lectrices) l’aurez sans doute remarqué, je n’ai pas écrit de l’année ou presque sur ce blog. La raison? Sûrement pas le temps car je reste tout de même active en tant que forumeuse, ma vie sociale est toujours aussi désertique et surtout, je n’arrête pas de penser à mes lectures!

Au départ, dans ce blog, je voulais avant tout regrouper tous mes bla-bla manga lus en chinois, étant donné qu’il est plus facile de s’y retrouver ainsi que sur un forum (et peut-être faire profiter quelqu’un qui rechercherait des info sur tel ou tel manga). Je ne parviens pas vraiment à trouver l’origine du blocage, sans doute la perte d’habitude de ce blog. Pourtant, la spontanéité ayant été plus ou moins  mon credo ici, j’aurais dû écrire, même si c’est pour dire des trucs complètement inintéressants, dans ma relation entre moi et… mes manga voire mes lectures.

Pourtant, il y avait matière à écrire vu toutes mes lectures cette année, dont pas mal de manga inédits en français. Je pense aussi qu’écrire sur un manga à moitié compris m’a un peu bloquée, plus que sur un forum. Pourtant, c’était un peu le but, écrire bien que tout n’a pas été compris, et relire ensuite! La flemme n’est pas totalement étrangère à tout cela non plus, malheureusement. Je suis ainsi retombée dans cet état difficile de fainéante …

L’année manga fut plus ou moins éprouvante, dans le sens où, pour celles et ceux qui l’ignorent, je me suis fixée un budget mensuel avec un dépassement permis inférieur à 5€. Le plus difficile a été de rester raisonnable tout en achetant des manga en chinois, avec les frais de port élevés, et ne pas craquer en librairie (un véritable défi, surtout en septembre! Malheureusement, je n’ai pas beaucoup soutenu le marché français…).

En plus de cela, j’ai été assez drastique et je me suis plus ou moins forcée à lire tous les manga/comics/BDs achetés et non lus chez moi. Ce fut donc éprouvant car je ne pouvais pas trop déroger. Éprouvant mais néanmoins efficace puisque certains livres traînaient depuis des années ont été lus. Dans ce tas de livres (enfin bandes dessinées), on peut distinguer les oubliés par flemme, d’autres par peur (chinois, allemand), et finalement, ce ne fut pas si terrible (même si certains furent à moitié compris, il faudra les relire…). A vrai dire, même en français, il me faut parfois lire deux fois pour saisir réellement quelque chose, je ne parle même pas d’une autre langue!

Au final, je ne sais pas encore si je réécrirai ici. J’aimerais quand même faire un peu vivre cet espace, que ce soit sur les manga ou sur des trucs « ma life » toujours en relation avec les manga (en fait 80% de ma vie tourne autour! une véritable obsession, je dois bien me l’avouer…). Rien que ce billet fut un défi, alors qu’il n’est pas structuré et mal écrit. D’ailleurs, le fait de tenir un blog était aussi une manière d’apprendre à me structurer un peu, mais je suis bien loin de l’objectif… Alors que novembre se termine bientôt, et que décembre s’approche, je vais enfin voir si le défi de 2014, à savoir limitation financière et un comportement moins « acheteuse compulsive qui achète plus vite qu’elle ne lit », a été relevé!

Peut-être à bientôt pour un post toujours aussi mal écrit et aussi peu structuré, autour d’une lecture!

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Le club des bavard(e)s

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Tout d’abord, comme je n’ai pas eu l’occasion de le faire avant, je voudrais vous souhaiter une très bonne année 2014 ainsi que tous mes voeux de bonheur et d’excellentes lectures. Je vais aussi en profiter pour remercier toutes les personnes qui passent par là, et qui commentent ou non. Merci à vous de me lire (si vous le faites) et je suis toujours contente de savoir que certaines personnes peuvent partager un côté quelque peu fétichiste.

Il faut se rendre à l’évidence, je suis une bavarde. Cela est vrai dans la vie réelle, mais ce phénomène s’amplifie dés qu’on prononce un mot: « manga ». A partir de là, on peut dire que je suis partie, et pour longtemps, trèèèèèèèès longtemps. Et certaines personnes l’ont repéré: j’ai été nommée par Bidib de Ma petite médiathèque et aussi par Carolus du Club-Shôjo pour le prix de la convivialité, une idée qui vient de Mo’ du Bar à BD. J’imagine déjà des personnes que je côtoie au quotidien se marrer si elles savaient que j’ai été citée dans un club de bavards…

Voici les règles :

1. Lorsque tu apprendras que tu as été désigné, te réjouir tu devras. Danser la gigue et arborer le logo de ce Tag sur ton blog tu feras.
2. Pour remercier celui qui t’a désigné, un petit texte tu rédigeras.
3. Puis, les 10 internautes les plus bavards sur ton blog tu nommeras.
5. Les prévenir (sur leur blog) de ton méfait tu devras.
6. Faire ce tag UNE SEULE FOIS tu pourras.

Comme Bidib, je vais faire l’impasse du petit pas de danse, étant une piètre danseuse. Je ne ferai pas l’impasse sur la deuxième règle, et je remercie très chaleureusement Carolus et Bidib de m’avoir balancée d’avoir pensé à moi. Maintenant, le plus difficile est de balancer les autres étant donné mon e-sociabilité dans la blogosphère, ce qui peut sembler incongru après avoir été citée par deux blogueuses. D’une part, les commentaires ne sont pas vraiment nombreux en cet espace, qui n’invite peut-être pas suffisamment à la discussion. De deux, le blog est très peu visité, et quand il l’est, je pense plus à un hasard ou plutôt à des récupérations d’images. Mais surtout, ceux qui ont la plus grosse (part de commentaires ici!) ne tiennent pas tous des blogs.

Je pense que si je devais citer une bavarde par la longueur et la fréquence de ses posts, ce serait sûrement Tama… qui ne tient donc pas de blog (enfin, si, en quelque sorte, mais pas très régulièrement et pas sur les manga)! Donc, bravo à toi Tama pour tes longs commentaires toujours très pertinants, c’est toujours un plaisir de te lire ici.

Pour la suite, je vais donc nommer – rien d’ordonné – celles et ceux qui repartiront d’ici avec un prix de la convivialité… suspense!!!

malife.com, manga

Le jeu des 11 questions sur…

J’ai été taguée par Carolus de Club Shojo pour répondre à onze questions, et je vais tenter d’y répondre le plus clairement possible, ce qui n’est pas du tout mon fort, bien que j’aime tant m’étendre sur les manga (et sur ma vie de lectrice).

1) Es-tu plutôt manga, anime ou drama ? Pourquoi ?

Manga, sans hésiter une seule seconde! Tout simplement parce que les manga sont une vraie passion, on peut même parler d’obsession. Je n’arrête pas d’y penser, et j’en parle tout le temps pour aggraver mon cas. Je ne regarde pas beaucoup d’anime (ça prend trop de temps, je n’ai pas de réel matériel à moi pour ça) et encore moins de drama (j’y suis allergique). Enfin, il se trouve que j’ai plus de facilité à comprendre/suivre une histoire en la lisant plutôt qu’en la regardant, je ne parle pas là de « livres sans images ». Et pour finir, les manga se transportent partout, sans avoir à se trimballer un objet qui coûte cher type Smartphone ou autres tablettes (et pour la petite histoire, je n’ai qu’un Stupidphone…), faisant d’eux d’incroyables compagnons de trajets en métro.

2) Si tu ne devais garder qu’un seul manga de ta collection lequel serait-ce ?

En voilà une torture! Honnêtement, j’hésite beaucoup, parfois pour un truc aussi ridicule que le nombre de volumes, tel Jojo’s Bizarre Adventure, qui pourrait du coup se lire et relire à loisir. J’ai déjà eu tellement de mal à citer 10 manga à garder à un proche (c’était devenu du « ah et ça, et ça … ») et là, il en faut UN! Je dirais sûrement Hôshin – L’investiture des dieux parce que ce manga c’est sûrement un des rares que j’ai acheté de A à Z neuf, dont j’ai attendu une sortie française pendant six années, et sur lequel je bavais à cause de couvertures – en VO – dans la vitrine de la boutique Tonkam. Et pourtant, tout ce que je savais de ce manga, c’était: adaptation d’un classique chinois, compliqué à traduire, et quelques dessins dans un vieil Animeland. L’article n’en était pas vraiment un, c’était quelque chose de très bref.

3) Est-ce qu’il t’est déjà arrivé d’acheter un manga sans lire le résumé, juste parce que c’était la nouvelle série de tel auteur ou parce que la couverture était jolie ? As-tu regretté ton achat ?

Etant de nature « acheteuse prudente », et ce depuis toujours (sûrement le côté « pas d’argent »), j’ai toujours eu une espèce de débat interne à l’achat d’un manga, pesant le pour et le contre, le nombre de volumes, l’histoire, le nombre de personnages (oui dans les années 90 j’aimais ça), le prix du volume, tout ça. Bref, acheter un titre, le sélectionner, c’était toujours le résultat d’un choix cornélien, reléguant pour le coup les non élus aux lectures Fnac, ou aux emprunts, amis ou bibliothèque municipale. De plus, il est très difficile, depuis l’existence d’Internet (et pour une obsédée de manga) de ne pas savoir de quoi parle une série finalement.

Je pense que pour la « couverture jolie », je citerais Hôshin – L’investiture des dieux de Ryu Fujisaki, encore une fois, parce que je l’ai attendu tellement longtemps que je me suis jetée dessus dés sa sortie! Je pense aussi à Onmyôji – Celui qui parle aux démons de Reiko Okano (lisez-le, lisez-le!) pour sa thématique des yôkai et sa sublime couverture, d’occasion, tout cela parce que j’étais endeuillée du Cortège des Cent démons (et je le suis encore!). Enfin, il y a aussi Fever de Park Hee Jung, notamment la couverture du premier volume, et je ne l’ai jamais regretté.

Dans le genre « nouvelle série de … », j’ai  acheté, mais à l’étranger et je ne pouvais donc pas les feuilleter, Eight et Aka x Kuro, parce qu’ils sont de Atsushi Kamijo (Next Stop, autre de mes grandes frustrations complétées en… espagnol, langue absolument inconnue de ma part). Pas encore lu Aka x Kuro, mais je l’ai regretté pour Eight. Toujours à l’étranger, j’ai acheté les manga de Akimi Yoshida (Banana Fish): Sakura No SonoYasha, Kamakura Diary, Lovers’ Kiss, Kisshô Tennyo, Eve No Nemuri – Yasha Next Generation. Evidemment, il y a eu Le Pavillon des hommes, au vu de ce qu’a fait Fumi Yoshinaga sur All My Darling Daughters. On peut également citer La Cité Saturne de Hisae Iwaoka, à cause de Yumenosoko, ou encore Bride Stories de Kaoru Mori, de par son univers et parce que j’attendais vraiment de voir cette talentueuse auteure sur autre chose qu’une… histoire d’amour. Mon prochain achat du type sera Cesare de Fuyumi Soryo (Eternal Sabbath) que j’ai attendu depuis bien sept ans (en résistant devant la tentation des scans, et persuadée qu’il sortirait « sous peu » vu qu’on avait eu Eternal Sabbath, oooooh la naïve!).

4) Quels sont les « ingrédients » indispensables pour faire un bon manga ?

Je ne connais pas de recette miracle à un « bon manga ». Chez moi, c’est surtout et souvent l’ambiance qui prime. Et sûrement la « personnalité » d’une oeuvre. Je déteste lire quelque chose de complètement fade et que je vais oublier dans la minute qui suit. Cela est pareil pour les anime ou même les films au cinéma, ou encore un roman. Non, je ne vois pas d’ingrédients indispensables. Ah, il y a quand même un gros blocage chez moi au niveau de dessins que je trouve « animables ».

5) A force d’en parler, as-tu déjà converti quelqu’un aux mangas ou anime ?

Je soupçonne avoir converti une amie de lycée, car lorsque j’étais dans sa classe en seconde, je ne parlais vraiment que de manga (et parfois de jeux vidéo), à tout bout de champ. Sinon, je ne vois pas vraiment qui j’aurais pu convertir car nombreux sont mes amis lisant déjà des manga. J’ai converti très récemment une amie sans vraiment le vouloir, par Château l’Attente, un comics de Linda Medley (vraiment à lire) et finalement, elle m’a écouté pour Thermae Romae et Bride Stories. Il s’agit d’une ancienne amie de lycée aussi, mais que je ne voyais pas du tout lire de manga, mais comme elle adore l’Antiquité je n’ai pu m’empêcher (pas du tout le même background culturel en plus). Elle adore aussi les très beaux costumes, alors je la voyais de suite lire le second. Je n’ai pu la diriger vers Emma, à mon grand désarroi, car les volumes en grand format sont trop coûteux à ses yeux, et pourtant, elle adooooooore l’Angleterre Victorienne.

6) Quel est le meilleur shôjo ou yaoi que tu aies lu ?

Question difficile. En yaoi, ça va être très simple, il s’agit de Tango de est em. J’ai lu pas mal de yaoi en scans à une époque où on n’en n’avait pas en France (Zetsuai est techniquement un shôjo… la collection Yahoi ^^), mais je n’avais rien lu tel que Tango. Pour ce qui est du shôjo, si on parle de romance, je dirais Simple comme l’amour de Fusako Kuramochi, et dont j’adore ce qui lui fait défaut (aux yeux de beaucoup d’autres): son absence d’enjeux dramatiques. Enfin, si on parle de shôjo tout court, je suis vraiment partagée entre Banana Fish de Akimi Yoshida (ma déesse), Basara de Yumi Tamura et Princesse Kaguya de Reiko Shimizu. J’opterais peut-être pour Basara qui a vraiment tout: un message féministe, de l’aventure, plein de personnages charismatiques (féminins et masculins), une intrigue solide, de la romance, des combats et surtout, un objectif très ambitieux de la part de l’héroïne.

7) Quel personnage de manga ou anime est le plus charismatique, selon toi ?

Encore une question difficile mais je dirais l’homme de ma vie, Jotaro Kujô de Jojo’s Bizarre Adventure.

8) Est-ce que tu as déjà regardé plusieurs fois un anime ou un drama ? Si oui, lequel (lesquels) ?

Il est très rare que je regarde plusieurs fois un anime, parce que j’ai déjà du mal à trouver du temps pour en regarder tout court. Néanmoins, j’ai pu revoir certaines séries. En premier, Neon Genesis Evangelion sur VHS enregistré de Canal + (en VF) par une victime un camarade de classe du lycée, et que j’ai eu envie de le revoir en VO. Il y a aussi Vision d’Escaflowne, dont j’ai vu des épisodes random sur Canal + (en VF), ensuite des VCD (en VOSTA) presque en entier, ayant planté à quelques minutes de la fin, il y a bien dix ans. Et récemment, j’ai eu envie de voir cette fin, et de replonger dans l’univers de cette série, qui est l’un de mes préférés tout court, une véritable histoire d’amour quoi. Enfin, il y a aussi Serial Experiments Lain dont on m’avait passé l’intégralité de la série sur un CD-R (oui je parle bien de 700Mo) et j’ai eu envie de la revoir en meilleure qualité. Puis c’est une série qui se voit et revoit à loisir en fait. Je projette de la revoir cette année, de même que Cowboy Bebop, Hare + Guu, Texhnolyze, Haibane Renmei ou NieA_7.

9) Quel manga ou anime t’a le plus fait rire ?

Je pense qu’on peut parler de l’anime connu ici sous le nom de Hare + Guu. Dés les premières notes de l’opening, je n’ai pu arrêter de rire… En manga, je pense que c’est Ranma 1/2 de Rumiko Takahashi, du moins sur ses 15 premiers volumes, mais il y a aussi Dorohedoro de Q Hayashida qui n’est pas loin.

10) Inversement, lequel t’a ému aux larmes ?

L’émotion n’est pas ma tasse de thé malheureusement. Je ne parle même pas de larmes. Je dirais que ce qui s’en rapprocherait le plus est Le journal de mon père de Jiro Taniguchi, lorsque le héros regrette de ne pas avoir passé plus de temps avec son père. La fin de Banana Fish est aussi l’une des fins les plues belles en émotion que je connaisse.

11) Quel anime ou drama possède la plus belle OST ?

Sûrement Vision d’Escaflowne dont les musiques me hantent depuis la première fois que j’ai vu un épisode, tout ceci talonné de très très près par Cowboy Bebop. J’aime beaucoup le hip hop mais curieusement, non, il n’y a pas de Samurai Champloo dans ma réponse.

Je vais donc jouer le jeu, et même si je les trouve bateau, voici mes questions:

  1. Depuis que tu as commencé les manga, comics, ou autres, constates-tu une évolution de tes goûts? Quels étaient-ils au début, et quels sont-ils aujourd’hui?
  2. Es-tu quelqu’un de nostalgique? Y’a-t-il eu une oeuvre pour laquelle tu es tombé de haut en la redécouvrant bien plus tard, alors que les souvenirs étaient si chéris?
  3. Pour ceux et celles qui lisent à la fois manga, comics, franco-belge, indé, bd blog, que t’apporte chaque type de lecture? Que recherches-tu dans chacune de ces formes de bande dessinée?
  4. Y’a-t-il un type de manga que tu ne supportes pas, et pourquoi?
  5. Es-tu déjà revenu sur une oeuvre (manga, comics, anime, etc…) alors que tu ne l’appréciais pas du tout en premier lieu, pensant qu’il y avait peut-être quelque chose qui en valait le coup, et que ceci s’est bel et bien confirmé?
  6. T’est-il déjà arrivé d’être furieusement en colère en lisant/regardant un manga/anime/film/série… ?
  7. Quel manga/anime voudrais-tu voir en France et qui n’a sûrement aucune chance d’être édité un jour?
  8. Quel est TON oeuvre du moment, dont tu parles très souvent, limite à soûler des proches?
  9. Dans les manga et anime, quels sont les trucs qui te gonflent le plus? Dans quelles oeuvres?
  10. T’est-il déjà arrivé de penser à ce que tu aurais pu épargner si tu n’étais pas tombé dans… les manga et/ou les anime?
  11. Quelle est la série manga/comics/anime… ayant été stoppée en France pour laquelle tu es terriblement frustré et qui te fait encore très mal aujourd’hui?

Je ne connais pas grand monde dans la blogo, alors voici mes victimes. J’ignore si j’ai le droit de citer la personne m’ayant taguée en fait…

éditions étrangères, malife.com, manga

Acheter des manga à Hong Kong ou en chinois

Intérieur

[EDIT: texte enrichi suite à mon retour de shopping avec un agent Taobao. Pour l’édition pirate des manga de basso, je referai un petit post au cas où…]

[EDIT2: Ajout d’un nouveau site]

[EDIT3: Acheter sur Taobao]

Je vais raconter un peu ma vie mais certains le savent sans doute, je suis d’origine chinoise, ou plutôt hongkongaise. On pourra en effet arguer que Hong Kong, c’est la Chine depuis 1997 mais je ne peux m’empêcher de distinguer les deux. Enfin, ceci est un autre débat.

Je suis passionnée de manga, et ce n’est pas toujours évident à vivre, car aucun de mes cousins ne partage ma passion. J’ai d’ailleurs été fascinée par l’interview des auteurs de Cité 14 sur le site de Li-An dans lequel Pierre Gabus explique que tous ses cousins et ses cousines partageaient sa passion pour la bande dessinée, et que les vacances estivales étaient pour lui l’occasion de trafic de lectures à tout va. Bref, tout ceci pour dire que, l’idée m’est venue de lire mes manga en chinois, parce que la suite de certaines séries était condamnée en français, ou bien parce que certains auteurs ici n’étaient pas assez populaires. L’idée est venue pour l’auteure que j’adule, j’ai nommé Akimi Yoshida (Banana Fish). Avoir l’idée, c’est bien. Mais une question s’est soudainement posée dans ma tête… Où bon sang de bon soir, acheter ces foutus manga?!

Si vous aussi, vous avez appris un peu de chinois (ou des rudiments) dans le 13ème arrondissement de Paris le dimanche matin, et que vous avez des tendances d’otaku frustré, vous pouvez continuer à lire cet article. A Hong Kong, le fan de manga sera un peu troublé. Les anime parsèment les programmes TV, on peut voir des boutiques de goodies à chaque coin de rue, mais alors où sont les manga? Sur les étales au coin de la rue vendant de la presse (nos kiosques en fait), évidemment. Sauf que, ce sont les titres qui marchent, et qui sont en cours de parution. Parfois aussi, et on se fait avoir, on croit croiser une boutique de manga, de loin, avec des étagères remplies à ras-bord de volumes. Et quand on s’approche, c’est le drame: ce sont des boutiques de location de manga (mes cousines sont passées par là dans les années 90). Les grands magasins japonais type Jusco possèdent aussi un rayon manga à l’étage Hello Kitty et compagnie. Sauf que là aussi, et c’est un autre drame pour moi, c’est en japonais. Dans une librairie classique, on ne trouve pas de manga comme on peut en trouver en France dans les enseignes type Fnac ou Virgin.

IRL à Hong Kong

C’est en abordant une nana qui semblait branchée otak que j’ai fini par demander où on pouvait acheter des manga à Hong Kong. Et j’ai bien fait d’ouvrir cette grande bouche, moi qui avais peur de me prendre une veste. Le premier lieu pour trouver des manga est donc le Sino Centre. Il s’agit d’un gros building qui se situe dans le quartier de Mong Kok à Kowloon, sur la très longue Nathan Road. De toute manière, il suffit de suivre les hordes de jeunes pour se retrouver dans ce building de plusieurs étages consacrés aux manga, anime, stars coréennes, goodies, films en dvd, trucs de cul, j’en passe et des meilleures. Dans les boutiques manga, on trouve des éditions hongkongaises mais aussi taiwanaises. Taiwan, c’est LE grand pays des éditions manga du monde chinois, et c’est le même système d’écriture qu’à Hong Kong: le chinois traditionnel. L’édition hongkongaise ne pèse pas autant en terme de poids, et ce sont souvent les éditions taiwanaises que je me suis procurée. Il y a même des boutiques manga spécialisées dans le boys love. On le voit à la devanture recouverte de posters de bishônen.

Si on veut rester sur l’île de Hong Kong, parce que ça coûte un poil plus cher d’aller à Kowloon, il y a toujours le quartier de Wan Chai et son centre commercial nommé Oriental 188, qui se trouve au métro Wan Chai et sur Wan Chai Road. Moins grand, moins impressionnant, mais j’ai trouvé, d’un point de vue personnel, les libraires plus sympa. Pour l’anecdote, j’ai croisé des Français (d’origine non chinoise) qui y traînaient, montrant du doigt la couverture d’un tome de The Top Secret (instant réclame: lisez-le lisez-le). Enfin, il est facile de se procurer des volumes à l’unité pour les manga en cours ou pas trop anciens. Mais si on parle de séries plus anciennes, alors c’est foutu. Là, on a le fameux pack « tout ou rien », indivisible. C’est ce qui m’est arrivée pour Karakuri Circus par exemple (43 volumes), je m’inquiétais donc du poids des bagages… Enfin, les titres ne sont pas toujours dispo et nécessitent donc une commande (parfois vers Taiwan). Je ne conseille donc pas d’y aller au dernier moment, se laisser une bonne semaine pour voir la commande arriver. Le nouvel an chinois est aussi une mauvaise période pour ce type de shopping.

Sino Centre (信和中心)

Sino Centre

MTR: Mong Kok, Sortie 2.
On peut aussi y aller en bus, mais il y a tellement de lignes que je ne m’en souviens plus. Dans ce centre commercial, il y a de mémoire une librairie qui vend du neuf éditions hongkongaises, et une autre qui est spécialisée dans l’import de Taïwan. C’est dans cette seconde librairie que l’on trouve plus de choix. Les autres librairies font surtout dans l’occasion.
Adresse: 582-592 Nathan Road. Plus loin sur la même avenue se situe une grande librairie manga que je n’ai pu visiter!

Oriental 188 (東方188)

Oriental 188

MTR: Wan CHai, je ne me souviens plus de la sortie (et cette station en regorge…)
On peut aussi s’y rendre, comme toujours, en bus et en tram (c’est comme ça que j’aimais y aller). RETOUR EN 2017: comme vu dans un reportage sur TVB, pas mal de boutiques manga ont fermé depuis et c’est donc le cas dans ce centre commercial. Lorsque j’y suis allée en novembre 2016, il ne restait plus qu’une seule librairie qui ne faisait que de l’occasion. Inutile de préciser que non, je n’y ai trouvé ni Ryô Ikuemi ni Keiko Takemiya ni Moto Hagio. LOL.
Adresse: 188 Wan Chai Road
Plus de détails

Sur Internet

Pour commander des manga en chinois sur Internet, il y a plusieurs choix. J’ai surtout essayé un site en particulier et je lui fais désormais confiance. Il s’agit d’un site type Amazon, version taiwanaise, Books.com.tw. Les colis sont livrés par DHL et arrivent donc très vite (environ 1 ou 2 jours après expédition), et l’emballage est nickel. Pour la France, le colis coûte à peu près 20€, il faut donc rentabiliser en achetant beaucoup de volumes. De plus, et c’est l’édition asiatique (quoiqu’on tend vers ça ici), il est difficile de se procurer certains titres sortis en 2004 par exemple (j’ai voulu tenter une commande pour Barbara Ikai de Moto Hagio c’était mort). Les prix taiwanais sont assez bas, le volume de base coûte environ 2€ et des poussières, 3€ pour le format seinen. En commandant 20 volumes, les frais de port sont rentabilisés surtout vu le prix qu’on a l’habitude de payer ici.

Il y a évidemment le grand site de vente de produits culturels asiatiques doté d’une interface en anglais, j’ai nommé Yesasia. Les prix sont en plus affichés en euros, et les frais de port sont offerts à condition d’atteindre une certaine somme. C’est donc pratique, et pas besoin de se taper le chinois. Seulement, le choix en matière de manga en chinois est assez restreint. De plus, les prix sont ceux qu’on a l’habitude de payer: soit 5 6 7€ le volume. Il y a longtemps, j’ai commandé les derniers volumes de Qwan d’Aki Shimizu vu qu’on n’avait plus de nouvelles en français. Commande annulée car il n’était pas indiqué sur la fiche, que le produit n’était plus disponible. J’ai donc une nette préférence pour Books.com.tw si j’ai beaucoup de manga à commander, d’autant que les prix ne sont pas gonflés.

Je ne les ai pas essayés, mais on peut aussi citer: Eslite, Book4u (frais de port élevés si je me souviens bien), King Stone (même commentaire que Book4u). Si vous en connaissez d’autres, ou si vous avez d’autres info sur les boutiques manga à Hong Kong, manifestez-vous! [MAJ de novembre 2013] Je confirme les frais de port prohibitifs de King Stone, même vers Hong Kong (il y a l’option Circle K, un concurrent de Seven Eleven qui reçoit sûrement le colis, mais je préférais quand même à domicile).

Les Agents Taobao

Malheureusement, on ne trouve pas tous les éditeurs sur les gros sites marchand, du type de Crystal Comics, qui édite les boys love de basso par exemple. Soit on les trouve en boutiques yaoi sur le territoire, soit on s’adresse aux sites de vente type Ebay, car pas mal de petites boutiques y vendent aussi en ligne. Le gros site chinois de ce genre est Taobao. Mais l’inconvénient, la dernière fois que j’ai regardé, c’est qu’on ne peut régler qu’en ayant un compte en banque chinois (ce n’est plus vrai en 2017). De plus, les arnaques fusent. Je n’ose plus le faire de nouveau, mais j’ai demandé pour cette fois-là l’aide d’une cousine, juste avant de me rendre à Hong Kong. C’était pour les vieux manga de Akimi Yoshida, Lovers’ Kiss, Sakura No Sono (des exemplaires, je pense, de boutiques de location mais aucun regret car introuvables ici) ou Eve No Nemuri – Yasha Next Generation.

Pour acheter sur Taobao sans être chinois ou avoir un compte en banque chinois, on peut passer par des Agents Taobao, des sites intermédiaires se chargeant d’acheter à votre place. J’ai pu acheter ainsi de nombreux manga difficilement trouvables car anciens par ce biais, mais je signale quand même que c’est onéreux. Le plus célèbre d’entre eux est Yoybuy, que je n’ai pas testé. Sécurisé, en anglais, paiement par carte bancaire, il s’agit du site le plus fiable, je pense, mais de réputation très onéreux. Dans la barre de recherche, il suffit de taper le lien d’une annonce Taobao et ainsi d’avoir les informations principales en anglais. Il suffit d’ajouter les annonces souhaitées dans le panier, et de payer par carte bancaire. Selon le nombre d’intervenants sur les annonces, il y aura un pourcentage de service, puis après pesée des articles, les frais de port, qu’il faut payer une seconde fois.

C’est surtout dans les frais de port que les surprises peuvent avoir lieu, en particulier lors d’achats de manga: les livres sont lourds. De mon côté, je suis passée par le biais de Reafu, car j’en ai lu beaucoup de bien sur divers forum (n’existe plus). Dans ce cas, pas d’interface mais directement par email, avec paiement par Paypal. De même, il faut payer les objets et ensuite les frais de port. En général, les agents ne se cantonnent pas à Taobao mais font aussi d’autres sites célèbres de shopping chinois tels DangDang par exemple. J’ignore si les sites d’enchères Yahoo! Auction Taiwan ou encore Rakuten sont pris en charge… Surtout ce dernier, qui propose beaucoup d’éditions taiwanaises de manga en vente (et parfois moins chers que sur Taobao) (pour cela, j’ai dû trouver un agent spécialisé sur les sites taïwanais!).

MAJ 2017: j’ai pu tester le site Superbuy avec une interface permettant de rechercher directement sur Taobao. De plus, il n’y a pas de frais de service. Comme toujours les prix sont convertis du RMB au dollar américain. On paie donc en USD, ce qui fait mal pour les Européens vu le nombre de conversions. Ceci dit, on peut choisir, au moment de la livraison, la méthode d’acheminement et certaines sont moins coûteuses (j’ai pris 4 semaines mais le colis est arrivé, sans frais de douanes). Il y a possibilité en ajoutant des frais, de protéger plus le colis (mais je n’en ai pas eu besoin). J’en suis donc satisfaite surtout qu’on peut communiquer très facilement par chat avec les personnes s’occupant des commandes. Et pas de problème avec l’anglais (je sais c’est étrange de commander des livres et de communiquer en anglais, mais le clavier… et la non habitude d’écrire en chinois).

Sur Taobao, enfin, il faut faire attention aux éditions pirates (mon Gad Sfortunato notamment), de mauvaise qualité avec une impression pourrie… Il faut lire les annonces car certains proposent carrément la vente de scans de manga sur un CDR, au format JPG. Il faut aussi faire attention à la mention « édition officielle », soit 正版. Concernant l’état, il faut regarder les photos, mais aussi la mention agrafes ou non, car de nombreux manga sont agrafés (mention: 钉章, si mention 无钉章, pas d’agrafes). Parfois sous la jaquette, parfois au-dessus, comme ce fut le cas pour mes volumes de Mesh de Moto Hagio (après, je fais rarement la fine bouche). Surprise pour ma part, malgré l’âge des manga (années 90, non réédités), la plupart sont en bon état de conservation.

Des livres d’occasion, à l’unité sur 2books.com.tw

MAJ de août 2013: il semble que le site 2books.com.tw offre la possibilité d’acheter des manga à l’unité en occasion. Pour le moment, je n’en sais pas plus sur les frais de port vers la France (si les manga sont envoyés à l’étranger, mais il semble que oui), ni la sécurité du paiement. En tout cas, cela peut constituer une solution au problème de manga difficiles à trouver hors de Taïwan.

MAJ  de novembre 2013: J’ai finalement eu l’occasion de tenter l’achat sur 2books.com.tw, site d’occasion taïwanais dans lequel de nombreux manga introuvables ailleurs (Taobao compris) le sont… dont des manga de Shio Sato. Au final, il faut s’inscrire, commander les livres (ceux où il est indiqué que les volumes sont disponibles et envoyés dans x jours), donner l’adresse et finaliser la commande. Pour le moment, seul Hong Kong est disponible comme destination, en dehors de Taïwan, et je n’ai pu tenter l’envoi ici en France car j’ai profité d’un saut de proches en territoire hongkongais. Mais le staff a l’air de répondre rapidement (en tout cas, c’est ce qui s’est passé) et le site semble donc assez flexible, commandes y compris. J’ai pu payer par Paypal car nulle part il n’est demandé de paiement, lors du passage de la commande. A la fin, un écran affiche que les livres seront envoyés lorsque la commande sera payée (mais COMMENT?) et il y a la procédure à suivre si on a opté pour le distributeur de la banque (à Taïwan évidemment). En contactant le staff, j’ai pu payer par Paypal et les livres sont arrivés, souvent agrafés et souvent des exemplaires de librairies de location. Mais pour des manga difficiles à dénicher, je ne fais clairement pas la fine bouche, et le prix était ridicule: 39TWD, soit 1€… Et les frais de port ne sont pas variables, gratuits pour Taïwan, environ 8€ vers Hong Kong. De plus, j’ai même réussi à inclure des manga à ma commande en contactant le staff (manga dont le paiement n’a même pas été réclamé!). En bref, le site est fiable.

malife.com

Une envie de blogger

Ayant envie de partager plus ou moins mes lectures, et m’exprimant assez peu sur la toile ces temps-ci (j’ai donc perdu l’habitude de l’expression écrite), j’ouvre donc ce blog qui parlera sûrement de manga. Premier post peu original, mais je ne sais qu’ajouter de plus étant donné qu’il faut un post sur cette plateforme afin d’éviter un gros 404, mais que j’ai envie d’autre chose qu’un « Hello World » évoquant le premier programme que tout développeur a dû écrire un jour dans sa vie…

Bref, en un mot comme en cent, bienvenue dans ce blog (et j’espère avoir matière à écrire…).