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Kisshô Tennyo vol 2

Kisshou Tennyo vol2Attention spoilers.

Le volume 2 s’ouvre sur la garden party à laquelle Sayoko a convié ses amis du lycée: Mari, Yuiko et Matsumoto (qui est en fait le pote de Ryou). On y découvre, en même temps que les autres protagonistes de la série, la mère de Sayoko, et ses deux grandes soeurs, l’une étant mariée, l’autre fiancée. C’est aussi l’occasion de faire connaissance avec sa tante, Ukiko, qui semble tenir les rênes de la propriété Kanou, et les rapports particulièrement froids de Sayoko envers les membres de sa famille. Ryou et Akira sont également conviés, leur père étant un ami de Ukiko. En réalité, cette petite fête est l’occasion de faire en sorte que Ryou ou Akira se fiance à Sayoko. En effet, le père d’Akira convoite toujours les terres de la propriété Kanou pour son projet immobilier.

Akira commence à tomber sous le charme de Sayoko. A l’école, on apprend que Nezu, le professeur qui a tenté de violer Sayoko (qui est aussi le gendre du directeur du lycée, ce dernier étant aussi un ami du père Toono), s’est suicidé, alors qu’il n’était pas venu en cours depuis l’évènement pour cause de maladie. Sayoko ne se laisse pas dominer par Akira qu’elle honnit, et celui-ci décide alors de lui en faire voir de toute les couleurs, notamment en tentant de la violer. Mais Ryou, dégoûté par le comportement de son cousin, aide souvent Sayoko. C’est ainsi que se développe entre Ryou et Sayoko une étrange relation entre amitié et méfiance. Osawa, qui a agressé dans le volume précédent Sayoko et ses amies, est encore hospitalisé, mais se suicide lorsque Sayoko lui rend visite. Il règne décidément un parfum de mort autour de notre héroïne.

Le volume 2 continue à être sombre, et à révéler les intentions de Sayoko. Dans le volume 1, on découvrait son étrange aura, son charisme particulier mais aussi son autre visage qui s’amuse à manipuler les hommes. On comprend petit à petit à quel point Sayoko déteste le viol. C’est un véritable cri du coeur, lorsque ses amies se font agresser, elle refuse cet acte barbare en scandant que le viol, pour une femme, équivaut à la mort. C’est assez rarement abordé de cette manière que cet acte d’agression, surtout dans les shôjo, le viol étant plutôt un ressort pour mettre en valeur le petit ami (ou en devenir) de l’héroïne victime. Sayoko est donc un personnage particulièrement fort, mais aussi empreint d’une grande féminité qu’elle ne renie jamais.

Ryou, de son côté, est partagé entre dégoût et fascination pour Sayoko. Celle-ci semble l’obséder: toutes les personnes (pour le moment au nombre de deux) lui ayant fait du mal sont décédées, mais surtout, elle semble avoir deux visages. N’empêche, il ne peut s’empêcher d’être tout aussi dégoûté par son cousin et il lui arrive finalement très souvent de venir en aide à Sayoko. Le dragueur n’est finalement pas le personnage superficiel qu’il fait croire, surtout aux yeux de Yuiko et Mari. Ryou est un personnage assez pacifique et pur qui tient à ce que personne ne souffre, et il est donc très attentif à la jalousie que Hisako porte à Sayoko. Le volume 2 est l’occasion de découvrir le cousin de Ryou, Akira, un personnage particulièrement antipathique et ambitieux. Il ne supporte pas qu’une femme lui résiste, et se comporte tel un barbare, forçant les choses au lieu de laisser venir habilement.

Sayoko est un personnage étrange, et sa seule famille semble être, à ses yeux, son grand-père et Yukimasa, qu’elle considère comme un grand frère. On ne sait non plus que penser de ce dernier, toujours aux petits soins et discret. Sayoko ne ressemble ni à ses soeurs, ni à sa mère, une femme transparente. Ukiko est celle qui semble diriger la famille, et s’entend particulièrement bien avec le père de Sayoko. Elle semble prête à aider les Toono sur les plans de mariage afin d’obtenir les terres de la propriété Kanou, Sayoko étant l’héritière désignée par son grand-père Taizou. En fait, tout semble revenir à ces histoires de magouilles immobilières.

Les dessins sont toujours aussi sobres dans ce volume, mais le trait s’affine peu à peu. Ryou, le beau gosse de la série, semble commencer à prendre des traits de Ash, le héros de Banana Fish. Certaines planches laissent à penser que Sayoko a bel et bien des pouvoirs, et qu’on se trouve dans un manga fantastique. Akimi Yoshida continue à accroître la tension régnant dans le manga, les relations entre les personnages sont bel et bien ambigues, toujours dans la frontière entre amitié, haine, dégoût et amour. Personne n’est finalement blanc ou noir, Kisshô Tennyo semble être particulièrement mature.

Comme dans Banana Fish, et plus tard Yasha, le personnage principal de l’histoire est impitoyable avec ses ennemis, mais semble tenir à ses amis. De plus, il s’agit d’une personne exceptionnelle, tant par sa beauté que son intelligence. Pour le moment, on en sait peu sur Sayoko, notamment à quel point elle a pu souffrir pour avoir été élevée chez les parents de Yukimasa, au lieu d’être restée chez les Kanou comme ses soeurs. A l’instar de Ash et Eiji dans Banana Fish, Sayoko se prend d’amitié pour Yuiko et Mari, deux lycéennes banales dont elle envie la naïveté, la gentillesse et une certaine pureté. Le volume 2 fait intervenir le mythe des nymphes célestes, un temple du jardin de la propriété Kanou ayant brûlé dans un incendie il y a dix ans, ne laissant plus qu’un reste de robe à plumes.

La tension est palpable, le thriller psychologique est bel et bien en place. La planche dans laquelle Sayoko fait une visite à Osawa avec des chrysanthèmes à la main est très parlante. On a l’impression de se retrouver dans Banana Fish, juste avant le décès des victimes de la drogue. Ce n’est jamais glamour chez Akimi Yoshida, entre magouilles, souffrances, traumatismes et personnes tentant de profiter des autres pour un intérêt particulier. Rien de gentil, donc. Kisshô Tennyo est toujours aussi fascinant, prenant, mystérieux, ce qui en fait une lecture particulièrement agréable et jouissive. C’est sombre, sans pitié, et tout le monde complote à qui mieux mieux, Sayoko et Akira en tête.

Sayoko semble d'un autre monde
Sayoko semble d’un autre monde
Seishiro Sakurazukamori?
Seishiro Sakurazukamori?
Osawa victime du Banana Fish? Au lycée, au Japon?
Osawa victime du Banana Fish? Au lycée, au Japon?
Osawa victime du Banana Fish même au Japon?
Du surnaturel?
kisshouTennyo_vol2_suicide
It’s raining men !!!
kisshouTennyo_vol2_shorterWong
Shorter Wong? Mais t’es pas dans Banana Fish toi?
Vous faites erreur moi c’est Hiba!
De l'action ma foi !!!
De l’action ma foi !!!

1 réflexion au sujet de “Kisshô Tennyo vol 2”

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