Je dois dire qu’en cette fin d’année 2017, le fait de croiser l’affiche de Kedi de manière quotidienne dans les couloirs de ma station de métro m’a vraiment intrigué (et m’a mis du baume au cœur aussi). Aussi, j’ai fini par aller voir Kedi samedi, seul horaire possible pour moi (celles-ci étant toutes en pleine journée à côté de chez moi). Ce fut donc ma première séance de l’année.
Tout est donc dans le titre: Kedi parle vraiment de chats et d’humains à Istanbul, le tout sous la forme d’un film documentaire réalisé par Ceyda Torum. Un film à réserver aux personnes qui aiment (qui adorent, qui sont fous des) chats. Car à voir les critiques de la presse, souvent très tièdes, beaucoup de personnes ont l’air de s’être totalement ennuyé. En effet, le film ne raconte en définitive pas grand chose.
De mon côté, je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce film. En effet, j’ai ressenti pas mal de nostalgie de mes années de jeunesse lorsqu’une chatte vivait à la maison (en tout cas, nous étions sa « famille principale »). Mais surtout, j’avais l’occasion de rencontrer des chats se baladant dehors de manière quotidienne. Chose qui me manque aujourd’hui cruellement, ne rencontrant quasi plus de chats à l’extérieur. Car ce qui fait le sel d’une journée, c’est la rencontre d’un chat, ici ou là, que l’on ne connaît pas, et la possibilité ou non de lier quelque chose avec, d’échanger une caresse par-ci par-là.
C’est un peu de cela que parle Kedi, un film dédié aux chats errants d’Istanbul, ville dans laquelle ils sont très nombreux et se baladent, tissant des liens avec les riverains. Torum suit en particulier sept chats, chacun ayant son caractère propre, et les humains qui les fréquentent. Ces derniers sont d’origine populaire, tantôt commerçants ou travaillant sur le marché (surtout les poissonniers), ou bien encore un homme qui habite sur un bateau et qui a décidé de venir en aide à aux chats. Tous y décrivent le bonheur d’une relation surprise avec cet animal à quatre pattes, un pâtissier s’évertuant même à dire qu’il est son « humain principal ».
Une relation réelle se tisse donc entre les félins et les Stambouliotes qui s’inquiètent quand ils ne voient plus leur chat de quartier plusieurs jours. Il y a aussi un certain regard sur les transformations d’Istanbul, arborant de fières tours vitrées, allant donc vers plus de béton et moins d’espaces verts, ainsi que des quartiers voués à changer voire disparaître. Dans cette optique, où donc iront les chats?, s’inquiète une femme alors même que son logement est menacé.
C’est donc une joie pour moi de voir déambuler dans la rue tous ces chats, vivant leur vie librement, gambadant, se bagarrant. Aaah, si seulement je pouvais caresser un chat rencontré au hasard… ça ferait ma journée!