Lorsque sa sortie a été annoncée chez Kaze, je n’y croyais pas vraiment. L’auteure de La Fleur millénaire, Kaneyoshi Izumi, n’est pas une inconnue de l’éditeur qui compte dans son catalogue 100% Doubt et Seiho Men’s School, des titres qui ne m’intéressent pas spécialement (et que je ne compte pas lire non plus), étant orientés comédie romantique en milieu scolaire. Ceci dit, un détail m’a quand même attirée: les costumes chinois sur la couverture de La Fleur millénaire. Du nombre de commentaires positifs quant à l’annonce de cette acquisition, j’en ai conclu que la série était plus ou moins suivie en scans par de nombreuses personnes. Et en jetant un coup d’oeil aux sites de scans, je dois avouer que le dessin ne m’attirait pour ainsi dire pas du tout: soigné mais assez impersonnel, et surtout, les fameuses « séquences émotion ». Seulement, un shôjo d’aventure, en Chine ancienne fictive avec des costumes et des décors chinois, je ne pouvais pas laisser passer. Surtout qu’en plus, Kaze propose le volume 1 au prix de lancement de 3,99€ et ce serait dommage de s’en priver (je rappelle que de nombreux manga d’occasion coûtent aujourd’hui 4€).
La Fleur millénaire se déroule dans un univers inspiré de la Chine ancienne et découpé en 4 royaumes qui s’affrontent plus ou moins. Aki vit au pays de Â, et son père n’est pas n’importe qui: il s’agit de l’Empereur de Â. Sa mère étant souvent malade et n’ayant pu donner naissance à un fils, l’Empereur s’est remarié avec une autre femme qui vient du pays de Do (la Reine de Do), tandis que la mère d’Aki est originaire du pays de Kô. La deuxième femme a donné naissance à un fils, Aki et sa mère habitent donc dans des appartements éloignés du Palais, malgré leur rang. De plus, Aki doit dés son plus jeune âge apprendre à se débrouiller seule pour survivre face aux machinations de sa belle-mère, puis protéger une faible maman. Si Aki est seule à rester fidèle à sa mère, Hakusei, un esclave blond aux yeux bleus (une apparence peu commune qui fait peur aux gens sauf à Aki, évidemment), est également là pour l’épauler. Alors que Aki a 15 ans, la guerre éclate entre les pays de Do et Kô.
Finalement, la lecture de ce volume m’a enthousiasmée, la série semble donc prometteuse (croisons les doigts, ça fait longtemps qu’on n’avait pas eu de chouettes shôjo d’aventure). On sent que l’histoire se met en place, notamment les intrigues politiques que Izumi parvient très bien à faire passer, tout en s’intéressant à Aki, le tout de manière fluide. Côté graphisme, rien d’original, ce n’est pas laid mais pas particulièrement magnifique non plus, pas besoin de s’adapter particulièrement. J’ai eu du mal pour le dessin des personnages, que ce soit Aki ou Hakusei, les trouvant particulièrement irréguliers, ne se ressemblant pas d’une planche à l’autre. C’est maladroit, et ça m’a déplu. Le trait est soigné et moderne, j’ai du mal mais le public d’aujourd’hui n’aura pas autant de mal que moi. L’autre point qui me fait tiquer, c’est l’émotion. Trop appuyé, trop de « oooh la pauvre », trop de « ooooh le pauvre », des séquences émotion qui me font un peu peur pour la suite, notamment ces images où on voit Aki et Hakusei rire de manière complice, les planches « mignonnes » en somme. Pour le moment, pas d’histoires de coeur, mais l’impression que Hakusei est quand même amoureux de sa maîtresse.
Le bon point, outre l’univers et l’intrigue, puis la guerre qui éclate (annonçant de l’action!!!!), provient de l’héroïne. Forte, courageuse, débrouillarde, intelligente (ses joutes verbales avec sa belle-mère ne sont pas mal), on espère qu’elle ne deviendra pas une cruche dés qu’un bel inconnu se pointera (inconnu brun, vu qu’on a déjà le blond avec Hakusei…). Dans ce premier volume, Aki montre de très bonnes aptitudes physiques et martiales, j’espère qu’il en restera ainsi, comme ce fut le cas pour Basara, tout au long de la série, alors même que Sasara tombe amoureuse. Pour le moment, Aki est mature vu que toute son enfance s’est résumée à protéger une mère trop faible, mais elle reste une héroïne mignonne, c’est-à-dire naïve en amour, comme on peut souvent en voir dans les shôjo. Le personnage de Hakusei est là uniquement pour servir Aki. Il est classe, il est beau, mais il est craint pour sa différence physique, ce qui permet à Izumi d’introduire plus ou moins les différences, le rejet de l’autre, enfin des thèmes bien ado. Hakusei est un personnage très classique, protecteur, dévoué (et amoureux?). Il se montre fort, et lors d’une scène, il baisse sa tête car il sent que les larmes lui montent aux yeux (comme c’est mignon…).
La Fleur millénaire est prépublié dans le Betsucomi de l’éditeur Shogakukan, magazine ayant vu passer des titres tels que les excellents Basara et Banana Fish, ou encore Kisshô Tennyo, qui est bien loin des shôjo niais. Il est donc navrant, de mon point de vue, de lire à la fin du volume les remerciements de Izumi à son éditrice (tantô) qui a dû se battre pour que la série soit prépubliée dans ce magazine, malgré ses « thèmes difficiles dans un shôjo ». Où est le thème difficile dans cette série? La guerre? Les intrigues politiques? L’univers chinois? Les lectrices (en majorité) doivent se contenter d’histoires de coeurs? C’est moi ou il y a régression? Mis à part ce bémol, La Fleur millénaire démarre bien et il plaira sûrement au public de L’Arcane de l’aube (pour lequel j’ai eu un peu de mal) chez le même éditeur. Honnêtement, je suis enthousiaste, malgré quelques petits défauts et les « instants émotion » comme je ne les aime pas, la fin du volume me donne vraiment envie de lire la suite. Un shôjo d’aventure, avec de l’action, une héroïne forte, un univers chinois (depuis Fushigi Yûgi), ça va faire longtemps!
Tout le monde à l’air bien enthousiaste face à ce premier tome. Moi je l’ai trouvé agréable mais sans plus. Comme tu dit, le dessin est impersonnel et je ne le trouve pas spécialement joli. Il est très classique et ne dégage rien. Le dessin n’est pas la seule chose stéréotypé : il y a aussi les personnages et surtout leur relations et leur réactions, « les séquences émotion » comme tu dit 😉
Heureusement il y a une intrigue qui pourrait être intéressante et une héroïne qui bien que classique (je trouve) est bien moins cruche que bon nombre de ses collèges.
Je demande à voir. Ce premier tome titille ma curiosité avec son background de guerres et un univers d’inspiration chinoise. Maintenant reste à espérer que l’auteure sera exploiter ce qu’elle a mis en place. Et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai quelques résistances. Je trouve que l’auteur se laisse vite embarquer vers quelque chose de plus « traditionnel » (les scènes avec l’héroïne qui s’élance au cou de son serviteur, je les ai trouvé hors d’à propos). Est-ce pour garder la main sur un type de lectorat, est-ce sa façon de faire ou les consignes de son éditeur ? En tout cas j’ai bien envie de voir ce qu’elle nous proposera dans le tome 2. Comme l’a fait noter Carolus ailleurs, dans se premier tome elle va assez vite en besogne. Peut-être que le tome 2 sera plus lent et permettra de mieux mettre en place l’intrigue (genre il va y avoir une guerre, ok, mais pourquoi?)
Moi le fond chinois je n’y peux rien 😦 … Je suis toujours en colère que Fushigi Yûgi soit comme tel >_< !!!
Pour le lectorat, je pense qu'il a dû y avoir quelques problèmes vu le mot de remerciement à son éditrice. De toute manière, ça m'énerve ce type de chose, l'impression de vivre une grosse régression à ce niveau. Je ne vois rien de "difficile" ni d'osé pour un mag tel que le Betsucomi. Et je le répète, le même mag ayant vu Basara et Banana Fish quoi!!!
L'héroïne n'est pas cruche, mais évidemment, faut qu'elle soit naïve sur les choses de l'amour. Sinon, ce serait pas "mignon". Et dans le genre design sans personnalité y'a le mec borgne, là, archi-stylé quoi… Le dessin est "animable", ne dégageant rien comme tu dis. C'est ce qui m'a frappée aux yeux quand j'ai été voir les scans tant j'étais curieuse (avec la couverture, je pensais à des "gueguerres" genre entre servantes de palais tu vois le tableau). Après, les costumes sont très jolis, et les décors, quand il y en a, me plaisent beaucoup.
Mais après, avec ce mini prix, je ne pouvais vraiment pas laisser passer cette sortie. Un manga en Chine ancienne, fictive, arg! Après, je suis réellement enthousiaste parce que ce premier volume introduit le tout, et que la fin donne très envie… Si il y avait de la Chine ancienne ET du fantastique, j'aurais été comblée ^^; . On verra pour la suite. Et puis avec le passif de l'auteure, orientée comédies romantiques, j'ai peur. Mais je veux y croire, et je croise les doigts!!!!!!