akimi yoshida, éditions étrangères, chroniques, manga

Yasha vol 1

Yasha vol 1

Yasha (YASHA 夜叉, « démon » ou « esprit maléfique ») est la seconde grande série de Akimi Yoshida après Banana Fish. Elle compte au total 12 volumes, et a été prépubliée de juillet 1996 à mai 2002 dans un premier temps dans le Betsucomi (Basara, Banana Fish) pour migrer ensuite vers le Flowers (7 SEEDS, Kamakura Diary), toujours chez l’éditeur Shogakukan. A l’instar de Banana Fish, Yasha est un shôjo d’action avec de nombreuses scènes de fusillades. L’histoire se déroule dans le même univers que Banana Fish, on y croise Sing Soo Ling adulte à partir du volume 8.

Le succès est au rendez-vous et une adaptation en drama de 11 épisodes voit le jour en 2004 (trouvable sur la Toile aussi bien sous-titrée en anglais qu’en français, et jouissant d’une très bonne réputation). Toujours en 2004, Akimi Yoshida revient à Yasha au travers de Eve No Nemuri – Yasha Next Generation (イヴの眠り―YASHA NEXT GENERATION, « Le sommeil d’Eve »), une séquelle en 5 volumes se déroulant 18 ans après la fin de la première série, toujours prépubliée dans le Flowers.

En chinois, on trouve Yasha (ainsi que sa suite) chez l’éditeur taiwanais Tong Li Comics. Malheureusement, alors que les couvertures originales sont très jolies tout en gardant la sobriété qu’on connaît de Akimi Yoshida, le travail de Tong Li sur les couvertures est un massacre: le fond bleu d’une part, le nom de l’auteure en rouge pétant, la police du titre avec le motif dans les lettres, les kanji du titre en vert, l’image rétrécie, même le nom de l’éditeur, dans la petite cartouche violette… en un mot comme en mille: beurk! Enfin, 2 volumes seulement ont été traduits en scans en anglais, 8 volumes en scans chinois.

Yasha vol 1
Couverture originale, c’est tout de suite mieux non?

L’histoire a pour héros Sei Arisue, garçon de douze ans qui vit des jours heureux avec sa mère, Hisako, sur une île (Okamishima?) de l’archipel d’Okinawa. Il se rend une fois par an à Tokyo voir son oncle, Takahiko, qui est docteur, pour effectuer une visite médicale. Car bien qu’il ne le sache pas, Sei n’est pas un garçon comme les autres, comme en témoigne une ouïe surdéveloppée. Sei apprécie la compagnie de son ami Toichi Nagae et de son grand frère, Moichi, de six ans son aîné. Un soir d’été, alors que l’île est en fête, la vie de Sei va être chamboulée: recherché par un certain Kyôichirô Amamiya qui semble bien connaître sa mère et qui parle de lui comme de « son produit industriel », Sei est kidnappé par l’armée américaine et est emmené aux Etats-Unis, et Hisako est assassinée sous ses yeux. Pour Sei, cela signe la fin de l’enfance.

On le revoit six ans plus tard, à 18 ans, travaillant comme chercheur spécialisé dans les virus pour la compagnie Neo Genesis. Le garçon innocent d’alors a bien changé: il fume, couche même avec sa supérieure hiérarchique, mais surtout, c’est un génie ayant décroché son doctorat alors que d’autres ne sont même pas encore entrés au lycée. A Neo Genesis, l’éminent docteur Alfred Ryan (prix Nobel quand même), le seul à le traiter comme un humain (et surtout comme un fils), se sert de son influence afin de l’envoyer à Tokyo pour officiellement étudier un virus. C’est ainsi qu’il fait la rencontre de son ami d’enfance Toichi, et se met à travailler au laboratoire de recherche de l’université Rakuhoku dans lequel travaille également Moichi!

Dans Yasha, l’intrigue principale se met doucement en place et le volume 1 fait donc office d’une longue introduction, Akimi Yoshida installant les personnages (trombi), le décor, mais surtout les relations entre les personnages. Toute l’innocence de Sei est symbolisée par le Docteur Takahiko Arisue, son oncle et sa seule famille, mais aussi la fratrie Nagae, ses amis d’enfance, qu’il fait tout pour ne pas mettre en danger. En effet, depuis qu’il vit aux Etats-Unis, Sei est affublé de deux gardes du corps (Ken Kurosaki et Jack Mayer, pour les nommer) car il risque à tout moment d’être attaqué.

L’amitié profonde entre Sei et Toichi est ainsi illustrée lors de leur rencontre à Tokyo par une planche on ne peut plus mignonne, moment très rare venant d’Akimi Yoshida, elle qui reste toujours sobre. Akimi Yoshida joue donc avec les fujoshi, instillant (surtout par la suite) des moments propices à ce type de fan service, car Yasha regorge de beaux mecs qu’on peut mettre en couple les uns avec les autres, avec des jalousies, et tout ce qui peut émoustiller une fan de boys love. Mais heureusement, Akimi Yoshida le fait bien et garde en tête son intrigue. C’est sans doute la raison pour laquelle on retrouve sur le Net des fans de Yasha, même sans avoir lu le manga.

Sei Arisue... On aurait juré Ash non? Jolis tétons au passage...
Sei Arisue… On aurait juré Ash non? Jolis tétons au passage…

On entrevoit la proximité entre Banana Fish et Yasha. Sei est le portrait craché d’un certain Ash Lynx, il est intelligent, sait se déplacer et se défendre avec une arme (surdoué même), beau mec, droit et loyal envers ses amis, cherchant à les protéger à tout prix. A l’instar de Ash, Sei est aussi convoité, comme on a pu le voir pendant son enfance (qui fut normale, au contraire de celle du pauvre Ash) et le sera aussi lors de sa vie adulte (d’où les gardes du corps). Enfin, son meilleur ami, Toichi, est un adolescent tout à fait banal, à l’instar de Eiji dans Banana Fish, bien que leurs caractères diffèrent (Toichi étant souvent impulsif, ce qui a donné lieu à de belles scènes de bagarre lorsqu’il était enfant).

Shôjo style! La planche la plus mignonne de Akimi Yoshida, et y'a deux mecs...
Shôjo style! La planche la plus mignonne de Akimi Yoshida, et y’a deux mecs…

Cette longue introduction est excellente. Le tout y est, même sobrement: les moments heureux de Sei à Okinawa, le drame et l’action lors du kidnapping, la détresse de Sei, mais aussi la beau gosse attitude (avec cette salope de Clarisse Schreiber) et surtout, le mystère et des relations entre les personnages déjà bien solides, ceux-ci étant tous attachants (certains n’aimeront peut-être pas Toichi). Car à ce stade de la série, on n’en sait pour ainsi dire pas beaucoup si ce n’est rien. Le volume se termine sur un cliffhanger, avec des hommes s’introduisant dans le laboratoire dans lequel Sei travaille, recherchant sûrement ce docteur venant des Etats-Unis. Akimi Yoshida est toujours aussi géniale et n’a rien perdu de son talent depuis Banana Fish, n’étant entre temps pas revenue vers le thriller. Les dessins sont très beaux, très sobres, et évoquent la fin de Banana Fish.

6 réflexions au sujet de “Yasha vol 1”

  1. (je ne sais pas ce qui s’est passé mais je t’ai vu apparaître dans mon flux RSS avant de redisparaitre aussitôt; expérimentations hasardeuses ? ^^ )

    Merci pour le résumé ! Je vais faire dans l’original pour changer mais ton prologue à Okinawa fait furieusement penser à Next Stop; mais le tour que semble prendre la série est pour le moins intriguant.

    J’étais parti à la recherche de traductions de cette série après ce que tu m’avais dit à propos de Yoshida, mais malheureusement je n’en ai trouvé qu’une maigre dizaine de traduits… 😦

    1. Alors là… Peut-être parce que j’ai modifié le billet à un moment? 🙂
      Celui qui fait le plus penser à Next Stop, vu que le début à Okinawa représente surtout l’enfance et l’insouciance (et puis c’est une île paumée et toute petite de Okinawa, environ 200 personnes je crois dans le patelin de ce manga), c’est la série Kawa Yori Mo Nagaku Yuruyaka Ni toujours de Akimi Yoshida :), et au moins elle existe en scans en anglais! Mais après, ce n’est pas du tout du fantastique, mais complètement du quotidien!!!
      Yasha est une série excellente, peut-être qu’avec la sortie de Kamakura Diary, des éditeurs se pencheront à nouveau sur cette mangaka? Ce sera dommage, mais trop tard pour moi. J’essaie d’écrire sur les autres volumes, puis il y a Kisshô Tennyo toujours pas fini d’écrire dessus. D’ailleurs, essaie aussi Kisshô Tennyo malgré le dernier volume non traduit (le dernier fait la moitié, ensuite y’a des histoires courtes) en scans anglais :).

      Et au fait… j’ai reçu Karin, Atagoul, les Moto Hagio (Mesh, Gin No Sankaku, Star Red, Ten Billion Days and One Hundrerd Billion Nights), Changeling de Shio Sato (ce qui me permettra d’avoir la suite de l’histoire proposée dans Four Shôjo Stories). Après, j’ai ouvert, regardé et Gin No Sankaku puis Changeling surtout me semblent costauds >_<!

  2. C’est simple il triche pour apparaitre dans les nouveautés des flux rss des gens en modifiant les dates. 🙂

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